Jules Verne, né le 8 février 1828 à Nantes en France et mort le 24 mars 1905 à Amiens en France, est un écrivain français dont une grande partie de ses œuvres sont consacrées à des romans d'aventures et de science-fiction (ou d'anticipation).
ses oeuvres principales de sciences fiction
Cinq semaines en ballon (1863) Voyage au centre de la Terre (1864) De la Terre à la Lune (1865) Vingt mille lieues sous les mers (1870), publié en deux parties (1869 et 1870) Autour de la Lune (1870) Une ville flottante (1871) Le Tour du monde en quatre-vingts jours (1873) L'Île mystérieuse (1874-1875), publié en trois parties : Les naufragés de l’air (1874), L’Abandonné (1875) et Le secret de l’île (1875) Le Rayon vert (1882) Deux ans de vacances (1888) Le volcan d'or (1899) Le Testament d'un excentrique (1899) Seconde patrie (1900) Le Village aérien (1901), d’abord publié sous le titre La Grande Forêt Maître du Monde (1904) L'Invasion de la mer (1905)
etc
Il est le premier enfant de Pierre Verne et de Sophie Allote de la Fuÿe, mariés depuis un an. Son père est avoué. La famille Verne est vouée à la magistrature, haute bourgeoisie de robe, selon l'expression de l'époque. Quant à sa mère, elle descend d’une famille nantaise d’origine écossaise qui compte de nombreux armateurs et navigateurs. En 1829, naît son frère Paul avec qui il restera lié toute sa vie. Puis quelques années plus tard viendront Anne (1837), Mathilde (1839) et Marie (1842). Le jeune ménage est installé dans un premier temps dans la maison des beaux-parents sur l’île Feydeau, puis déménage rapidement au 2, quai Jean-Bart. Les premières promenades des deux frères sont pour le port que l’on aperçoit de la fenêtre de leur appartement.
Le port de Nantes n’est plus le port actif qu’il était à la période des négriers et du commerce avec les Indes et Haïti. Il accueille désormais les cap-horniers, dont les pêcheurs de baleine, très actifs occupent toute une partie du port. C’est d’eux dont Jules Verne s’inspira pour décrire certains de personnages comme Ned Land, harponneur de baleine dans Vingt mille lieues sous les mers, par exemple.
Nom : E.T. Petit gris Messages : 738 Date d'inscription : 26/06/2009 Localisation : PARIS
Sujet: Re: Jules VERNES Jeu 7 Juil 2011 - 19:17
Mon dieu que d enfants et d adultes n a t il pas fait rever quel genie quel visionnaire
j en ai lu plusieurs trop bien
Triskel Retraité
Messages : 9230 Date d'inscription : 23/02/2012 Localisation : Avalon
Sujet: Re: Jules VERNES Sam 2 Juin 2012 - 10:36
Les prédictions de Jules Verne
Avec son premier roman de 1863, ''Cinq Semaines en ballon'', Jules Verne a commencé à développer un nouveau type de narration: le roman de science, ou roman scientifique, précurseur du genre "science-fiction". Il est le premier à avoir adopté une approche fictionnelle des idées scientifique de l'époque et, par extrapolation, de l'évolution technologique et sociale. Bien que ses extrapolations imaginatives aient été souvent accompagnées de récits d'aventures palpitantes, la science n'est jamais un prétexte. Les romans de Verne s'appuient sur des hypothèses scientifiques. Outre le divertissement, ses romans avait un autre objectif : cartographier le développement scientifique de son époque.
Depuis près de 150 ans, de nombreuses idées de Verne ont aidé ingénieurs, citoyens et scientifiques à faire la transition entre les hypothèses et la réalité. Certains prétendent que Jules Verne n'a pas prédit l'avenir, mais ensemencé l’imagination collective puis suscité, bien plus tard, l'épanouissement des innovations technologiques dans la réalité. D'autres voient en lui un prophète. C'est irréfutable: le monde merveilleux enrichi de l'imagination de Jules Verne et ses romans ont contribué à façonner notre compréhension des possibilités de la science.
Cet article présente un bref aperçu de ses œuvres/idées les plus prophétiques.
