Cet article m'a bien intéressée et du coup j'ai fait quelques recherches car j'avais lu un livre qui en parlait mais je ne me souviens plus du tout de qui, ni le titre. L'auteur abordait à un moment le sujet des poils de notre dos tout à fait adaptés à la motricité dans l'eau, un truc comme ça. Je n'ai pas trouvé sur internet mais je cherche encore. Par contre, j'ai trouvé cet article qui reprend ce que tu dis, chantara, et d'autres choses très intéressantes aussi :
La Théorie de l'Ancêtre Aquatique
par RAWCAT Thomas
Une vingtaine de particularités anatomiques, absentes d'autres primates, ont amené des chercheurs à postuler l'existence d'un ancêtre aquatique de l'Homme, qui aurait vécu pendant les quelques millions d'années du Pliocène dont on n'a aucun fossile de notre lignée. Présentation.
L'enseignement de l'évolution a popularisé l'image d'Epinal des ancêtres de l'Homme courant dans la savane à la recherche de proies, en coopérant et communiquant sans cesse davantage. C'est ainsi qu'au fil des millénaires il serait parvenu au cerveau moderne et à son langage complexe. L'espèce humaine actuelle, dont il ne reste plus que le genre homo sapiens sapiens, n'est sur Terre que depuis quelque cent mille ans pour les datations les plus conservatrices, et le double pour les plus généreuses.
C'est dire si l'espèce humaine est un phénomène récent sur la planète. Or ce scénario terrestre de l'évolution humaine a un concurrent, qui observe les règles de l'évolution, mais ajoute une phase aquatique. Lancée dans les années soixante par Sir Alistair Hardy, spécialisé en biologie marine, le plus grand défenseur de la Théorie Aquatique est aujourd'hui Elaine Morgan, qui ne fait pas l'unanimité dans la communauté scientifique. Nous présentons ci-après les arguments qui nous semblent les plus conséquents.
En effet, il existe une foule d'autres théories plus ou moins fantaisistes, que colporte une myriade de sites amateurs et ésotériques sur Internet, qui invitent à la plus grande réserve. Mais les arguments sérieux laissent songeur, d'où cet article. La principale faiblesse de la Théorie Aquatique réside dans l'absence de preuves directes fournies par l'archéologie, mais tout un faisceau d'observations physiologiques et anatomiques lui donnent quelque crédibilité, ne serait-ce que pour l'envisager. Si elle se révélait n'être qu'une hypothèse erronée, elle reste une séduisante construction intellectuelle, difficile à balayer encore en l'absence d'explications scientifiques alternatives pour les faits mentionnés ci-après.
I. ADAPTATION MOTRICE
1. Réflexe de nage. Contrairement aux autre singes, les bébés humains peuvent nager librement dès l'âge de quelques semaines : placés dans une piscine, ils ne se débattent ni ne paniquent pas, et montrent au contraire des battements réflexes des membres qui les font avancer… Il semble il y ait donc un substrat génétique. Curieusement, ils perdent ces habilités vers quatre mois : la même expérience les fait alors se retourner sur le dos et étendre leurs membres pour s'agripper aux mains adultes. Au bout de quelques années, les enfants sont de nouveau à l'aise dans l'eau notamment s'ils vivent près des mers. Seuls ceux qui restent éloignés des étendues d'eau, artificielles ou naturelles, développent une certaine aversion pour le milieu aqueux, d'où l'importance de les faire aller régulièrement au moins à la piscine.
2. Habilité à la nage. Peu de mammifères terrestres nagent aussi bien que l'Homme. Les différentes nages contemporaines ont été stylisées par la modernité, et confirment l'adaptation et la diversité de nos possibles déplacements dans l'eau. Elles sont à ajouter à toutes les autres formes de nages développées depuis nos origines, dont on a que très peu de témoignages, mais qui ne doivent pas en différer beaucoup. Notre habilité à cet égard dépasse donc ce qu'on attendrait de nos seules intelligence et curiosité.
