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paralysie du sommeil est un trouble du sommeil, ou plus précisément une parasomnie selon la Classification internationale des troubles du sommeil, qui se caractérise par le fait que le sujet, sur le point de s'endormir (paralysie hypnagogique) ou de s'éveiller (paralysie hypnopompique) mais tout à fait conscient, se trouve dans l'incapacité d'effectuer tout mouvement volontaire. À cette sensation d'immobilisation sont couramment associées des hallucinations auditives, kinesthésiques ou visuelles ainsi que des impressions d'oppression, de suffocation, de présence maléfique et de mort imminente. Le sujet, dans l'impossibilité d'articuler les sons et de prévenir l'entourage, éprouve le plus souvent un sentiment d'anxiété et de frayeur.
Ce trouble du sommeil est dû à des intrusions du sommeil paradoxal et de l'absence de tonus musculaire qui l'accompagne lors des transitions entre veille et sommeil. Relativement fréquente dans la population générale, la paralysie du sommeil apparaît généralement chez des personnes dépourvues de tout trouble clinique. Elle peut cependant être aussi l'un des symptômes de la narcolepsie.
La paralysie du sommeil est mentionnée dans les traités médicaux depuis l'Antiquité. Son caractère étrange et déconcertant a été à l'origine, au cours des âges et à travers les diverses cultures, de nombreuses superstitions et thèmes mythologiques ou fantastiques, dont plusieurs artistes, littérateurs, peintres, sculpteurs, se sont inspirés.
Aspects cliniquesLa paralysie du sommeil est une parasomnie associée au sommeil paradoxal. Elle se manifeste lors des transitions entre l'éveil et le sommeil, soit au moment de l'endormissement (état hypnagogique), soit au réveil (état hypnopompique).
La prévalence de la paralysie du sommeil est très variable en fonction du groupe ethnique. On a aussi remarqué que, dans certains cas, plusieurs sujets d'une même famille étaient affectés. Diverses études ont établi que 25 à 60 % de la population générale l'expérimentent au moins sous une forme légère une fois dans la vie. Il a été noté que divers facteurs, comme le fait de dormir sur le dos, le manque de sommeil, les irrégularités du rythme de vie, le stress, le surmenage, des changements de style de vie ou d'environnement, des horaires de sommeil irréguliers (en particulier les siestes dans l'après-midi) sont susceptibles de favoriser ou d'exacerber l'apparition de ce trouble du sommeil
Hallucinations associéesÀ la paralysie du sommeil sont souvent associées des expériences qu'on peut à proprement parler qualifier d'hallucinations dans le sens où ceux qui les vivent sont parfois convaincus de leur réalité, une remise en question n'intervenant le plus souvent qu'après la prise de connaissance du phénomène et de son aspect hallucinatoire8. Leur origine est à rapprocher de celle des rêves qui caractérisent le sommeil paradoxal
Diagnostic différentielIl ne faut pas confondre la paralysie du sommeil avec :
- le cauchemar, rêve suffisamment effrayant pour réveiller le dormeur18.
- la cataplexie, rencontrée dans la narcolepsie, où la personne éveillée s'écroule à cause d'une atonie musculaire généralement provoquée par une forte émotion.
- les paralysies hypokaliémiques, qui peuvent survenir au réveil chez l'adolescent mâle après un abus d'alcool.
On peut plus difficilement confondre la paralysie du sommeil avec les terreurs nocturnes, qui touchent le plus souvent des enfants de 6 à 12 ans : celles-ci se produisent au cours de la nuit, dans les premières heures du sommeil (en phase de sommeil lent) ; loin d'être immobilisé, le sujet est retrouvé assis sur son lit en sueur, les yeux ouverts et fixes, montrant des signes de panique (cris, pleurs, gesticulations ou propos incohérents). Il n'est pourtant pas véritablement réveillé et ne garde généralement aucun souvenir de l'épisode le lendemain
source : Wikipédia