Le
lac Vostok est le plus grand des 140 lacs subglaciaires de l'Antarctique. Il se situe en dessous de la station russe de Vostok, dont la surface de l'inlandsis se situe à cet endroit à 3 488 m d'altitude. La surface de ce lac d'eau douce est à approximativement 4 000 m en dessous de la surface de la glace, ce qui la place à approximativement 500 m en dessous du niveau de la mer.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]la station russe Vostok, le lac est juste en dessous....
Le lac Vostok mesure 250 kilomètres de long et 50 km de large dans ses dimensions les plus larges et a une superficie de 15 690 km2. Il est grand comme le lac Ontario mais fait trois fois son volume. Sa profondeur moyenne est de 344 m et son volume estimé est de 5 400 km3. Le lac est divisé en deux bassins profonds, reliés par une sorte de col se situant environ à 200 m sous l'eau, alors que la profondeur est de 400 m dans le bassin nord et de 800 m dans celui au sud.
Les 4 km de glace le surplombant procurent un enregistrement climatique continu de 400 000 ans. L'eau du lac est très probablement isolée de tout contact avec l'extérieur depuis peut-être 15 à 25 millions d'années, ce qui en fait une structure fossile tout à fait remarquable. On a tout d’abord pensé que la même eau du lac était présente depuis sa formation, ce qui donnait une durée de rétention de l'ordre du million d'années. D'autres recherches, menées par Robin Bell et Michael Studinger de l'Observatoire de la Terre Lamont–Doherty (en) de l'Université Columbia, ont suggéré que l'eau du lac est constamment gelée et entrainée par le déplacement de l'inlandsis de l'Antarctique, si bien que l'eau est remplacée par la fonte de la glace dans des conditions de haute pression. L'estimation de la durée de renouvellement de l'eau du lac est alors fixée à une moyenne de 13 300 ans.
La plupart des scientifiques pensent que l'écosystème probable pourrait être lui-même très différent de la vie ailleurs à la surface de la Terre du fait :
des conditions particulières qui y règnent : température froide (-3 °C), pression élevée, environ 360 bars, absence de lumière, grande quantité de gaz dissous (milieu très oxygéné) ;
du long isolement écologique lié à la grande stabilité du manteau glaciaire.
ExplorationEn 1989, une équipe russe débute le forage de la glace afin d'étudier l'air emprisonné. Ce n'est que plus tard qu'ils se rendirent compte de la présence du lac souterrain. Le forage s'arrêta en 1998 à 188 mètres de la surface de la poche d'eau. Dans la glace remontée, ont été trouvées des bactéries proches des protéobactéries et des actinomycètes peut-être âgées d'environ 500 000 ans. Selon les hypothèses, elles auraient été amenées par le vent et enfouies dans la glace, ou proviendraient de l'eau du lac lui-même. Cette découverte a cependant été contestée par une équipe franco-russe estimant qu'il s'agissait d'une contamination de la glace par le liquide de forage à base de kérosène1. Le forage fut interrompu sous la pression de la communauté scientifique qui craignait une contamination de l'eau. Il put reprendre en 2006, après que les Russes eurent apporté les garanties nécessaires, pour finalement atteindre le lac le 5 février 20122. Selon Valeri Loukine (chef de l'expédition), le fluide de forage a été expulsé sous la pression d'eau du lac qui serait remontée dans le puits sur environ 40 mètres, évitant toute contamination du lac lui-même. La station ayant dû être abandonnée pour les mois d'hiver, les scientifiques ne retourneront récupérer cette eau, gelée d'ici là, qu'en fin d'année 2012
Un ancien lac caché sous la calote glaciaire de l'Antartique pourrait donner faire des révélations vitales quant aux changements climatiques, les chercheurs s'attendent même à trouver de nouvelles formes de vie.