Le Grand Incendie de Rome

Qui est à l'origine du grand incendie de Rome ?

Pendant la nuit du 18 juillet 64, un gigantesque incendie, qui perdura pendant six jours et sept nuits, prit naissance dans les boutiques attenantes au Circus Maximus, le plus vaste et le plus ancien cirque de Rome. Il fera d'innombrables victimes parmi les quelques 800 000 âmes que comptaient celle qui était alors l'une des plus importantes métropoles de ce monde.

Les dégâts matériels provoqués furent bien évidemment, eux-aussi, considérables. À son terme, près des deux tiers de la ville avaient été dévastés. Certains considérèrent alors que la plaie béante qu'il laissa derrière lui ne pouvait être interprétée que comme une punition divine. D'autres, plus intéressés par la vie politique, s'empressèrent de désigner un coupable...

Propagée par les sénateurs, la rumeur s'empara rapidement de la cité en ruine... Un seul homme aurait pu avoir intérêt à provoquer un tel carnage... un homme qui s'était déjà rendu coupable de nombreux assassinats à commencer par ceux de sa mère et de sa sœur... un homme qui dès le lendemain du drame commençait déjà la construction d'une toute nouvelle villa à l'endroit même où avait débuté l'incendie... Tous les habitants de la ville en étaient désormais certains, seul Néron aurait pu être capable d'un tel crime.

Au moment des faits, Néron, qui n'était âgé que de 27 ans et régnait déjà sur le plus grand empire que l'Europe n'eut jamais connu. L'aristocratie et le Sénat était hostile à cet homme qui n'avait de cesse de réduire l'étendue de leur pouvoir et préférait privilégier les milieux populaires et productifs. Raisons qui les poussèrent, sans aucun doute, à lui imputer toute la responsabilité de ce drame.

Il est pourtant historiquement attesté que Néron n'était pas à Rome au moment où l'incendie s'est déclaré. Il était en réalité en train de passer quelques jours de vacances dans une des villas de sa ville natale, Antium. Le chemin retour lui demanda près de trois jours de voyage.

Il arriva au moment même où l'incendie commençait à s'attaquer à l'une de ses résidences préférées, résidence qu'il ne parviendra pas à sauver tout comme le palais impérial qu'il venait tout juste de faire construire et dans lequel il avait entreposé ses oeuvres d'art favorites.

Affligé par le désastre, il s'empressera de mettre en place plusieurs mesures d'urgence visant à protéger la population. Ainsi, il ouvrira les portes de ses nombreux palais aux sans-abris et distribuera de la nourriture en abondance pour éviter la famine.

Quoi qu'il en soit, la rumeur préféra l'accabler. Pour la faire taire, il lui fut conseillé de désigner d'autres coupables. Il choisit les chrétiens. Pendant les mois suivants, quelques centaines d'entre eux seront jetés aux bêtes de l'amphithéâtre, brûlés vifs ou crucifiés.

L'incendie n'était alors plus considéré comme une punition des dieux mais bel et bien comme un crime qui devait être vengé. La diversion était un succès. Le peuple de Rome tout entier s'en prenait à présent aux chrétiens. Les historiens modernes, quant à eux, pensent qu'il est tout à fait improbable que cet incroyable brasier ai réellement eu une origine criminelle.

En effet, au cours de l'histoire, nombreux seront les incendies qui prendront également naissance sous les arcades du Grand Cirque, lieu qui abrita pendant de nombreux siècles un nombre toujours grandissant de marchands, de marchandises et donc de substances potentiellement inflammables. Il est donc fort à parier que la véritable cause de cet incendie n'est jamais rien été d'autre qu'un banal accident.


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