Sérabit el-Khadem
Sérabit el-Khadem (arabe : سرابت الخادم) « montagne du serviteur », est une localité dans le sud-ouest de la péninsule du Sinai où la pierre de turquoise était extraite massivement des gisements durant l'Antiquité, principalement par les anciens Égyptiens.
Culte :
Divinité principale : Hathor
Divinité secondaire : Sopet
Périodes de construction : Moyen Empire, Nouvel Empire
Constructeurs particuliers : Hatshepsout, Thoutmosis III, Amenhotep III, Amenemhat III
En mars 1906, Sir W.M. Flinders Petrie découvrit les ruines d’un temple Egyptien, au premier abord assez classique, mais qui allait s’avérer très mystérieux, le temple de Sérâbît El Khâdim.
Serabit el Khadim est un plateau situé à 850 m de haut entre les wadis Saweg et Bata et présente la même formation géologique que la région de Maghara à ceci près que les strates gréseuses supérieures sont complètement érodées laissant affleurer presque à la surface du plateau les couches schisteuses riches en turquoise.
Ainsi, à la différence du gebel Maghara, les mineurs creusaient de courts puits verticaux servant d'accès aux veines de turquoise, d'aération et de source de lumière.
C'est sur les parois de ces mines que Petrie découvrit en 1906 les premières inscriptions protosinaitiques.
Des fouilles archéologiques, menées par Sir Flinders Petrie, ont révélé des campements de mineurs ainsi qu'un temple de l'Hathor locale, la « Dame de la turquoise », déesse protectrice des régions désertiques. On y a trouvé un sphinx de pierre, portant une double inscription, hiéroglyphique et proto-sinaïtique. Son déchiffrement a montré qu'il s'agissait d'une dédicace « À Ba'alat, déesse de la turquoise ». Ba'alat est le féminin de Ba'al, un mot qui sera utilisé abondamment dans la Bible pour désigner les idoles et divinités païennes. L'inscription gravée sur la statue est la seule qui a pu être déchiffrée.
On se rend compte de la fréquentation du site au nombre important d’autels consacrés à Hathor disséminés çà et là tout autour du temple.
À quelques kilomètres de Sérabit-el-Khadem, dans la vallée Wadi-el-Mukattab, de nombreuses parois rocheuses sont gravées d'une grande quantité de signes. Ils ont été photographiés pour la première fois par Francis Frith en 1857.
Le temple de Serabit KhadimLe site de Sérabit el-Khadem comporte un temple double, semi-rupestre, dédié à la fois à Hathor et à Sopdou. C'est le sanctuaire minier le plus important de l'Égypte pharaonique.
Construit sur un plateau rocheux dominant l'ensemble du site, le temple comporte un double hémispéos : un axe double, avec une succession en parallèle de pièces menant à deux salles de culte en partie creusées dans la montagne. Le sanctuaire, construit au Moyen Empire, fut agrandi sous le Nouvel Empire, mais seulement dans l'axe consacré à Hathor. Le temple originel est orienté selon un axe sud-est/nord-ouest ; or à cause d'un manque de place les rois du Nouvel Empire ne purent le prolonger dans la direction qui s'imposait - vers le nord-ouest -, mais durent faire évoluer l'ensemble plus vers l'ouest, de sorte qu'il dessine un léger coude.
Bien que le temple soit dédié conjointement à deux divinités, Hathor en reste la maîtresse incontestée. Sopdou joue donc un rôle plus secondaire mais néanmoins non négligeable ; dieu guerrier attaché à l'est et au désert, il protège les frontières orientales de l'Égypte et sauvegarde les hommes des dangers inhérents aux zones inhospitalières. À côté de ces deux divinités principales, on note la présence d'un dieu bélier originaire du delta et du Ptah de Memphis.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ruines du Temple de Sérâbît El Khâdim dans le Sinaï
Pour commencer, ce fameux temple dédié à Hathor (Déesse Egyptienne nourricière ou dispensatrice de vie) est situé dans le Sinaï, en dehors des frontières Egyptiennes, en haut d’une montagne, ce qui n’est pas commun du tout, pour un temple de cette importance.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Hathor (Déesse Egyptienne nourricière ou dispensatrice de vie)
De grande importance certes, car les inscriptions hiéroglyphiques prouvent que tous les pharaons depuis la 1ère à la 18ème dynastie sont venus dans ce lieu et y ont laissés des traces.
Un temple actif pendant une période aussi longue, avec une fréquentation aussi prestigieuse, sans aucune trace écrite ailleurs, caché dans le Sinaï en haut d’une montagne, ne peut faire penser qu’à un temple secret d’une très grande importance.
Mais pourquoi, et quelle était la fonction de ce temple ?
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Plan reconstitué du Temple d'Hathor
Les Egyptiens ont longtemps conservés et défendus les régions du Sinaï, sous leur domination, essentiellement pour ses nombreuses ressources en cuivre et en lapis lazuli. Depuis les premières dynasties, et peut être même bien avant, de nombreuses mines y ont été exploitées.
Effectivement, pendant les fouilles de 1906, Flinders Petrie a mis au jour d’énormes quantités de récipients et d’outils témoignant d’une forte activité industrielle (ce qui peut paraitre étrange dans un temple dédié à Hathor). On pourrait penser à une exploitation de turquoise, lapis lazuli ou de cuivre, mais pourquoi tant d’attention de la part des grands de cette époque, et tant de précaution pour cacher une simple exploitation minière.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Matières brutes précieuses présentes dans le Sinaï
En outre, les salles abritaient une collection de plaques vernissées, de cartouches, de scarabées et d’ornements sacrés, avec des motifs de spirales, de losanges et de quadrillages.
Un autre fait semble difficile à expliquer, les archéologues découvrirent également un creuset de métallurgiste (ce qui parait incroyable) et une quantité considérable de poudre blanche pure et très fine (dont l’origine et la composition sont totalement inconnues) dissimulée sous des dalles soigneusement ajustées.
De plus, pas de cuivre ni de minerai précieux retrouvés sur le site.
Et pourtant, il parait évident, par les faits, que ce temple était dédié à la fabrication de quelque chose d’important et de secret.
Sur de nombreuses stèles et inscriptions présentent partout sur le site, certains thèmes ressortent fréquemment : Pain blanc, noble Pierre précieuse, Grand Homme qui détient les secrets de la Maison de l’Or, Pain conique, Pain et lumière, laver ou révéler l’Or, les Grands de la Confrérie Blanche et Mfkzt.
Ce dernier terme se retrouve dans le livre des morts Egyptien, de nombreuse fois, prononcé « mufkuzt », il représente une matière précieuse.
Champollion, en 1822, savait que ce n’était ni de la turquoise, ni du lapis lazuli, ni du cuivre, ni de la malachite. On sait aussi que cela désignait une forme de « pierre », d’une extrême valeur, mais considéré comme instable. En 1955, on savait que le Mfkzt était un produit minéral de valeur.
Ne parlons nous pas, finalement, d’une activité Alchimique initiatique et secrète ?
Et si le temple servait à produire la fameuse pierre philosophale pour les pharaons et leurs hauts dignitaires, afin de prolonger leurs vies terrestres et spirituelles ? (ce qui est justement le rôle de la déesse Hathor).
Sources: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et wikipédia