Triskel Retraité
Messages : 9230 Date d'inscription : 23/02/2012 Localisation : Avalon
| Sujet: Les constellations Jeu 31 Mai 2012 - 11:42 | |
| Constellations Difficile de se repérer dans le ciel face à ces milliards d’étoiles. Depuis très longtemps, l’homme a essayé de trouver des points de repère d’où l’invention de la constellation. La voûte céleste s’est alors peuplée de silhouettes et d’animaux. On a inventé des aide-mémoire visuels, en reliant certaines étoiles. Les dessins ainsi formés sont des constellations.
Chaque constellation permet ainsi de connaître grossièrement sa propre latitude et donc de s’orienter.
L’invention de la constellation
On pense que les premières constellations sont nées de l’imagination des Minoens en 2 500 avant notre ère, en Crète. Depuis, chaque peuple a inventé ses propres constellations. D’une culture à l’autre, cependant, on retrouve d’étranges similitudes.
On a souvent donné aux constellations des noms de divinités ou d’animaux. Et même d’objets. Par exemple, les savants ont nommé les constellations australes du nom de leurs instruments : Sextant, Horloge ou Machine Pneumatique.
La connaissance des constellations était très importante pour les agriculteurs et les marins. Les agriculteurs pouvaient ainsi suivre les saisons et prévoir de manière assez précise des évènements importants. Par exemple, les égyptiens pouvaient prévoir la crue du Nil, annoncée par le lever de l’étoile Sirius de la constellation du Grand Chien, juste avant celui du Soleil. Sirius est l’étoile la plus brillante visible dans l’hémisphère Nord.
La constellation d'Orion est reconnaissable à sa grosse étoile rouge, Bételgeuse et sa grosse étoile bleue, Rigel . © Nasa Les paysans romains voyaient dans les 7 étoiles de la Grande Ourse 7 bœufs labourant un champ. Ces 7 bœufs, Septen Triones, désignent aujourd’hui le septentrion, le nord.
Ce sont les Grecs qui ont nommé et défini la plupart des constellations. Inspirés de leur mythologie, les noms se réfèrent à leurs héros comme Persée, Hercule ou Orion mais également à des monstres comme le Dragon ou l’Hydre ainsi qu’à des personnages de légende comme les Gémeaux ou Cassiopée.
L’illusion des constellations
Les étoiles d’une constellation n’ont pas d’autre lien qu’un regroupement visuel artificiel. Si on observe les étoiles d’une constellation, elles semblent toutes placées sur un même plan. A vue d’œil, il nous est impossible de savoir à quelle distance elles se trouvent de nous. Elles semblent toutes très proches les unes des autres. Pourtant, ce n’est qu’une illusion d’optique.
En effet, ces étoiles sont en réalité situées à des années-lumière les unes des autres.
Par exemple, les deux étoiles « jumelles » Castor et Pollux, de la constellation des Gémeaux, ne sont pas une étoile double. Elles se situent à 100 000 milliards de kilomètres ou 10 années-lumière l’une de l’autre.
Constellations du Cancer et des Gémeaux
Les étoiles de la Croix du Sud se trouvent de 59 à 434 années-lumière de la Terre.
Il y a cependant des exceptions. Dans la Grande Ourse, Mizar et Alcor forment un réel couple d’étoiles doubles, situées à 80 années-lumière de nous.
Enfin, il faut souligner que les étoiles ne sont pas immobiles. Elles se déplacent lentement dans le ciel. Ainsi la casserole formée par une partie de la Grande Ourse va s’aplatir au cours des prochains siècles. De même, les 120 étoiles de l’amas ouvert M 35 des Gémeaux sont en cours de dispersion.
Ces changements s’effectuent sur des périodes très longues de l’ordre de plusieurs centaines de siècles.
L’étoile Polaire
L’étoile Polaire a pendant longtemps servi de point de repère aux navigateurs et explorateurs. Elle est très utile car elle est située sur l’axe du mouvement apparent de la voûte céleste. Elle ne bouge donc pas et indique toujours le nord.
Pour la localiser, il faut repérer 7 étoiles formant une casserole vers le nord (la Grande Ourse). Une fois la Grande Ourse repérée, il faut partir du bord de la « casserole » opposé au « manche » et prolonger la ligne AB sur 5 fois sa longueur. Vous voyez alors une petite étoile de magnitude 2 : la Polaire.
Grande Ourse et Petite Ourse
La Grande Ourse ou Ursa major est facilement repérable avec ses 7 étoiles visibles. Elle a la forme générale d’un chariot. Les 7 étoiles visibles portent un nom arabe : Alkaïd, Mizar, Alioth, Megrez, Phecda, Dubhe, Merak. Assez proche, on trouve la Petite Ourse qui, elle aussi, a la forme d’un chariot. A son extrémité, brille l’étoile Polaire.
La similitude de ces deux constellations, le Grand et le Petit Chariot, est un cas unique dans le ciel visible des deux hémisphères.
Le Grand Chariot marque les saisons. A l’équinoxe d’automne, c’est la constellation la plus basse que l’on puisse apercevoir, au ras de l’horizon nord, au début de la nuit.
Inversement, elle est la plus haute dans le ciel, après le Petit Chariot, à l’équinoxe de printemps.
Mais, en réalité, la Grande Ourse est une constellation plus complexe qui s’étend sur plus de 40° d’angle et comprend 22 étoiles.
Constellation et Zodiaque
Les Mésopotamiens, comme les Egyptiens, avaient remarqué, qu’au cours d’une année, la Terre semblait passer devant douze constellations qui allaient devenir les douze signes du zodiaque. Pour les Egyptiens, les douze animaux saints du zodiaque étaient : Le chat, le chien, le serpent, le scarabée, l’âne, le lion, le bouc, le taureau, l’épervier, le singe, l’ibis et le crocodile.
A la suite de nombreuses observations, les Egyptiens constatèrent que chaque matin, le Soleil se levait devant une de ces douze constellations, vers laquelle il revenait vers la fin de l’année.
L’année était divisée en 12 mois, eux-mêmes divisés en décades. Chacune de ces constellations fut associée à un animal. Ce sont les Grecs qui ont donné à cette « roue » céleste le nom de zodiaque, de « zôa » (animaux) et « diakos » (roue).
Malheureusement, les Egyptiens n’ont pas su observer que, du fait d’un très minime décalage annuel, au bout de 2 000 ans environ, le Soleil ne se lève plus devant la constellation du Taureau, par exemple, mais celle du Bélier.
C’est ce que l’on appelle la précession des équinoxes.
Sur une période de 150 ans, ce décalage amenait un écart de 4 jours. Une erreur qui devenait fatale pour la crue du Nil. Plutôt que de revoir leurs calculs, les Egyptiens changeaient de prêtres et les prédictions se révélaient de plus en plus fausses au fil du temps.
Aujourd'hui, cette référence n'a plus aucun lien avec le mouvement des astres. Il faudra attendre 25000 ans environ pour que les signes du zodiaque et les constellations coïncident à nouveau.
Les signes du zodiaque comme les constellations sont donc symboliques. Ce symbolisme prend sa source en même temps que l’astrologie, à savoir au Ve siècle avant notre ère, en Chaldée, à Babylone.
Généralement, l’astrologie se réclame des Chaldéens. Cependant leur démarche mathématique était plus scientifique qu’interprétative. Ils étaient bien plus astronomes qu’astrologues.
Chaque culture a ensuite créé ses propres symboles en fonction de sa propre mythologie.
Science et mythes ne sont jamais très éloignés l’un de l’autre et peuvent cohabiter, pour peu que l’on conserve ses yeux d’enfants. | |
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