Comment les Vikings s’orientaient en mer grâce à des pierres de soleil[center]
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Les Vikings et les « pierres de soleil* » Les Vikings naviguaient sur les mers, au moyen de cristaux qu’ils appelaient «pierre de soleil" lors des journées nuageuses.
Ils étaient craint comme étant les marins les plus grands, les plus courageux de leur époque Maintenant, le mystère sur la façon dont les guerriers vikings et les commerçants trouvaient leur chemin en haute mer des siècles avant que les premiers compas aient atteint l'Europe a pu être résolu.
La fabuleuse « pierre de soleil* » , qui aurait permis, selon les sagas scandinaves, aux navigateurs vikings de s'orienter en mer même par temps couvert, n'est pas une simple légende, assurent des chercheurs qui démontrent son efficacité dans une étude publiée récemment.
On sait que les Vikings ont parcouru des milliers de kilomètres en direction de l'Islande et du Groenland, découvrant sans doute l'Amérique du Nord vers l'an 1000, bien avant Christophe Colomb. Mais leur capacité à naviguer sans boussole sur d'aussi longues distances et dans des conditions très défavorables (nuit polaire, neige, etc.) reste encore un mystère.
Outre leurs excellentes connaissances astronomiques et maritimes, ils auraient utilisé des « pierres de soleil* », regardant à travers pour détecter la position exacte de l'astre, même invisible à l'œil nu, et ainsi en déduire le cap de leur navire.
Les légendes qui les mentionnent ne donnent toutefois aucune indication quant à la nature de ces pierres fabuleuses, dont aucune n'a jamais été formellement identifiée dans les vestiges archéologiques.
Il y a des références aux « pierres de soleil » dans une saga viking connue sous le nom de la légende de Sigurd.
Elle raconte la chose suivante: «Le temps était très nuageux, il neigeait. Saint-Olaf, le roi envoya quelqu'un pour regarder autour, mais il n'y avait pas de point précis dans le ciel. Puis il demanda à Sigurd, de lui dire, où le soleil était.
Sigurd saisit une « pierre de soleil », regarda le ciel et vit d'où venait la lumière, à partir de laquelle il devina la position du soleil invisible. Il s'est avéré que Sigurd avait raison"
Comment fonctionne la « pierre de soleil* » Les « pierres solaires » détectent la «polarisation» de la lumière du soleil - la manière dont les rayons de lumière sont ainsi dispersés dans des plans différents quand ils atteignent l'atmosphère.
Les pierres agissent comme des filtres, similaires aux filtres utilisés dans les lunettes de soleil polarisées.
La lumière ne peut briller à travers le cristal que si elle est polarisée dans une direction particulière. Tous les autres types de lumière sont bloqués.
La quantité de lumière polarisée dans une direction particulière dépend de la position du soleil dans le ciel à ce moment-là. Les navigateurs expérimentés étaient rapidement en mesure de calculer l'emplacement du soleil en faisant pivoter la pierre
Un cristal aux vertus particulières?Selon Guy Ropars, chercheur au laboratoire de physique des lasers de l'université de Rennes-I, cette pierre de soleil ne serait autre qu'un spath d'Islande, un cristal de calcite transparent relativement courant en Scandinavie et qui est actuellement encore utilisé dans certains instruments optiques.
Ce cristal a, en effet, la propriété de "dépolariser" la lumière du soleil, c'est-à-dire de la filtrer différemment selon la façon dont on oriente la pierre.
Concrètement, si l'on regarde la lumière à travers le cristal, il produit deux "faisceaux" différents, l'un "ordinaire" et l'autre "dépolarisé". "Lorsque l'on tourne le cristal sur lui-même pour obtenir une position, si les intensités des deux images sont strictement égales, alors le cristal donne directement la direction du soleil", assurent Guy Ropars et son collègue Albert Le Floch.
"Lorsqu'on regarde le ciel au zénith, la lumière du soleil, qui au départ est non polarisée, tombe sur les molécules de l'atmosphère. Ces molécules se comportent comme de petits réémetteurs qui ne ramènent dans notre œil que la vibration horizontale, perpendiculaire à la direction du soleil", expliquent les physiciens bretons.
A l'aide de calculs théoriques très poussés confortés par une longue batterie de tests effectués avec leurs collègues canadiens et américains, ils en concluent que "la direction du soleil peut être facilement déterminée grâce à une simple observation fondée sur la différenciation entre les deux images" produites par le spath d'Islande.
"Une précision de quelques degrés peut être atteinte, même dans des conditions de luminosité crépusculaires", souligne l'étude, publiée dans la revue scientifique britannique Proceedings of the Royal Society A.
Même sans avoir aucune connaissance scientifique sur la polarisation, les Vikings ont donc facilement pu observer les propriétés de ce cristal et s'en servir pour trouver le Soleil à coup sûr.
Un cristal de calcite a récemment été trouvé à bord d'une épave britannique du XVIe siècle découverte au large de l'île anglo-normande d'Aurigny (Alderney, en anglais). Une bizarrerie qui semble inutile étant donné que la boussole était connue des navigateurs européens depuis le XIIIe siècle.
"Nous avons vérifié à Aurigny qu'un seul des canons remontés de l'épave peut, à cause de sa masse métallique, perturber l'orientation du compas magnétique de 90°. Ainsi, pour éviter toute erreur de navigation lorsque le soleil est caché, le recours à un compas optique pouvait être crucial même à cette époque", relève l'étude.
(*cette pierre n’est pas une pierre de soleil mais un Spath d’Islande, ou calcite optique, qui a la propriété de réfracter doublement la lumière).
Source: AFP
Image : Wikimedia Commons