La malédiction de Toutankhamon[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Masque mortuaire en or de Toutânkhamon
[/center]
La malédiction du pharaon, appelée aussi malédiction de Toutânkhamon, est une légende contemporaine ayant pris naissance au début du XXe siècle. On ne sait pas exactement qui en est l'initiateur, mais les médias de l'époque en ont fait une légende.
Elle prétend que certains membres de l'équipe d'archéologues ayant exhumé la momie du pharaon Toutânkhamon seraient morts de cause surnaturelle suite à une malédiction du souverain défunt. En effet, plusieurs membres de l'équipe sont décédés quelques années après la découverte et notamment le plus illustre, Lord Carnarvon, le commanditaire des fouilles.
Il existe quelques versions de l'histoire de cette malédiction, mais certains faits communément rapportés sont eux très justes car validés par les carnets de notes que remplissait quotidiennement Howard Carter, l'archéologue qui a découvert le tombeau de Toutankhamon.
La peur de violer une tombe Avant la découverte du tombeau, quelques membres de l'équipe de Carter, financée par Lord Carnarvon, commencent à se demander si leur quête est réellement fondée et s'ils ont droit de violer les lieux où les morts reposent en paix. Cette idée leur vient sans doute de leur propre culture et aussi du discours des ouvriers égyptiens qui travaillent pour eux. Sans cesse, ils leur répètent que s'ils trouvent de l'or ils trouveront aussi la mort…
Les fondements de la légende L'affaire du Canari
Howard Carter, jeune égyptologue déjà renommé, apporte sur le campement un canari dans une cage dorée, comme porte-bonheur. Le jour de l'ouverture du tombeau (une semaine après sa découverte), au matin, un cobra se glisse dans la cage et avale le canari. Le cobra est considéré en Egypte comme un symbole divin et immédiatement, tout le monde y voit un très mauvais présage.
L'anecdote du canari est un fait avéré, on lui a accordé une grande importance car les cobras sont très rares en Egypte, surtout en hiver. Rationnel et peu superstitieux, Carter décide malgré tout de pénétrer le tombeau et ses différentes chambres.
Pour l'archéologie de l'Egypte, ce jour est a marquer d'une pierre blanche, il pénètre dans le richissime tombeau de Toutankhamon, resté intact depuis sa fermeture.
Le trésor de ToutankhamonUne première chambre révèle un fantastique trésor : trône, statues, meubles, chars, armes, tout ruisselle d’or et de pierres précieuses.
Une autre pièce, couverte de faïence bleue et or, renferme les trois sarcophages emboîtés de Toutankhamon.
Une dernière pièce contient des statuettes et des coffres pleins de bijoux.
Carter et Carnarvon viennent d’effectuer la plus formidable trouvaille archéologique de tous les temps. Le tombeau du pharaon est intact et a été miraculeusement épargné par les pillards.
Puis, au milieu de mars 1923, Carnarvon est pris de fièvres, frissons, sueurs : les médecins accusent une piqûre de moustique au visage, égratignée en se rasant, qui se serait infectée et, doublée d'une pneumonie, aurait provoqué une septicémie mortelle.
Une inscription dissuasive et la première mort mystérieuse Aux quatre coins du monde, la presse rapporte que les archéologues sont maudits mais prévenus par une inscription gravée à l'entrée du tombeau du pharaon, "la mort touchera de ses ailes celui qui dérangera le Pharaon". Puis seulement cinq mois plus tard, Lord Carnarvon décède brutalement à l'hôpital du Caire, accompagné d'une étrange coupure d'électricité qui plonge la ville dans l'obscurité. S'ensuit une série de morts aussi violentes que mystérieuses.
La presse, qui a déjà eu vent de l’avertissement lancé au moment de l’ouverture du tombeau par la mort curieuse du canari, voit en Carnarvon la première victime de la malédiction.
La suite des évènements comble les journalistes, avides de sensationnel. George Bénédite, égyptologue attaché au Louvre, meurt après avoir visité le tombeau.
Son homologue américain, Arthur Mace, connaît le même sort. Puis, c’est le tour du frère et de l’infirmière de Lord Carnarvon ainsi que du secrétaire d’Howard Carter.
On dénombre jusqu’à 27 morts « mystérieuses ». La plupart des victimes sont atteintes de maladie. La presse évoque un virus resté captif de la tombe pendant 3000 ans.
Les analyses n’en révèlent pas la présence.
Arthur Conan Doyle, adepte du spiritisme, est l'un des premiers à propager cette « malédiction du pharaon » provoquée selon lui par les sorts magiques jetés par les prêtres pour protéger la sépulture, tandis qu'Agatha Christie s'en inspire dès 1923 pour écrire L'Aventure du tombeau égyptien.
Une légende créée de toutes piècesMaladies foudroyantes, accidents intrigants, pour qu'une légende tienne son rang, il faut de l'inexplicable.
Et la presse s'en est plus que largement chargé, c'est elle qui a monté cette pseudo-malédiction. Tout d'abord, l'inscription tant diffusée n'a jamais figuré dans le tombeau, c'est une pure invention.
Mais ce mensonge n'a pas étonné car il est cohérent avec les avertissements des ouvriers égyptiens et il trahit les convictions de l'époque : pénétrer dans une tombe, même si le but poursuivi est scientifique, est un acte réprouvé par la morale et condamnable.
L'explication scientifiqueMorts surnaturelles, vengeance du pharaon, renaissance d'un virus âgé de plusieurs millénaires ? De quoi sont morts les découvreurs de Toutankhamon ?
Si malédiction il y a, pourquoi certains membres de l'équipe et les nombreux visiteurs ont-ils été épargnés ?
La réponse a été donnée en 1985, au cours de la restauration de la momie de Ramsès II. Son analyse a mis en évidence la présence de champignons toxiques pour l'Homme. Or, grâce aux descriptions de l'archéologue Carter, on sait que les chambres du tombeau étaient recouvertes de champignons qui rendaient l'air irrespirable.
Il décrit même « des cultures de champignons » apparaissant sur les murs de la chambre funéraire, « où elles étaient si nombreuses qu'elles causaient un grand défigurement », ajoutant qu’« il règne dans ces sépultures un air suffocant. Infestée des exhalaisons des cadavres, une poussière fine s'élève sous les pas et irrite les poumons ».
Au lieu d'une malédiction on devrait davantage parler d'une maladie des archéologues, la "pneumonie à précipitines", se traduisant par une pneumonie très grave.
Donc le jeune pharaon Toutankhamon avait bien moins l'esprit vengeur que la presse de l'époque ! La malédiction de Toutankhamon a passionné de longues années. De nombreux romans s'en inspirent et le mythe reçoit toujours le même succès auprès du jeune public. Mais l'Egypte et son histoire n'ont pas besoin de malédiction pour nous faire rêver.
QUOIQUE....
Sur l'Internaute Savoir : L'Egypte des Pharaons et Wikipédia