l'inconnue de la seine au XXè siècle
L’Inconnue de la Seine est une jeune femme non identifiée dont le masque mortuaire présumé devient un ornement populaire sur les murs des maisons d'artistes après 1900.Son visage est source d'inspiration pour de nombreux travaux littéraires, tant en français que dans d'autres langues
HistoriqueSelon le dessinateur Georges Villa qui tenait cette information de son maître, le peintre Jules Lefebvre, l'empreinte aurait été prise sur le visage d'une jeune modèle qui mourut de tuberculose vers 1875. Il ne subsiste aucune trace du moulage original.
La légende du suicide de la « noyée » prend corps en 1900. Selon celle-ci, le corps de l'Inconnue est repêché dans la Seine à Paris. Un employé de la morgue, saisi par la beauté de la jeune femme, fait un moulage en plâtre de son visage. Au cours des années suivantes, de nombreuses copies sont produites et celles-ci deviennent rapidement un ornement macabre à la mode dans le Paris bohème. Comme pour le sourire de La Joconde, de nombreuses spéculations sont formulées quant à ce que l'expression heureuse de son visage peut révéler de sa vie, sa mort et sa place dans la société.
Les images réalisées ultérieurement au premier moulage montrent un autre aspect intéressant de sa popularité. L'original ayant été photographié, on a tiré à partir des négatifs de nouvelles séries de moulages où apparaissent des détails normalement indiscernables sur les corps ayant séjourné dans l'eau, mais dont la préservation semble renforcer l'authenticité du moulage.
Le critique A. Alvarez écrit dans son ouvrage sur le suicide, Le Dieu sauvage : « L'on me dit que toute une génération de filles allemandes ont modelé leur apparence sur la sienne. » Il rapporte aussi que selon Hans Hesse de l'université du Sussex, « l'Inconnue devint l'idéal érotique de la période, tout comme Bardot l'est pour les années 1950. on pense que des actrices allemandes comme Elisabeth Bergner se sont inspirées d'elle.
DiversMichel Lorenzi l'aîné fut le premier à réaliser des copies en plâtre du masque mortuaire de l'Inconnue de la Seine à la fin du xixe siècle.
La société norvégienne Laerdal Medical AS reproduit depuis 1960 le visage de l'Inconnue sur le mannequin d'entraînement aux premiers secours (noyades, urgences cardio-respiratoires) qu'elle fabrique. Appelé « Resusci Anne » (« Réanimez Anne »), ce mannequin est notamment employé pour l'apprentissage de l'insufflation en bouche-à-bouche. Elle y gagne ainsi le surnom de « femme la plus embrassée du monde »