De la Terre à la Lune : visions spatiales En 1865, soit un siècle avant le 1er voyage dans l'espace, ''De la Terre à la Lune'' présente un canon propulsant une capsule habitée dans l'espace. Bien que la notion de voyage spatial ne fût alors que pure spéculation, les calculs et les notions utilisées par Verne sont très proches de la réalité technique des premiers voyages. La poudre est certes peu pratique pour la propulsion réelle, mais d'autres idées ont trouvé leur place dans les programmes spatiaux du XIX siècle : Verne propose, par exemple, que le meilleur site de lancement soit proche de l'équateur, localisation qui regroupe les meilleures conditions pour un lancement. Depuis les années 1960, le programme spatial américain lance ses missions à partir de la base située en Floride. En outre, Jules Verne avait choisi l'aluminium pour son engin spatial, matériau qui fut sélectionné pour la construction de vaisseaux spatiaux réels.
Vingt Mille Lieues sous les mers : technologie et magie ! Avec ''Vingt Mille Lieues sous les mers'', Jules Verne prédit les progrès des technologies, notamment sous-marines, alors balbutiantes. En 1869, le roman s'attache aux aventures du Professeur Pierre Aronnax à bord de fantastique submersible du capitaine Nemo. En plus des étranges et inédites aventures sous la mer et des batailles avec d'énormes poulpes (scène légendaire portée maintes fois à l'écran), le roman offre de nombreuses spéculations fondées sur la science. Le Nautilus est un condensé des avancées technologiques prédites dans cette œuvre géniale. Les navires sous-marins n'étaient pas inconnus au moment de la première publication du roman, (un sous-marin a été construit dès 1800), mais ils étaient lents, peu maniables, ou n’atteignaient pas les profondeurs du sous-marin du capitaine Nemo. Ces révolutions techniques décrites par Jules Verne dans ses œuvres de fictions se réaliseront, pour la plupart, quelques années voire quelques décennies plus tard. Comme Nemo dans le roman, les sous-marins ont attaqué les voies de navigations au cours des deux guerres mondiales. Verne avait également conçu des combinaisons de plongée non reliées à des systèmes d’air. À l'époque, de telles explorations nécessitaient des pompes et des tuyaux d'alimentation en air pour les plongeurs. Le livre - qui ne fut pas pris au sérieux à l’époque - centre ces prédictions sur les utilisations pratiques de l'électricité: le Nautilus est un sous-marin à la pointe de la technologie, utilisant la toute nouvelle énergie (révolutionnaire à l’époque) : l’électricité.
Robur le Conquérant : là-haut En 1886, le roman ''Robur le Conquérant'' raconte la rivalité entre les Weldon-Institute, un groupe de passionnés de vol et de "plus légers que l'air", et l'inventeur mystérieux et brillant Robur, qui opte pour le vol classique. Robur a conçu l'Albatros, qui utilise plusieurs rotors qui l’aident à rester en l'air, et qui prends l'ascendant - dans tous les sens du terme. La prédiction de Jules Verne peut être appliquée à la réalité : les ballons et dirigeables seront bientôt supplantés par les avions et hélicoptères.
Jules verne aurait-il inventé internet ? ''Paris au XXe siècle'' , l'un des textes les moins connus, est pourtant l'un des romans les plus fascinants et prophétiques de Jules Verne. Bien qu'écrit en 1863, l'éditeur de Jules Verne a convaincu l'auteur de ne pas publier son livre, car il craignait qu'il nuiset à la carrière naissante de Jules Verne. ''Paris au XXe siècle'' est resté inconnu du grand public jusqu'à ce que son petit-fils ait découvert le manuscrit en 1989 ! Enfin publié en 1994, le livre décrit la vie de Michael Dufrenoy, un diplômé en littérature classique de 16 ans évoluant dans un monde sans valeur, noir et désespéré. Selon Jules Verne, Paris en 1960, est une ville dédiée au commerce, à l'industrie, et au matérialisme. Beaucoup de progrès technologiques que Verne décrit sont utilisés actuellement : trains à grande vitesse, calculatrices, automobiles à essence, gratte-ciel de verre, réseau de communication mondiale, et impensable...
