« Aimez les animaux,
N’abattez pas les arbres verts,
Et vous ne connaitrez pas l’adversité dans la vie. »
Guru Jambeshwar Bhagavan, appelé communément Jambaji (1451-1536)
Les Bishnoïs considèrent les arbres verts et les animaux comme leurs égaux et ne peuvent attenter à leur vie. L’un de leur pèlerinage annuel à Khejarli a d’ailleurs pour objectif de ne jamais leur faire oublier que 363 membres de leur communauté, essentiellement des femmes, ont péri massacrés pour avoir tenté d’empêcher l’abattage d’arbres. L’histoire remonte à l’année 1730. Le maharadjah avait alors demandé à ses soldats d’abattre les plus beaux arbres de la région pour recueillir de la chaux nécessaire à la construction de sa future forteresse. La diplomatie n’ayant pas eu les effets escomptés, 363 Bishnoïs entourèrent alors de leurs bras tous les arbres menacés et furent massacrés sans sommation. La réaction qu’eut à l’époque Amrita Devi (que les Bishnoïs vénèrent aujourd’hui) résume parfaitement la philosophie de cette branche hindoue : « Une tête tranchée vaut moins qu’un arbre abattu. »
Végétariens, ils respectent donc toute forme de vie et s’opposent à toute forme de violence. Nombre d’entre eux ont d’ailleurs péri sous les balles des braconniers. Ils vénèrent l’antilope noire et la considèrent, au même titre que l’arbre et la gazelle, comme des membres de leur famille et partagent avec eux l‘eau et 10 % de leurs récoltes. S’ils soignent les animaux malades ou blessés, les femmes doivent aussi allaiter les faons orphelins. Peuple modèle, les Bishnoïs auraient certainement beaucoup à nous apprendre en ces temps de crises multiples. Harmonie, paix, amour et dévotion sont les maîtres-mots de cette communauté écologiste régie par 29 principes fondamentaux auxquels ils ne dérogent pas.
Edictés par le gourou en 1485 dans la ville de Mukam, en voici la liste :
Observer une mise à l’écart de la mère et du nouveau-né pendant trente jours après l’accouchement (pour éviter des infections et à cause de l’éventuelle fatigue de la mère).
Ecarter la femme de toute activité pendant 5 jours lors du début de ses règles (pour ne pas la fatiguer et respecter une certaine hygiène).
Tôt, chaque matin, prendre un bain.
Maintenir la propreté externe du corps et interne de l’esprit (par un comportement et des sentiments humbles, sans animosité, etc.)
Méditer deux fois par jour, en matinée et en soirée, lorsque la nuit est encore séparée du jour.
Chanter la gloire du seigneur et exposer ses vertus chaque soirée.
Offrir l’oblation quotidienne au feu saint avec un cœur rempli de sentiments de bien-être pour tout être vivant, d’amour pour la nature et le monde entier et de dévotion au seigneur.
Employer l’eau filtrée, le lait et le bois de chauffage soigneusement nettoyé (pour éviter que des insectes soient tués ou brûlés).
Etre attentif et conscient de ses paroles.
Pardonner naturellement.
Être compatissant.
Ne pas voler.
Ne pas dénigrer, déprécier derrière le dos, quelqu’un.
Ne pas mentir.
Ne pas se livrer à l’opprobre.
Jeûner et méditer la nuit sur la nouvelle lune.
Réciter le nom de saint de Vishnou.
Être compatissant envers tous les êtres vivants.
Ne pas détruire les arbres verts (c’est-à-dire non morts).
Tuer les passions de convoitises, d’irritation, d’envie, d’avarice et d’attachement.
Se permettre de cuisiner soi-même, ou par un fidèle d’une autre religion ou secte, en étant pur de par le cœur et le travail.
Fournir un abri commun (Thhat) pour les chèvres et les moutons afin de leur éviter l’abattoir.
Ne pas castrer le taureau.
Ne pas consommer ou cultiver de l’opium.
Ne pas consommer ou cultiver du tabac et ses dérivés.
Ne pas consommer ou cultiver du cannabis.
Ne pas boire de boisson alcoolisée.
Ne pas manger de plats de viande ou non-végétariens (afin de protéger les animaux) et obligation de protéger et de nourrir les animaux sauvages.
Ne pas utiliser de vêtements teints en bleu (en Inde antique, cette couleur était obtenue grâce à un arbre sauvage, l’indigo, et c’est aussi la couleur de la mort).
Quelques proverbes Bishnoï :
Ne jamais abattre un arbre verdoyant, attendre que le bois soit mort pour l’utiliser comme bois de construction.
Mettre les morts simplement en terre qui se nourrira de la chair. Faire l’économie du bois pour la crémation ou le cercueil.
La propreté et l’hygiène garde de la maladie.
Protéger la vie sauvage qui maintient la fertilité des sols et l’équilibre naturel des espèces. Ils sont tenus de réserver un dixième de leur récolte céréalière pour l’alimentation de la faune locale.
Conserver l’eau à l’usage des hommes et des animaux et en construisant des réservoirs partout où cela est nécessaire.
Pratiquer le végétarisme et se prémunir de toute addiction.
Ne rien attendre du râja ou du gouvernement, ne compter que sur la communauté.
Les femmes, sources de la vie, s’habilleront de vêtements rouge ou orange brillant, et les hommes de blanc, symbole de dévotion.
La violence n’est acceptable que pour la défense d’un arbre, d’un animal ou de convictions ; il est bon de mourir pour cela.
(source : sauvons-les-animaux.com)
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