[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Cherche 4 000 autocuiseurs en acier inoxydable. Cet appel d'offres, consultable sur Internet, n'aurait rien d'intrigant s'il avait été émis par une cantine ou une grande chaîne de restauration. Seulement voilà : il a été diffusé par le Centre de recherche nucléaire de Valduc du Commissariat à l'énergie atomique (CEA),rapporte France Info. Et il ne s'agit nullement ici de plats mijotés ni même de cuisine fusion : les "appareils ménagers de cuisson" demandés sont destinés au transport de "matériaux sensibles", comme on peut le lire dans la description du marché :
"Fourniture de 4 000 autocuiseurs en acier inoxydable destinés au transport de matériaux sensibles et garantissant un niveau de sûreté et de confinement parfaitement maîtrisés.
Les points suivants seront à garantir :
– le confinement devra être assuré par un couvercle dont la fermeture sera assurée poignée rotative manœuvrant un étrier pour comprimer le joint,
– le volume utile de ces conteneurs sera de 17 litres environ, avec de fortes contraintes sur le respect de la géométrie et des dimensions intérieures et extérieures (y compris les poignées latérales),
– la résistance du conteneur sera telle que le confinement du couple 'contenant et contenu' soit assuré à l'issue d'une chute."
Les interlocuteurs contactés par France Info sont dans l'incapacité d'interpréter cet étrange appel d'offres. Il faut dire que cette installation nucléaire située en Côte-d'Or est particulièrement secrète puisque c'est là que sont fabriquées les têtes nucléaires de l'arsenal militaire français.
Alain Houpert, le président de la Seiva, l'association indépendante chargée d'évaluer l'impact de la base sur l'environnement, a, quant à lui, une petite idée de l'usage que peut faire un centre nucléaire de cocottes-minute. "On peut fabriquer des contenants de radioprotection mais qui coûteront une fortune et qui ne seront pas mieux que l'autocuiseur qu'on trouve dans le commerce. Tous les établissements nucléaires font ça dans le monde entier", explique-t-il à France Info. Une information confirmée à la radio par un délégué syndical de SEB : la marque aurait "déjà vendu plusieurs milliers de cocottes-minute à l'industrie nucléaire française".