[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le cratère secondaire laissé par l'éruption de 1707 est encore visible sur le flanc du volcan. crédit photo: Flickr/Joe Jones
Le séisme majeur de mars 2011 a fortement comprimé le magma situé sous le célèbre volcan japonais.
La pression monte dans la chambre magmatique du Mont Fuji, rendant plus probable un réveil de ce volcan toujours actif. Des chercheurs japonais du centre national de recherche sur les sciences de la terre et la prévention des catastrophes (NIED) de Tsukuba ont modélisé l'effet des déplacements provoqués par le séisme majeur de mars 2011 au Japon ainsi que par ses nombreuses répliques, rapporte l'agence de presse Kyodo. Ils ont trouvé que la pression dans la chambre magmatique située à 15 km sous le Mont Fuji était désormais de 1,6 megapascals, alors que dans les passé des pressions allant de 0,1 à quelques megapascals ont suffi à provoquer des éruptions majeures.
La dernière éruption du Fuji-Yama remonte à 1707, mais ce volcan à la silhouette conique presque parfaite qui est le symbole du Japon est encore en activité et fait l'objet d'une surveillance attentive des volcanologues. «Le Fuji est ce que l'on appelle un volcan gris, de type explosif dont l'activité est liée une zone de subduction, là où une plaque continentale s'enfonce sous une autre», précise Valérie Cayol, scientifique au Laboratoire Magmas et Volcans à Clermont-Ferrand.
Il y a presque 300 ans, le réveil du Fuji et avait été déclenché par un séisme qui avait fait brutalement monter la pression dans la chambre magmatique. Ce séisme était d'ailleurs moins important que celui de magnitude 9 qui avait ravagé le nord-est du Japon et provoqué un tsunami meurtrier en mars 2011.
Des simulations de crise avant 2014.«Il y a beaucoup d'exemples de volcans qui sont entrés en éruption après des séismes de magnitude 9, explique Eisuke Fujita, volcanologue au NIED. C'est ce qui s'est passé après les tremblements de terre du Kamchatka, du Chili et de Sumatra.» Malgré cela, le centre japonais de recherche sur les sciences de la terre et la prévention des catastrophes précise que la montée en pression du magma n'est que l'un des facteurs pouvant déclencher une éruption.
Les autorités japonaises prennent le risque au sérieux, car un réveil explosif du Fuji-Yama pourrait déposer jusqu'à 10 cm de cendres jusqu'à Tokyo, à 100 km de distance, provoquant des perturbations énormes sur les routes et les aéroports et causant des dizaines de milliards de dollars de dégâts. Les préfectures de Kanagawa, de Yamanashi et de Shizuoka préparent des exercices d'évacuation et de simulation de crise pour l'année prochaine.
(source : le figaro sur le Web de ce jour)