II. ADAPTATIONS PHYSIOLOGIQUES
3. Contrôle respiratoire. L'observation dévoile aussi chez les bébés un contrôle de la respiration, que l'entraînement développe chez l'adulte.
4. Réflexe du plongeur. Toujours chez les bébés, il y a l'inhibition de respiration quand on les plonge dans l'eau. Comme chez d'autres mammifères aquatiques, le corps de l'homme s'adapte à la plongée : la bradycardie ( réduction du rythme cardiaque ) permet une réduction de la consommation de l'oxygène présent dans les poumons et dans les vaisseaux sanguins, pour une plus longue immersion. Difficile d'expliquer ce réflexe en dehors d'un ancien stade aquatique.
5. Glandes sébacées. L'Homme est inhabituellement riche en glandes sébacées qui produisent le sébum, une sécrétion huileuse dont la seule fonction identifiée à ce jour est d'oindre le corps pour une meilleure étanchéité thermique.
6. Glandes lacrymales. L'Homme est le seul primate capable de pleurer. Ce mécanisme d'élimination de sel par des larmes salées est très répandu dans le règne animal marin, mais reste très rare chez les animaux terrestres. L'homme cependant ne pleure ( plus ? ) lorsqu'il nage, ses larmes ne viennent qu'en cas de douleur ou de contrariété.
7. Composition sanguine. Si l'hémoglobine humaine est identique à celle des chimpanzés, au point de pouvoir dire que du sang chimpanzé coule en nos veines, la composition globale du sang humain est plus proche de celui de certains mammifères marins : érythrocytes ( globules rouges ) moins nombreux ( Homme : 5 millions, Chimpanzé : 7 millions ), mais de plus grande taille et avec une concentration supérieure en hémoglobine ( Homme : 18,6%, Chimpanzé : 12,2% ).
III. ADAPTATIONS ANATOMIQUES MÉCANIQUES
8. Membranes interdigitales. L'Homme semble posséder une membrane natatoire caractéristique entre le pouce et l'index, plus développée que chez les autres grands singes. Elle est suffisante pour imprimer une légère impulsion supplémentaire à la nage, sans interférer dans la préhension. De même, un dixième de la population a un équivalent entre les deuxième et troisième orteils, et certains parfois sur l'ensemble des orteils. Ces membranes sont peut-être des résidus atrophiés d'équivalents plus développés autrefois, mais la question est débattue.
9. Tissu graisseux sous-cutané. Comme les mammifères aquatiques et nombre de poissons, l'Homme est le seul parmi les singes à disposer d'une couche adipeuse juste sous la peau, qui réduit considérablement la perte thermique sans interférer avec la locomotion aquatique ( pas de frottements ou de turbulences dus à une fourrure ). Certes, il peut aussi s'interpréter comme une adaptation au climat chaud : perte de fourrure contre acquisition de glandes sudoripares, encore une exclusivité humaine sur tous les primates. De fait, le bébé humain est le seul à naître obèse, avec une épaisse couche de graisse absente chez tous les autres singes. Cette particularité est très étrange, et ne semble s'expliquer que comme un besoin d'isolation thermique. Venant d'un climat chaud, se protéger de l'eau semble encore une fois la meilleure raison.
10. Adaptation nasale. La tête humaine a une protubérance nasale caractéristique, distincte des autres singes, idéale pour fendre l'eau de manière plus aérodynamique lorsque la tête se redresse et regarde vers l'avant. En position reposée cependant, un tel nez cause une traînée qui nuit à l'aérodynamisme du corps. Contrairement aux autres singes, les narines sont orientées à 90 degrés par rapport à l'axe du nez, ce qui couplé au blocage de la respiration évite que l'eau ne rentre. Certains enfants, à l'image des chimpanzés, sont mêmes capables et sans aide des mains de retrousser leur lèvre supérieure sur leurs narines, ce qui renforce l'ethnocentrie nasale : le sillon labio-nasal épouse alors remarquablement l'extrémité inférieure de la cloison nasale…
11. Hymen. La femme naît avec un repli cutané que la Théorie Aquatique considère comme un obstacle à l'entrée de sable, potentiel abrasif sur les muqueuses de l'endomètre. L'explication, bien que recevable, souffre de deux problèmes. D'abord, une fois rompu par accident ou lors du premier rapport sexuel, l'hymen ne peut plus remplir sa fonction, auquel cas l'évolution ne protègerait la femme que jusqu'à sa nubilité, suffisant sans doute pour la mener saine et sauve à la procréation. En effet, les adultes font plus attention à leur préservation que les enfants. Ensuite, l'hymen est un obstacle à double tranchant, car il empêche aussi au sable qui se serait introduit d'en ressortir.
