Un petit complément:Voici comme il raconte lui-même la découverte ce de fameux livre dans son ouvrage : " explication des figures hiéroglyphiques " :
<< Donc moi Nicolas Flamel , écrivain public ainsi qu'après le décès de mes parents , je gagnais ma vie en notre art d'écriture , faisant des inventaires , dressant des comptes et arrêtant les dépenses des tuteurs des mineurs , il me tomba entre les mains , pour la somme de deux Florins , un livre doré, fort vieux et beaucoup large ; Il n'était pas en papier ni en parchemin comme le sont les autres mais seulement il était fait de déliées et écorces ( comme il me semblait ) de tendres arbrisseaux .
Sa couverture était de cuivre bien délié, toute gravée de lettres et figures étranges et tant qu'a moi je crois qu'elles pouvaient être des caractères Grecs ou d'autres semblables langues anciennes. Tant y a que je ne savais pas les lire et que je sais bien qu'elles n'étaient pas notes ou lettres latines ou Gauloises car nous nous y entendons un peu.
Quand au-dedans, ses feuilles d'écorce étaient gravées et d'une très grande industrie, écrites avec une pointe de fer en belles et très nettes lettres Latines colorées. Il contenait trois fois sept feuillets, car ceux ci étaient ainsi comptés au haut du feuillet le septième desquels étaient toujours sans écriture au lieu de laquelle il y avait peint une verge et des serpents s'engloutissant ; Au second septième, une croix ou un serpent était crucifié ; Au dernier septième était peints des déserts au milieu desquels coulaient plusieurs belles fontaines dont sortaient plusieurs serpents qui couraient par-ci et par-là.
Après cela il était rempli de grandes exécrations et malédictions (avec ce mot MARANATHA qui était souvent répété), contre toutes personnes qui jetteraient les yeux sur icelui s’il n'était sacrificateur ou scribe. >>
De son propre aveu Nicolas Flamel n'y compris pas grand-chose. Le premier feuillet contenait seulement le titre qui vient d'être cité, le second était occupé par une adresse aux Israélites, enfin avait trait a la transmutation métallique suggérée comme le moyen de payer le tribut prélevé par les empereurs Romains.
Le texte relatif a la fabrication de la pierre philosophale était relativement clair mais ne faisait nulle mention a la matière première qu'il fallait utiliser comme il est de tradition dans toutes les œuvres hermétiques , cette matière première devait découler de la compréhension des quatrièmes et cinquièmes feuillets qui étaient uniquement occupés par de très belles figures enluminées sans aucuns textes écrits ..
Flamel précise que ces figures, montraient bien la matière à employer mais, qu'il fallait déjà être expert en art alchimique pour arriver à comprendre et il reconnait qu'il fut lui même a l'époque incapable d'en tirer quelque chose.
Flamel ajoute : Quand au beau et intelligible texte en Latin je n'en parlerai pas car Dieu me punirait, d'autant que je commettrais plus de méchanceté que celui qui désirait que tous les hommes du monde n'eussent qu'une tête pour qu'il la pût couper d'un seul coup.
Flamel en possession de son ouvrage et du fait du rêve persuadé qu'il lui était destiné se mit a étudier textes et figures pendant des mois et peut être même des années, sans aucun progrès. Une différence cependant : Dame Perrenelle qui avait compris que son mari cachait un genre de secret avait été associé par son époux a la recherche et elle l'avait vivement encouragé Elle restait muette vis a vis des voisins.
Ainsi aidé par sa femme et, croyait-il, inspiré par Dieu, Flamel cherchait mais en vain.En plus étant donné que le pape de l'époque Jean XXII avait fulminé une bulle nommée " spondent pariter " qui menaçait les alchimistes de tous les maux possibles (Il faut savoir que ce pape Jean XXII, était de notoriété publique alchimiste et laissa a sa mort une fortune que toute sa cour savait d'origine alchimique (on lui attribue également la paternité d'un traité nommé : " Ars transmutatoria").
Nicolas n'osait pas trop en parler aux lettrés et érudits qu'il rencontrait dans le cadre de son métier. Il faut dire que Nicolas Flamel par son étude assidue du livre d'Abraham le Juif avait complètement saisi le principe le (modus operandi) mais ce qui c'était toujours dérobé a ses recherches c'est la nature de la matière première et malgré ses prières l'ange qu'il avait vu et qui lui avait fait voir son futur ne se manifestait plus.