Visionnaire, prophète, philosophe doté d'une grande capacité de prospective ? Verne est sans doute tout cela à la fois... Et il n'a pas fini de nous étonner (des manuscrits sont encore inédits).
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Souléou Retraité
Messages : 2265 Date d'inscription : 23/02/2012 Age : 90 Localisation : Au soleil
Sujet: Re: Jules VERNES Sam 2 Juin 2012 - 10:53
je possède presque tous les livres de Jules Verne et je les adore. quand j'étais petite c'est vingt mille lieux sous les mers qui m'a fait rêver le plus, je crois que j'étais amoureuse du capitaine Nemo ! Je les relis assez souvent et toujours avec le même plaisir, la même passion. Cet homme était un visionnaire de génie, mais il avait aussi des connaissances ésotériques très poussées. (c'est bizarre mais j'ai l'impression d'avoir déjà répondu cela quelque part sur ce forum où il était question de Jules Verne ! j'ai recherché mais n'ai rien trouvé...)
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Nom : Agent Dana Scully Messages : 20937 Date d'inscription : 09/05/2009 Age : 63 Localisation : entre ciel et terre
Sujet: Re: Jules VERNES Lun 22 Oct 2012 - 22:53
Les romans du Maître révèlent les trois degrés des rites initiatiques
Une étude minutieuse des romans de Jules Verne pouvait seule apporter une réponse nette et définitive à cette interrogation. Et l’on peut affirmer aujourd’hui que la majeure partie de ses livres obéit effectivement à un canevas initiatique qui montre des analogies frappantes avec les rituels du premier, deuxième et troisième degré. Des romans d’aventures c’est vrai, mais qui gardent des traces profondes de leur grand modèle, la quête du Graal…
PREMIER DEGRE : le voyage La première étape peut se classer sous l’étiquette du voyage, dont le but est un point suprême qui marque l’ultime étape de « l’initiation du premier degré ». L’un des modèles du genre est sans nul doute le « Voyage au centre de la Terre ». Citons également bien que plus accessoires « Le Village aérien », « De la Terre à la Lune » et « Autour de la Lune ». C’est cependant le roman intitulé « Les Aventures du capitaine Hatteras » qui offre le schéma initiatique le plus évident. Son action est en effet tout entière tendue dans la quête d’un lieu sacré. A bord du navire le « Forward » le passager, le Dr. Clawbonny, et les marins ne connaissent en quittant le port, ni leur destination précise, ni même le nom du capitaine. Tout juste s’ils savent la direction que prend le bateau : le nord… Lorsqu’il s’agit d’avoir des précisions sur la route à suivre ou de résoudre des problèmes, les messages arrivent tous de façon très mystérieuse. Le maître du navire, aux yeux des marins superstitieux, prend l’apparence d’un dieu-animal sous la forme d’un chien étrange. L’action de quitter la terre ferme en compagnie de cet homme mi-homme mi-bête marque déjà une rupture avec le monde des êtres « normaux ». Comme dans tout voyage initiatique, les épreuves préliminaires ont ici leur importance : tempêtes, rudes contacts avec la banquise, difficultés de la vie communautaire sont autant d’obstacles que doivent surmonter les hommes d’équipage. La sélection s’établit donc entre ceux qui sont dignes d’accompagner Hatteras, le capitaine, dans ce voyage sans retour vers un lieu sacré et ceux qui ne le sont pas. La révolte de ces derniers sera, notons-le, cruellement réprimée, comme sont en général punis les novices qui tentent d’échapper au premier degré d’initiation.
AUX PORTES DU LIEU SACRE
Ce voyage au pôle Nord donne un tout premier rôle à la banquise. C’est en quelque sorte le substitut du Labyrinthe : pour la franchir les personnages doivent « forcer » des marches, des contre-marches, des passages étroits et la banquise elle-même se transforme en un piège qui essaie d’égarer dès le début les explorateurs avant de les arrêter définitivement. Cependant ces difficultés ne sont qu’une répétition en plus important de ce que les marins sous la direction d’Hatteras ont déjà enduré. Lors d’une première expédition sur la langue de glace, à la recherche d’un hypothétique charbon, sorte de prélude à la quête véritable, le petit groupe s’est perdu dans le brouillard et se trouve aux prises avec la neige qui empêche une progression normale. Il est un moment bloqué par la tempête. Puis tout à la fin du voyage, les « élus » aux portes du lieu sacré découvriront des traces de pas sur une terre qu’ils croyaient vierge. Ce sont bien entendu les leurs.
