LE LANGAGE DU VISAGE : UN LANGAGE VRAI On peut afficher un air détaché, alors qu’à l’intérieur, on est vert de rage. Les mots eux aussi peuvent mentir. Mais les formes et expressions du visage, elles, ne trompent pas sur les sentiments réels et profonds de ceux qui les portent. Elles sont la manifestation de notre caractère, de nos comportements, de notre façon d’affronter la vie. Une science étudie les rapports étroits qui relient notre être profond à notre apparence physique, il s’agit de la morphopsychologie.
1 - Réaliser une analyse morphopsychologique consiste d’abord en une étude des différentes régions du visage. Il en existe quatre :
- La première est la zone cérébrale. Elle va du haut des sourcils à la racine des cheveux. Elle définit l’intellect et la pensée de l’individu qui, contrairement à l’animal qui n’a pas de faculté d’abstraction, est en mesure d’avoir une réflexion autonome pour se guider, soutenir et interagir avec la deuxième zone, la zone instinctive.
- La seconde zone du visage, médiane instinctive, va du haut des sourcils jusqu’au centre de la bouche et définit les comportements instinctifs de l’individu qui visent à assurer ses besoins vitaux : oxygéner, nourrir, reproduire et défendre. C’est la zone de la survie, propre à tous les mammifères, et qui révèle chez l’homme sa façon de s’intégrer dans la société, de communiquer et de se comporter avec les autres, de façon instinctive donc.
- La troisième zone, celle de l’action, de la réalisation et de la matérialité, va du centre de la bouche jusqu’au sous-menton. C’est elle qui donne à l’homme la faculté de se réaliser matériellement. L’analyse de cette zone permet également de juger du bon ou du mauvais dynamisme physique et psychologique d’un individu ; elle fait aussi « contrepoids » à la zone cérébrale.
- La quatrième zone de l’énergie, démarre dans les muscles sourciliers pour aller cheminer sur le bord du nez jusqu’à son extrémité. Elle anime les trois précédentes. Ici, le rôle du nez est donc principalement de porter et diriger l’énergie de l’individu. C’est un gouvernail qui, d’un point de vue général, révèle notre comportement affectif, notre identité sociale et sexuelle, notre « moi ». Il porte nos ambitions. Les muscles sourciliers et les sourcils indiquent respectivement la quantité d’énergie mobilisable et la manière de l’utiliser.
Pour étudier ces quatre zones, nous disposons de trois paramètres spatiaux, reliés à trois significations psychologiques. Ainsi sont liées la largeur avec la puissance — la hauteur avec la vitesse et le rythme — la profondeur avec l’intérêt pour, l’élan vers, l’aptitude à.
• Si par exemple, la deuxième zone est large, il y a un vaste champ d’action, l’individu éprouve un fort besoin de contrôle et de pouvoir sur son environnement social ou familial, il survole plus qu’il n’approfondit les problèmes. À l’inverse, si cette zone est étroite, la main mise de l’individu est plus limitée. Un champ d’action plus abstrait et plus restreint suffira à le satisfaire, mais il peut se focaliser efficacement sur un sujet précis.
• Si par exemple, la deuxième zone est basse, l’individu intègre et réagit vite mais de façon plutôt superficielle et vive. Si elle est haute, le sujet sera plus lent à assimiler les choses mais il le fera durablement, il sera moins réactif.
• Si par exemple, le visage de profil est convexe, en pointe, la personne, un peu comme les animaux, bouge et se mobilise pour servir ses propres intérêts (notion de territoire). En revanche, le visage concave en creux, caractérisera un individu plus prudent qui par manque d’autonomie et de mobilité, ne prendra pas d’initiatives seul, ni ne pourra créer son lieu d’action à lui. Il sera en fait dépendant du rythme du groupe auquel il se soumet.
2 - Pour communiquer, nous utilisons quatre « récepteurs » : d’une part les yeux et la bouche qui sont les plus importants car les plus riches (riche dans le sens d’élaboré, complexe), d’autre part les narines et la conque de l’oreille. Ils nous permettent d’échanger avec le monde extérieur : exprimer les potentiels du cadre du visage, assimiler et intégrer les émotions et les influences externes enfin, indiquer la qualité de l’individu (l’iris).
- La région de l’œil est le lieu privilégié d’échanges des émotions, et des sentiments. Reliée à l’analyse de la bouche, on peut alors parler des réelles possibilités d’affection de chacun. Par exemple, un œil large et un iris en proportion révèlent une grande quantité d’échanges d’émotions, de sentiments. Inversement, l’œil quand il est étroit, caractérise une personne qui fera moins de « sentiments » et échangera de façon plus restreinte, plus limitée et sur des terrains plus techniques, mais ceci n’empêche pas la qualité pour autant.
- La région de la bouche, indépendamment du couple qu’elle forme avec les yeux, exprime aussi le désir, la sociabilité au sens de vie en groupe, l’ambition et également l’indépendance (ou la dépendance) affective de l’individu. La bouche large par exemple, indique que les personnes ne conçoivent pas la vie et ses plaisirs en dehors du groupe, elles suivent les intérêts de ce groupe même s’ils vont dans un mauvais sens moral. Les solitaires auront eux une bouche étroite, et seront moins dépendants de la morale collective.
- L’orifice des narines révèle l’aptitude à goûter la vie, à communiquer au sens instinctif avec la nature mais aussi le désir de partager ou au contraire l’avidité de l’individu (les narines elles-mêmes). Un orifice narinaire étroit par exemple est un signe indirect de fragilité psychologique, et indique le besoin de se protéger de se réserver, une inhibition.
- L’ouverture du conduit auditif révèle si la personne est plutôt secrète au plan de son intimité ou au contraire s’expose sans retenue. Par ailleurs, les oreilles décollées sont le signe d’une vision personnelle et non conformiste des choses.
Pour une analyse réellement fine et fiable, les récepteurs, les zones et régions du visage doivent être détaillés, et mis en relations ou en parallèle. On dénombre environ 80 formes distinctes pour l’ensemble du visage.
3 - Les muscles de l’expression : il en existe 26. Ils complètent et apportent des précisions capitales sur l’état actuel de la personne : un cliché de l’instant, et sur la façon dont elle évolue psychologiquement dans le temps. Ils permettent de juger de l’émotivité, par exemple le muscle frontal externe, autrement dit les rides sur le côté du front, montre l’aptitude à la surprise, la curiosité intellectuelle de la personne et donc ses facultés de recherches. Ces muscles témoignent aussi de l’attention, de la volonté, de l’activité, de l’ascendant, de la dépendance. Par exemple, le mouvement du baiser dénote un lien exclusif et une quête exclusive de l’être unique. Et enfin de la perception des situations difficiles, par exemple, une paupière supérieure tombante indique un retrait qui sous-entend une difficulté personnelle, une période dépressive…
4 - Pour compléter un portrait, on peut s’aider aussi de la classification typologique récemment perfectionnée. Huit types sont utilisés : le lymphatique, digestif, sanguin, musculaire, bilieux, respiratoire, cérébral et nerveux. Dans certains cas, ces portraits types sont une excellente façon de découvrir une personnalité. Enfin, certaines notions psychanalytiques qui ont trait au développement de l’individu comme le complexe d’œdipe, le stade oral, anal, et phallique peuvent entre autres apporter leur contribution à l’analyse morphopsychologique.
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