L'EMPLACEMENT D'UN TATOUAGE SUR LE CORPS
par Luk Datura
Dans cette article, la symbolique du tatouage est volontairement occultée pour ce concentrer plus précisément sur les différents aspects liés a son emplacement sur le corps.
L’aspect symbolique, qui représente un élément très important du tatouage, sera traité séparément dans un autre article.
1 - ASPECT SOCIAL
Prenons l'exemple d'un tatouage simple : un motif d'une douzaine de centimètres.
A ce stade, le candidat au tatouage peut se poser la question de l'impact social lié à l'emplacement de son motif. En effet, si le tattoo est aujourd'hui assez bien rentré dans les mœurs, un emplacement trop visible comme les mains ou le cou peut encore être mal perçu dans certains contextes.
Dans le quotidien personnel de chacun (loisirs, sport, courses, etc.), il y a fort à parier que le tatouage sera bien accepté par l'entourage et pourra même représenter dans certaines situations un élément de séduction, de personnalité ou d'originalité.
Qu’en sera-t-il dans le cadre plus austère d'une demande de prêt à son banquier, d'un entretien professionnel ou d'un repas chez les Trois Gros ? Aujourd’hui encore c’est un fait : une personne arborant un tatouage « visible » (mains, visage, cou) subira tôt ou tard une discrimination sociale, que celle-ci soit exprimée ou cachée.
Laetitia, tatoueuse à Nice nous dit :
Les tatouages dans le cou, sur les mains, le visage... C'est presque un suicide social.
Les conséquences sont parfois lourdes à assumer : il m'a été impossible de louer un appartement, je subis fréquemment un contrôle de papiers, les profs de mes gamins nous considèrent à tout va... les profs de mes gamins nous considèrent comme des irresponsables, même lorsque je fais mes courses, je dois parfois affronter les autres ! Bref, on se retrouve régulièrement dans des situations où il faut sans cesse prouver que nos tatouages ne signifient pas que nous sommes « anormaux » ! A la longue, on arrive à prendre du recul, et quoi qu’il en soit je ne regrette rien, mais il faut dire aux clients qu’un tatouage visible peut être préjudiciable : il doit être fait en connaissance de cause. problème...on a toujours tort !Bien sur, chacun de nous peut se donner les moyens de prouver que l'on ne doit pas juger quelqu’un sur son apparence. Chacun de nous peut revendiquer sa liberté de disposer de son corps… Soit ! Mais n'oubliez pas qu’une société présente ses propres codes, ce qui signifie que la liberté, pour un tatouage, consiste aussi à pouvoir les cacher selon le contexte social.
A un degré moindre, l'impact de certains emplacements peut également susciter une réflexion qui n'est probablement pas la même entre les femmes et les hommes. Tout simplement parce que nous sommes vêtus différemment : les hommes découvrent le plus souvent leurs avant bras ; les filles, elles, découvrent plus aisément leurs mollets, bras, épaules, décolletés et omoplates.
Sachez par ailleurs que certaines professions (police, métiers de réception, hôtesses, etc.) ne voient pas d’un bon œil les candidats tatoués, certains employeurs refusent même d’embaucher des personnes tatouées…
Jacky Beaugeois, tatoueur à Limoges écrit : « Dans mon cas, les tatouages visibles ne m'ont guère posé de problème dans mon parcours professionnel. J'ai suivi des études techniques qui m'ont amené à des postes à responsabilités dès mon entrée dans le monde du travail : je me suis retrouvé à la direction d'une entreprise pendant une vingtaine d'années. Durant cette période, mes relations professionnelles comptaient bon nombre de directeurs commerciaux de grosses sociétés : Jamais le fait d'arborer des tatouages ne m'a posé le moindre souci, ce qui me porte à croire qu’au final les lanceurs d'ordre portent plus d'intérêt aux compétences de leur interlocuteur qu’à son apparence (le big boss des achats de Peugeot m'a un jour déclaré qu'il ne travaillait pas avec des sociétés, mais avec des hommes…). J’ai toujours entretenu des relations de cordialité et de confiance ces décideurs.
J’ai cependant conscience que mon expérience personnelle ne reflète pas forcément l’usage, et je considère que les tatouages visibles peuvent être un handicap dans une carrière professionnelle. C'est pourquoi je me refuse à tatouer les mains et le visage.
A vous donc de faire le bon choix en tentant de vous projeter dans l'avenir : pourrez-vous assumer un tatouage visible dans dix ou vingt ans ?…
2 - ASPECT ARTISTIQUE ET CULTUREL
Certains emplacements apparaîtront d'ailleurs plus "jeunes" ou plus "standard" que d'autres…
Avant d'aller plus loin, souvenez-vous que nous sommes tous faits pareil, avec deux bras et deux jambes : le motif et/ou le thème feront bien plus l’originalité de votre tatouage que son emplacement.
Les jeunes femmes demandent souvent un emplacement à la fois discret et séducteur : Elles sont nombreuses à choisir l'axe des reins et le port des pantalons taille base pour le mettre en valeur… Ce qui a pour malheureuse conséquence de « standardiser » cet emplacement et le rendre péjoratif aux yeux de leurs aînées…
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]…Aînées qui chercheront plus à cet endroit une maturité, une discrétion , voir même un certain érotisme, aussi personnel soit-il. Le tattoo sera alors positionné un peu plus bas et pourra être plus en harmonie avec l'anatomie du corps féminin.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Un autre motif tout autant "tricard" que sollicité dans les studios de tatouage est le bracelet du biceps. Ce tatouage a été tellement mis en avant par les médias, via la publicité ou les icônes de la mode notamment, qu'il en est devenu banal, quel que soit le style ou le thème : l'emplacement en lui même en est devenu presque impersonnel. A noter que ce type de tatouage est particulièrement difficile à intégrer à de nouveaux tatouages par la suite !
Terminons ces quelques exemples par l'avant bras. Hier désuet sur le dessus de l'avant bras sous peine de passer pour un Popeye ringard, aujourd'hui « fashion » au creux du poignet ou carrément « killer » si c'est un lettrage qui court vers le coude...
C'est là qu'il est essentiel d’être en phase avec soi même, afin de ne pas se retrouver avec une image trop underground qui ne vous correspond pas et qui pourra prendre la saveur d’une erreur de jeunesse dans le futur...
3 - ASPECT SYMBOLIQUE
On peut associer certains endroits a une certaine idée de symbole, comme par exemple en posant un motif à la zone du coeur... Ou encore en "séparant" le côté droit et gauche du corps par une dichotomie du bien et du mal, de l'eau et du feu, de la lune et du soleil, etc.
On s'inspire parfois de certaines cultures. Par exemple, dans l'hindouisme on retrouve des zones d'énergie sur le corps appelées "chakra" : le corps subtil est composé de lignes de force et de points où ces lignes de force se recoupent, formant à leurs
croisements des centres d'énergie...
Il est possible aussi de faire un tattoo tourné uniquement vers soi-même, comme un message secret dévoilé seulement aux plus proches, en choisissant des zones comme l'intérieur du biceps ou de la cuisse, ou encore des parties plus intimes...
En faisant preuve d'imagination, les possibilités sont grandes... Voici quelques idées : orienter le dessin de façon à ce qu'il soit lisible seulement dans un miroir, ou le positionner dans le sens de vision de celui qui le porte et non de celui des autres...
bon, voila pour l'aspect psychologique du tatouage.
j'epsère que ca aura répondu a ta question passager du vent .