La Terre est sur le point de ne plus pouvoir supporter l'Humanité !
C'est la conclusion d'un dossier signé par 22 scientifiques de calibre mondial qui sonnent l'alarme dans le numéro du 7 Juin de la revue Nature (l'une des revues scientifiques les plus réputées au monde), à quelques jours du Sommet de la Terre Rio (13- 22 Juin, Rio de Janeiro, Brésil).
Des conclusions inquiétantesIl est très difficile d'accuser ces chercheurs d'alarmisme exacerbé et morbide.
Ces éminents scientifiques venus de divers horizons sont des chercheurs rationnels qui ont analysé les signaux d'alarme dans leur domaine avant d'essayer de mener une réflexion plus globale.
Que disent ces chercheurs ? Ils nous avertissent d'un danger qui nous guette. Un péril imminent, qui pourrait survenir avant que nous ayons réagi, puisqu'ils nous avertissent d'un point de non-retour vers 2025 !
En effet, notre croissance démographique et notre impact sur les écosystèmes de notre planète devraient atteindre un point de basculement irréversible dans moins d'une génération !
Analyses convergentesCes 22 chercheurs en provenance des États-Unis, du Canada, de l'Amérique du Sud et de l'Europe comparent l'impact humain à des événements qui ont causé des extinctions de masse et des modifications définitives de la biosphère terrestre.
L'impact humain est dû essentiellement à deux facteurs : l'explosion démographique (La population mondiale vient de passer 7 milliards et devrait atteindre 9,3 milliards ou plus en 2050) et l'exploitation effrénée des ressources (le système de production actuel est trop énergivore et dévaste la planète).
Les chercheurs évoquent la notion de "Tipping -point" (terme que l'on peut traduire par : "seuil critique", qui est réutilisé dans un sens proche par le logiciel Webbot) qui indique que l'écosystème mondial se rapproche d'une transition critique à l'échelle planétaire en raison de l'influence humaine.
Bref, les êtres humains sont train de provoquer un bouleversement irréversible, qui pourrait affecter sévèrement la pêche, l'agriculture, la qualité eau et une grande partie de ce qui leur permet de vivre sur cette Terre !
En cela leurs conclusions rejoignent celles du Club de Rome.
La plausibilité de ce "Tipping Point" à l'échelle planétaire est de plus en plus mise en exergue par la communauté scientifique ; cette perspective implique qu'il est nécessaire de s'attaquer aux causes profondes de la façon dont les Humains exploitent la Terre.
Appel à une mobilisation mondialeLe rapport a été coordonné par Alan Hastings, professeur de sciences de l'environnement à l'université californienne UC Davis, qui rappelle dans son introduction que 50 pour cent des terres de la Terre sont d'ores et déjà modifiées par l'Homme, que la destruction des milieux naturels nécessaires à la vie est en cours et. que, dans une décennie, ce pourrait être le début de la fin de la vie telle que nous la connaissons.
Si nous n'agissons pas maintenant, nous allons donc droit vers la dévastation totale de la Terre dans seulement quelques générations humaines.
Les auteurs appellent à une coopération mondiale rapide pour réduire la croissance démographique mondiale et l'utilisation des ressources par habitant.
Il s'agit, par exemple, de tout mettre en œuvre pour remplacer les combustibles fossiles par des ressources durables, développer une production alimentaire et des systèmes de distribution plus efficaces et moins énergivores, et de protéger les zones terrestres et océaniques qui échappent encore à notre emprise.
Les auteurs soulignent également la rapidité du changement climatique qui est susceptible de dépasser la capacité des espèces à s'adapter. « En l'an 2070, nous vivrons dans un monde plus chaud qu'il ne l'a jamais été depuis que l'homme est apparu », écrit Anthony Barnosky, professeur à Berkeley.
Il y a quarante ans, le Club de Rome avait fait sensation en faisant valoir qu'il y avait des limites à la croissance mondiale.
Ce dernier numéro de la revue Nature présente des conclusions similaires. Sans doute, serait-il sage d'écouter ce qu'a à nous dire les scientifiques... ?