Mais qui sont les Cathares?Le catharisme était un mouvement religieux chrétien au temps médiéval, qui a été considéré par la Papauté comme une hérésie. Le catharisme apparait dans le Limousin vers la fin du XIe siècle, puis s’étend aux XIIe et XIIIe siècles dans le sud de la France, et plus particulièrement dans le Languedoc, notamment dans des villes comme Albi, Foix, Béziers, Carcassonne et Toulouse, qui à cette époque n’appartiennent pas à la couronne de France. Mais pourquoi attire-t-il autant les foules ?
Le catharisme tient son nom du grec katharos, qui signifie "pur". Il se développe à une période où l’Eglise de Rome était une institution de pouvoir à la richesse ostentatoire, qui utilisait parfois la force pour imposer son idéologie (comme dans les Croisades). On comprend plus facilement pourquoi l’implantation des purs se fait sans grande difficulté. Les cathares se fondent sur les évangiles, et plus particulièrement l’évangile de Saint Jean, mais rejettent l’Ancien Testament, la divinité du Christ, les sacrements.
Ils conçoivent le monde comme une opposition entre le Bien et le Mal, entre le dieu bon (Dieu le Père, dont le Christ parle dans les évangiles) et le dieu mauvais (incarné par Lucifer) : c’est pourquoi la doctrine cathare est dualiste.
Le dieu bon a créé l’âme, les cieux, les esprits : ce monde invisible est parfait et éternel. A l’inverse, le dieu mauvais règne sur le monde visible, c'est-à-dire la Terre, la matière, le corps ; ce monde est temporel et corruptible. Ainsi le monde humain n’est pas de Dieu.
Et les hommes sont des anges déchus, emprisonnés dans un corps source de tous les désirs et les souffrances, symbole de Mal, dont ils attendent d’être délivrés.
Ainsi pour les Cathares, l’enfer est sur Terre.
L’église cathare a sa propre organisation. Elle est dirigée par quatre évêques, ceux d’Albi (d’où le nom d’Albigeois), de Toulouse, de Carcassonne et d’Agen. Les Parfaits, hommes ou femmes, sont chargés d’enseigner la doctrine cathare auprès des croyants, les fidèles.
Les Parfaits ont une existence austère afin de se libérer du monde corruptible et d’atteindre le monde parfait : ils mènent une vie d’abstinence, ne mangent jamais de viande, de lait, de laitage, d’œufs, (car fruits d’un acte procréateur), sont humbles, pauvres et charitables et n’ôtent jamais la vie. Ils vivent à deux au moins, afin de permettre une surveillance mutuelle dans l’application des règles d’abstinence. Ils font preuve de beaucoup de bienveillance à l’égard des faiblesses humaines et des écarts de conduite ; ils ne jugent pas mais sont là pour écouter et apaiser les fidèles.
On comprend pourquoi, entre un prêtre qui en ces temps mouvements condamne et un Parfait qui écoute et compatit, la population est plus réceptive aux messages des Parfaits ! De plus, les Parfaits utilisaient la langue vulgaire pour leurs prédications comme pour lire l’Évangile, la langue d’Oc (d’où d’ailleurs le nom de Languedoc…).
Le seul sacrement qui existe est le consolamentum ou consolament, qui est administré par un Parfait par imposition des mains, soit pour l’ordination d’un Parfait, soit pour la bénédiction d’un croyant à l’article de la mort. Le Consolament "lave de tout péché et remplit du don du Saint-Esprit".
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