Les Amazones selon la mythologie grecquePeuple de femmes guerrières issu de l’union entre Arès, Dieu de la guerre, et la nymphe Harmonie, les Amazones habitaient une région à l’est de la mer Noire.
Elles ne vivent qu’entre femmes et élèvent leurs filles pour en faire des combattantes et des chasseresses.
Elles ne s’unissent avec des hommes que pour se reproduire. Mais, elles ne conservent auprès d’elles que les filles.
Pour perpétuer la race, les Amazones se rendaient une fois par an, chez les Gargaréens, pour s'accoupler. Les nouveau-nés mâles étaient tués ou renvoyés chez leurs pères.
Selon Hérodote, « une fille ne se marie pas avant d’avoir tué un ennemi. Certaines meurent et vieillissent sans avoir été mariées, faut de pouvoir remplir cette mission » (Histoires, livre IV).
Les Amazones vénéraient également Artémis, la virginale déesse de la chasse. Leur société matriarcale ne laissait qu’une place secondaire aux hommes, cantonnés aux travaux domestiques.
Les Amazones apparaissent à plusieurs reprises dans la mythologie grecque. L’épisode le plus connu concerne le 9e travail d’Héraclès (Hercule).
La ceinture d’Hippolyté, reine des amazones :Admétè rêvait de recevoir un cadeau extraordinaire. Son père eut l’idée d’envoyer Héraclès auprès d’Hippolyté, la reine des amazones, et de lui prendre sa ceinture.
Accompagné de Thésée et de Télamon, Héraclès se rendit sur le territoire des farouches guerrières.
La reine ne fut pas insensible à la virilité du héros et accepta de lui donner la ceinture sans livrer bataille.
Cette ceinture lui avait été offerte par Arès.
Mais, cette histoire n’était pas du goût d’Héra, épouse de Zeus. La déesse prit donc la forme d’une amazone et incita les guerrières à se révolter contre Héraclès.
Ce dernier pensa que Hippolyté l’avait trahi et la tua ainsi que de nombreuses autres amazones.
Peu après cette malheureuse aventure, Thésée s’est rendu chez les amazones pour enlever leur nouvelle souveraine, Antiope, qu’il trouve à son goût.
En représailles, les Amazones quittent leur territoire et envahissent l’Attique. Elles sont repoussées par l’armée de Thésée.
De l’union de Thésée et d’Antiope naît Hippolyte qui deviendra le héros de la pièce de théâtre de Racine, Phèdre.
Dans l’Iliade, les Amazones sont citées à trois reprises mais les indications sont trop vagues pour accréditer leur réelle existence.
Pour être crédible, le mythe devait se dérouler dans une région inconnue des Grecs. A l’origine, ils situaient le peuple des amazones dans la région du Caucase.
Mais, quand les Grecs colonisèrent cette partie du monde, ils ne trouvèrent aucune trace de ce peuple mythique.
Cela n’était pas un problème. On révisa tout simplement la légende et on plaça le royaume beaucoup plus loin à l’est.
Selon Hérodote, elles avaient migré en Scythie, près de l’actuelle mer d’Azov.
Ce mythe n’est pas purement grec d’ailleurs. Bien après la fin de l’Antiquité, les amazones sont citées par plusieurs explorateurs dont Marco Polo.
Mais aucune preuve n’est jamais venue étayer ces affirmations.
Mythe ou réalité ?Y a-t-il un fond de vérité dans cette légende ? On sait que dans certaines sociétés anciennes, telle la société nomade des Kourganes en Russie, les femmes étaient traitées comme les égales des hommes.
Il est bien sûr possible que le mythe provienne de descriptions déformées de ces pratiques, inconnues dans le monde grec.
Il semble qu’il y ait eu des sociétés dans lesquelles les femmes participaient à l’art de la guerre.
On a retrouvé un tombeau dans le sud de l’Ukraine qui contenait plusieurs squelettes de femmes enterrées avec des armes.
Certains indices archéologiques semblent démontrer que des femmes, à cheval, ont guerroyé. Par exemple, les os incurvés d’une femme découverts dans une tombe du Kazakhstan attestent une vie passée à cheval.
Certains historiens pensent d’ailleurs que des tribus primitives et matriarcales seraient à l’origine du mythe des centaures.
Il est probable que le mythe des amazones se fonde sur une certaine réalité. Pour les Grecs dont la société était dominée par les hommes, nul doute que les amazones représentaient un fantasme.
Cette image inversée avait un impact incontesté sur l’imagination des hommes.
Jusqu’à quel point ces cultures pratiquaient-elles le matriarcat ? Cela reste à découvrir.