Dictionnaire infernal
Le Dictionnaire infernal est l'œuvre majeure de Jacques Collin de Plancy, écrivain français, né en 1793 ou en 1794 à Plancy-l'Abbaye et mort en 1881, auteur de nombreux ouvrages sur l'occulte, l'insolite et le fantastique.
Histoire
Libre-penseur sous l'influence de Voltaire, il est imprimeur-libraire à Plancy-l'Abbaye et à Paris. Entre 1830 et 1837, il réside à Bruxelles, puis en Hollande, et il revient finalement en France après avoir abjuré ses « erreurs » et opéré un retour à la religion catholique.
Son œuvre la plus importante est son Dictionnaire infernal dont voici le titre intégral : « Dictionnaire infernal ou Bibliothèque Universelle sur les êtres, les personnages, les livres, les faits et les choses, qui tiennent aux apparitions, à la magie, au commerce de l'enfer, aux divinations, aux sciences secrètes, aux grimoires, aux prodiges, aux erreurs et aux préjugés, aux traditions et aux contes populaires, aux superstitions diverses, et généralement à toutes les croyances merveilleuses, surprenantes, mystérieuses et surnaturelles ».
Publié pour la première fois en 1818 et scindé alors en deux tomes, il a connu six rééditions et de nombreux changements entre 1818 et 1863. Ce livre recense toutes les connaissances de l'époque concernant la(les) superstition(s) et la démonologie.
En 1822 une publicité disait de cet ouvrage : « Anecdotes du dix-neuvième siècle ou historiettes inédites, anecdotes récentes, traits et mots peu connus, aventures singulières, citations, rapprochements divers et pièces curieuses, pour servir à l'histoire des mœurs et de l'esprit du siècle où nous vivons comparé aux siècles passés. »
Influencé par Voltaire, Collin de Plancy pourfend, dans un premier temps, quantité de superstitions. Par exemple il rassure ses contemporains quant aux tourments de l'enfer : « Nier qu'il y ait des peines et des récompenses après le trépas, c'est nier l'existence de Dieu ; puisqu'il existe, il doit être nécessairement juste. Mais comme personne n'a jamais pu connaître les châtiments que Dieu réserve aux coupables, ni le lieu qui les renferme, tous les tableaux qu'on nous en a faits ne sont que le fruit d'une imagination plus ou moins déréglée. Les théologiens devraient laisser aux poètes le soin de peindre l'enfer et non s'occuper avec acharnement d'effrayer les esprits par des peintures hideuses et des livres effroyables » (p. 164)
Il se convertit, modifie nombre de ses travaux accomplis dans le passé et remanie totalement son Dictionnaire Infernal pour le mettre en conformité avec les canons de l'Eglise.
Nombre d'articles écrits dans le Dictionnaire Infernal illustrent le tiraillement de l'auteur entre rationalisme, foi et crédulité.