L'origine des sirènes n'est pas établie de façon certaine. On dit toutefois qu'elles sont les filles du fleuve Acheloüs, représenté comme un homme à queue de poisson, et de muses, en tout cas de l'une d'entre elles : il s'agirait de Melpomène, la muse du courant harmonieux; Terpsichore, la muse de la danse des ondes; ou de Calliope à la très belle voix.
Leur résidence se trouverait à l'extrémité de la presqu'île de Sorrente ou elles auraient un temple, dans les légendes du folklore marin, les sirènes vivent dans un monde sous-marin ou se tiennent leurs palais merveilleux, dans lesquels elles entraînent leurs amants mortels.
Dans la plupart des récits du folklore, les sirènes sont reconnaissantes aux mortels qui les remettent à l'eau lorsqu'elles se sont échouées sur le rivage. Elles offrent un trésor caché sous une pierre. La sirène sauvée par la mère du héros breton Rannou lui avait remis, pour son fils, une coque remplie d'une liqueur magique ; grâce à elle, Rannou devint le plus fort et le plus puissant des hommes.
Car les sirènes sont de grandes amoureuses. D'ailleurs, dit-on, si la mer est salée, c'est qu'elle est remplie des larmes des sirènes en mal d'amour.
Les Sirènes ont l'apparence de très belles femmes de la taille jusqu'au sommet de la tête, tandis que le bas de leur corps est recouvert d'une queue de poisson couverte d'écailles. Elles vivent dans les mers et les océans, plus précisément sur les rochers situés à proximité des côtes. A l'approche des bateaux, elles chantent si merveilleusement qu'aucun mortel ne peut résister à la tentation de les rejoindre dans leur demeure marine, ce qui cause la mort des marins en mer et naufrage des navires. Leur beauté et leur sensualité fatale personnifient les séductions et les dangers de la mer.
Dans l'odyssée d'Homère, si Ulysse parvient à écouter sans dommages le chant des sirènes, c'est parce que, sur les conseils de la magicienne Circé, il s'est fait attacher au mât de son bateau, tandis que les marins continuent la manœuvre, les oreilles bouchées avec de la cire.
Le chant des sirènes est en effet fatal aux marins, qui se laissent séduire par lui. Perdant instantanément l'esprit, ils se jettent à l'eau et se noient. Les cruelles sirènes dévorent leur cœur et emportent leur âme, tandis que les bateaux laissés à la dérive vont se fracasser sur les rochers ...
A Guernesey et en basse Bretagne, de nombreux témoignages attestent l'existence de ces femmes poissons. Ainsi un vieillard de Guernesey, se trouvant au sommet des falaises, affirmait avoir contemplé une compagnie de 6 sirènes allongées près du bord de mer. Il se précipita pour le voir de plus près mais, effarouchées, les sirènes se jetèrent à l'eau et disparurent. De même, une sirène de Bretagne se tenait dans la baie de la Fresnaye ; c'est là qu'on pouvait entendre sa voix mélodieuse et voir la trainée lumineuse qu'elle laissait sur son passage.
Les marins disent que l'apparition d'une sirène annonce toujours du mauvais temps. En basse Bretagne, on pense qu'il suffit de voir une sirène nue, ou de la toucher même involontairement, pour déclencher une tempête. Selon d'autres croyances, les sirènes ont le pouvoir d'emmener leurs victimes au fond de leur palais sous marins. C'est le cas notamment de la sirène du fort La Latte, qui a causé la disparition de maints jeunes gens. Dans le sud du Finistère, on redoute plus que tout le chant de la Mac'harit argwall amzer, Marguerite du mauvais temps, qui a le pouvoir de mettre la mer en furie.