Enfin l'inspiration "peut être divine " vint et Nicolas décida de partir muni d'une copie de son livre dans un pays ou il pourrait rencontrer des savants membres de la nation d'Abraham le Juif. Il y avait plusieurs synagogues célèbres en Espagne particulièrement dans la région de " Saint Jacques de Compostelle ". Tout naturellement Nicolas annonça donc qu'il allait y partir en pèlerinage.
Voici Flamel enfin en possession de la science qui lui manquait et particulièrement de celle de la matière première qui reprend alors son ouvrage et mettra encore trois années avant de le parfaire.
Nicolas Flamel: << Finalement je trouvais ce que je désirais et le reconnu par la senteur forte. Ayant cela j'accomplis aisément le magistère car je savais aussi la préparation des premiers agents suivant après mon livre à la lettre.Je n'eusse pu faillir, encore que je l'eusse voulu.>>
Il continue disant: << Donc la première fois que je fis la projection ce fut sur du mercure, dont je j'en convertis une demi livre environ en pur argent, meilleur que celui de la minière, comme j'ai essayé et fait essayer en plusieurs fois.
Ce fut le 17 Janvier, un Lundi, environ midi, dans ma maison, présente : Perrenelle seule l'an de la restitution de l'humain lignage 1382 ...
« Et puis après, suivant toujours au mot à mot mon livre, je fis avec la "pierre rouge" sur semblable quantité de mercure en présence encore de Perrenelle, seule en la même maison le vingt cinquième jour d'Avril suivant de la même année sur les cinq heures du soir. Je transmuai véritablement en autant de pur or meilleur certainement que l'or commun plus doux et plus ployable »...
Je peux le dire avec vérité. Je l'ai parfaite trois fois avec l'aide de Perrenelle, qui l'entendait aussi bien que moi pour m'avoir aidé aux opérations et sans doutes, si elle eut voulu entreprendre de la faire seule elle en serait venue à bout ... »
Cette même année 1382, vit débuter la fortune matérielle de Flamel. En l'espace de quelques mois, il devint propriétaire à Paris seulement, de plus de trente maisons, ou domaines et puis il fit construire plusieurs chapelles et hôpitaux. Par ailleurs il fit relever le portail de l'église "sainte Geneviève des ardents " et consentit une considérable dotation a l'établissement des "Quinze-vingt" qui, organisa jusqu'en 1789, chaque années une procession à l'église Saint Jacques de la boucherie afin de prier pour Nicolas dans sa propre paroisse.
On a retrouvé pas moins de quarante actes dûment établis et faisant état des dons considérables que le petit écrivain public lui avait fait. Il fit élever de nombreuses constructions au charnier des innocents qui était alors un cimetière très a la mode puis qu'il était aussi un lieu de promenade très recherché ou les rendez vous galants se succédaient. L'énorme statue de la mort qui dominait l'ensemble du cimetière ne faisait plus peur à personne. Flamel fit peindre sur la quatrième arche du charnier des innocents des figures hiéroglyphiques qui ornaient son livre d'Abraham le Juif
Plusieurs de ces édifices portaient gravés dans la pierre, un portrait de Nicolas Flamel on le voyait tenir en main une écritoire et certains de ces portraits on survécus jusqu'au XIXème siècle.
Le soudain enrichissement de Nicolas ne passa pas inaperçu et malgré toutes les précautions qu'il avait prises la connaissance de sa fortune parvint jusqu'aux oreilles du Roi "Charles VI" (cela démontre que l'histoire de Flamel paraissait fabuleuse à ses contemporains) Car une enquête fut ordonnée par le Roi et il envoya son maitre des requêtes "le Seigneur de Cramoisy " chez Flamel. Le Sire de Cramoisy trouva Flamel dans l'humilité se servant même selon ses dires de vaisselle de terre. Pourtant on sait par la tradition que Flamel lui dit la vérité car il le trouva honnête homme et il lui donnât même un matras remplis de poudre de projection (on dit que ce matras fut conservé très longtemps dans la famille du Sire de Cramoisy). Ce maitre des requêtes du Roi prit pour parti de protéger Flamel.
La vie de Nicolas ne se modifia guère il continua ses occupations menant une vie à peine bourgeoise avec Perrenelle jusqu'a sa mort aux alentours de l'an 1400. Elle fut inhumée au cimetière des innocents.
Nicolas Flamel poursuivit tranquillement son existence jusqu'a ses "quatre vingt ans ". Flamel mourut en 1418 sans avoir cessé d'accroitre sa renommée et sa fortune.
Il acheta même le lieu de sa sépulture dans l'église Saint Jacques de la boucherie (témoin son testament ou il léguait la quasi totalité de ses biens a cette église car il n'avait pas d'héritiers).