Le yéti ou « abominable homme des neiges » est une créature anthropomorphe du folklore de la région himalayenne, en particulier du Népal, de l'Inde et du Tibet. Il est considéré au sein de la communauté scientifique comme un être légendaire du fait de l'absence de preuve matérielle incontestable de son existence. Il a de nombreux équivalents dans d'autres régions du monde, dont le bigfoot en Amérique du Nord ou l’almasty dans le Caucase.
HistoriqueL'existence d'homme sauvages est mentionnée dans des textes asiatiques anciens tels que le poème « Rama et Sita », datant du IVe siècle av. J.-C., ou le 26e chant de Milarepa (1038 à 1122 après J.-C.).
B.H. Hodgson est le premier européen à faire référence explicitement au yéti. Les premières observations d'empreintes évoquant des pieds humains par des européens datent de 1905. En 1925, l’explorateur N. A. Tombazi, de la Royal Geographical Society anglaise, ainsi que John Hunt, rapportent avoir observé des empreintes du yéti sur le site du glacier de Zemu au Sikkim. En 1936, le géologue suisse Augusto Gansser effectue un voyage d’exploration pendant 8 mois au Garhwal, entre le Nanga Parbat et l’Everest, au cœur de l’Himalaya. Il a alors la révélation de cet être, mythique ou réel : le yéti.
En avril 1942, Slavomir Rawicz, qui fait route vers les Indes septentrionales après s'être évadé du goulag dix-huit mois plus tôt, croise quelque part à la frontière du Tibet et du Sikkim deux créatures dont la silhouette rappelle « l’ours ou un de ces grands singes du type de l’orang-outang ». L’information paraîtra dans un récit controversé dont la version française sera publiée en 1957.
Si le yéti est mentionné en Europe dès le XIXe siècle, ce sont les photos d'empreintes supposées rapportées par l'expédition Shipton sur l'Everest de 1951 qui l'ont révélé au public occidental.
En mars 1976, à 5 300 mètres d'altitude, dans le Rolwaling (Himalaya du Népal), René de Milleville photographie une trace de pas dans la neige très distincte. Il aura l'occasion de rapporter de nombreux récits de paysans népalais témoignant avoir vu le yéti. Par ailleurs, René de Milleville a mis à disposition du Muséum national d'histoire naturelle des poils attribués au yéti. Michel Tranier a étudié ces poils et considère qu'ils appartiennent à « un primate roux proche de l'orang-outan » mais distinct de ce dernier.
En juillet 1986, dans une vallée perdue de l’Himalaya, Reinhold Messner croise pour la première fois une créature effrayante qui lui rappelle les récits colportés par les sherpas sur le yéti.
En 1997, comme d'autres occidentaux avant eux, deux aventuriers français, Alexandre Poussin et Sylvain Tesson, découvrent, en franchissant la Bobang pass au Cachemire indien, de mystérieuses traces dans la neige qui ne seraient selon eux ni celles d'un homme, ni celles d'un ours. Elles montent droit dans la pente : « Une prouesse extraordinaire… et absurde à cette altitude (4 600 mètres) ».
En 2008, l'AFP a relayé l'information selon laquelle des aventuriers japonais partis à la recherche du yéti auraient photographié des empreintes de pas de celui-ci dans l'Himalaya
caractéristiques :
Le yéti serait un primate velu, ayant un visage ressemblant à celui de l'homme. Sa taille se situerait entre 1,50 et 3,75 mètres. Selon certains témoins[réf. nécessaire], la démarche bipède ressemblerait plus à celle d'un ursidé qu'à celle d'un primate. Ceci est en contradiction avec le fait que les traces supposées ont pu être suivies sur de très longues distances ;
Restes attribués au yétiUne main momifiée attribuée au yéti est conservée dans le temple de Pangbotchi.
Les « scalps » de yéti conservés dans le monastère de Pangbotchi sont en réalité fabriqués par les sherpas à partir de la peau et des poils du garrot d'une chèvre sauvage locale, le serow (Naemorhedus sumatraensis), ainsi que l'a démontré Bernard Heuvelmans en 1961. Ils s'en servent lors de cérémonies pour jouer le rôle du yéti, après avoir couvert leur tête avec ce scalp. Ils trempent ensuite la tête du yéti dans du vin mélangé à de l'huile qui servira à faire une peinture dite « joulienne » .
En juillet 2008, deux poils attribués au yéti découverts en Inde ont été soumis à des analyses microscopiques qui n'ont permis de les rattacher à aucune espèce connue de primate. Des analyses d'ADN furent mises en œuvre, tout en gardant à l'esprit que « le risque [était] grand de devoir attribuer ces poils à une chèvre ou un ours, comme ce fut le cas lors de précédentes analyses ». Elles prouvèrent effectivement que les poils appartenaient à une espèce de chèvre apparentée au chamois nommée goral de l'Himalaya, une espèce rare mais déjà répertoriée.
À nouveau en 2011, des poils de yéti auraient été découverts dans la région russe de Kemerovo, en Sibérie, d'après les autorités locales, et feraient l'objet prochainement d'analyses ADN. Plus prosaïquement, cette annonce est perçue comme la conséquence d'une volonté de développer le tourisme dans la région
film de 1967 de Robert Patterson, jusqu'a présent les seuls preuves de l'existence du yeti