IV. ADAPTATIONS ANATOMIQUES AÉRODYNAMIQUES
12 Peau glabre. De tous les primates, l'Homme est le seul à avoir une peau glabre et fonctionnelle, à l'instar de mammifères aquatiques ou semi aquatiques (baleines, dauphins, hippopotames, entres autres ). Certes, il existe quantité de mammifères aquatiques à fourrure ( phoques, loutres ), mais il faut noter que ces animaux vivent systématiquement dans des climats froids, là où l'Homme provient incontestablement d'un climat chaud. L'Homme est le seul à avoir retenu cette stratégie pour dégager son excès de chaleur : l'explication avancée est qu'il est aussi le seul à pouvoir courir aussi longtemps ( marathon ).
13. Orientation pilositaire. Certes, l'Homme n'est pas totalement glabre, mais l'orientation de ses poils correspond exactement à celle qu'on attendrait pour faciliter un écoulement optimal de l'eau lors d'une progression en milieux aqueux. Et cette orientation est distincte de celles des autres grands singes.
14. Aérodynamisme corporel. Le corps humain est plus aérodynamique que celui des chimpanzés, ses plus proches cousins et montre, non pas un meilleur Cx, mais une forme comparable à celle de la quille d'un bateau.
15. Station debout. L'élongation corporelle dans le sens sagittal est une constante chez les mammifères aquatiques. Celle-ci aurait pu dériver de l'adaptation humaine à la nage, et notamment à la plongée à la recherche de nourriture.
V. AUTRES
16. Mains sensibles. L'Homme se distingue encore doublement des autres primates. Ses mains non spécialisées sont en fait archaïques ( explications dans le livre d'Yvette Deloison ), mais dans la perspective de recherche de nourriture dans les fonds, leur extrême sensibilité est idéale pour la reconnaissance. En outre, ses ongles poussent plus vite que chez ses proches cousins, ce qui peut s'interpréter comme une adaptation au grattage et à l'ouverture de bivalves. La Théorie Aquatique voit dans cette quête de nourriture une possible origine à l'utilisation d'outils plus perfectionnés que les ongles, comme en témoigne la loutre qui se sert d'une pierre pour briser les coquillages dont elle désire consommer la chair.
17. Développement du télé-encéphale. Le développement du cerveau s'est considérablement accéléré voici 500 000 ans, développement qui dépend pour beaucoup de l'équilibre entre deux types d'acides lipidiques, plus faciles à atteindre avec une diète carnée marine. Il s'explique aussi par la sélection sexuelle.
18. Le langage humain est mécaniquement une respiration exagérée. Or comme pour la coordination dans la chasse en plaines, le langage est utile pour la chasse sous-marine. Cela aurait pu conduire à multiplier les signaux vocaux, qui à la longue auraient donné le langage. Se rappeler donc que la plongée entraîne un contrôle de la respiration, et donc la possibilité d'émettre des sons à moindre coût et par groupes de sons.
Cette série d'arguments incite à avoir au moins à l'esprit la possibilité de ce scénario. Il est acquis que s'il était vrai, il aurait eu lieu au Pliocène, entre les deux ou trois millions d'années pour lesquelles nous n'avons aucun fossile entre l'ancêtre commun des grands singes et les premiers os d'hominidés retrouvés. En l'absence de preuves corroborant ou infirmant la Théorie Aquatique, la question reste ouverte
Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]