La psychophotographieCertaines personnes (rares) prétendent pouvoir impressionner une pellicule photographique par la seule force de leur pensée.
Un cas très célèbre de psychophotographie est celui de Ted Serios, un américain né en 1919 et travaillant comme groom dans un hôtel. En 1955, Serios commença à avoir des visions extraordinairement nettes, au point qu'il eut l'idée d'essayer de les prendre en photo. Il se servit d'un polaroïd et réussit à photographier des scènes qu'il était le seul à voir. Il constitua durant plusieurs années le sujet d'étude du psychanalyste Jules Eisenbud et d'autres savants qui tentèrent par tous les moyens, mais en vain, de déceler d'éventuels truquages. Il ne faut cependant pas confondre la psychophotographie avec le fait de prendre des photos au cours de séances de spiritisme. Ces photos là reflètent des faits que chacun des participants peuvent voir alors que la psychophotographie n'illustre des faits que seule la personne qui prend les photos peut voir.
Ted Serios et la psychophotographie [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ted Serios a été soumis à une étude poussée en laboratoire au début des années 1970. Travaillant dans un hôtel de Chicago et n’ayant qu’une éducation rudimentaire, Serios s’est montré capable, apparemment, de produire des effets psychophotographiques, dans les conditions contrôlées de deux laboratoires.
Une étude a été réalisée, par Jule Eisenbud, à l’Université de Denver, et a été publiée dans le Journal of the American Society for Psychical Research. Au cours d’une série de tests, Serios fut apparemment capable d’impressionner une pellicule, par le seul moyen de sa psyché. L’objet de l’expérience consistait pour Serios à tenter de faire apparaître, sur des épreuves Polaroïd, une image de véhicules, par exemple des locomotives à vapeur. Les pellicules, placées dans deux appareils Polaroïd, furent exposées, une image à la fois, sous la direction de Serios. Celui-ci fixait l’appareil à travers un petit cylindre de papier noir d’environ trois centimètres de diamètre. De temps à autre, il signalait à un expérimentateur d’appuyer sur l’obturateur.
Sur les 117 clichés pris, huit images rappelant des véhicules (par exemple des vélomoteurs) furent obtenues. Dix « blackies » apparurent aussi ; il s’agit d’épreuves complètement noires. Elles aussi indiquent que quelque chose d’inhabituel s’est produit, car, en temps normal, une image de Serios regardant l’objectif aurait dû apparaître sur le cliché.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Voici, par exemple, à gauche, l’image obtenue par Ted Serios du tableau de droite exposé au musée de Chicago
Un autre compte rendu est venu des Dr Ian Stevenson et J. Gaither Pratt, qui ont conduit deux études séparées avec Serios, à l’Université de Virginie, et ont réussi à reproduire les observations d’Eisenbud. Lors d’une session, Serios affirma qu’il tenterait de projeter sur la pellicule un endroit de Monticello, la maison de Thomas Jefferson. Sur soixante six essais, furent obtenus plusieurs « blackies » et six images représentant toutes une structure évoquant des colonnes ou des barreaux de cage. Selon les chercheurs, l’une de ces images ressemblait à un quartier de Monticello.
J .G. Pratt commente ainsi son travail et celui de Stevenson, avec Serios :
« Si Ted est un fraudeur, il aurait suffi d’un seul acte maladroit, d’une défaillance dans sa manigance, pour le démasquer. Or, le fait est que, parmi tous les témoins des réussites de Ted, il ne s’en est trouvé aucun pour rapporter quelque observation directe condamnant l’interprétation paranormale. Cet aspect de ce cas mérite une considération sérieuse, et est suffisant, à mon avis, pour justifier une poursuite de l’investigation scientifique, que ce soit sur Ted Serios en particulier, ou sur la psychophotographie en général »
Après avoir achevé les quatre études expérimentales décrites ci-dessus, Serios cessa soudain toute production d’images. Aujourd’hui (en 1980), il aurait retrouvé en partie sa faculté et serait de nouveau testé par le Dr Eisenbud, à l’abri des journalistes et du public.
Si le phénomène de psychophotographie est réel, il est probable que ceux qui en sont capables utilisent leur propre capacité psi pour le produire. S’agit-il de quelque type d’énergie capable d’orienter les particules de la pellicule photographique pour y faire apparaître des images cohérentes ? Ou bien encore de la création d’une forme invisible devant les lentilles de l’appareil, qui se trouverait alors véritablement photographiée et viendrait impressionner la pellicule ? En dépit de la somme de travail déjà réalisée, sur la psychophotographie, les chercheurs ne sont parvenus à aucune conclusion générale, quelle qu’elle soit.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]"Extrait de l’ouvrage "La recherche psi. Bilan de la Parapsychological Association", publié en 1983."