UNE IMAGE DU LABYRINTHE
Egarés dans le brouillard ils n’ont pu s’apercevoir qu’ils tournaient en rond : image affaiblie du Labyrinthe… S’il est impossible de dégager toutes les références aux souffrances endurées par ces hommes (froid, solitude, mer dévorante, tempête), « Les Aventures du capitaine Hatteras » mettent en avant deux formes de dangers particulièrement inscrites dans la symbolique initiatique. Le premier péril prend la forme presque permanente d’une lutte contre les animaux sauvages, dieux thériomorphes de l’endroit, que sont les ours qui tentent de manger les voyageurs. Le second est la sensation d’étouffement éprouvée par ces derniers tout au long du roman. Ne serait-ce qu’au cours de cette scène où les ours décident d’amonceler des blocs de glace sur le refuge des marins. Proche de l’asphyxie, l’expédition sera sauvée in extrémis par une explosion. Quant au sens donné à l’étouffement dans le rituel initiatique, sans doute peut-on le trouver dans le fait qu’un souvenir de cet étouffement précède toujours une naissance biologique.
LA LUTTE CONTRE UNE PUISSANCE FANTASTIQUE
L’accès au lieu sacré correspond avec la fin du livre. C’est comme il se doit un endroit purement imaginaire donc magique. C’est une réplique de la mer Méditerranée mais souterraine. Une île en son milieu est le point suprême qu’il faut atteindre. Les voyageurs s’aperçoivent très vite que c’est en fait un volcan « dressé comme un phare au pôle boréal du monde ». Une scission définitive se crée alors entre les héros : seul le capitaine Hatteras veut pénétrer dans cet antre de lave. La montagne de feu le dévore et ses compagnons laissent une inscription gravée sur ses flancs comme sur une pierre tombale. L’initiation du second degré ou initiation héroïque est selon la tradition une lutte contre une puissance fantastique, un monstre que personne ne peut détruire. Le héros du roman-type de Jules Verne a connaissance des forces sacrées puisque initié du premier degré. Lui seul peut par conséquent détruire le démon monstrueux et s’approprier du même coup sa puissance qui perfectionnera encore son initiation. On retrouve ici un archétype des légendes héroïques et des sociétés secrètes primitives, comme celles d’hommes-léopards en Afrique par exemple.
« Michel Strogoff » ou « Les Cinq Millions de la Bégum » sont de bonnes illustrations de l’initiation héroïque. Le second nous semble le modèle le plus achevé. Le futur initié du second degré est un ingénieur, Marcel Bruckmann. Orphelin, il a été adopté par un homme généreux et très savant : un parrain initiatique en quelque sorte qui lui a donc déjà fait franchir la première étape. Le vrai fils du docteur Sarrasin ne peut même pas franchir le premier degré ce qui met en évidence ce stéréotype initiatique : seule compte la filiation spirituelle. Bruckmann doit combattre le monstre : un scientifique nommé Schultze réfugié dans une ville d’acier construite avec la moitié d’un héritage qui aurait dû revenir en entier au docteur Sarrasin. Bruckmann émanation spirituelle de celui-ci va au cours du roman être capable de dépasser son maître en attaquant le monstre, ce qui était jusqu’alors impossible. En pénétrant par ruse dans la ville d’acier, l’initié s’aperçoit qu’elle a la forme d’un labyrinthe. On ne peut y circuler normalement puisqu’à tout instant doit être utilisé un mot de passe, symbole du fil d’Ariane. Selon la tradition, Marcel Bruckmann s’est dépouillé de sa personnalité en changeant de nom pour être engagé comme ouvrier. Mais sa valeur le signale à l’attention de ses supérieurs. Il progresse vers son but : le centre de la ville. Pour y parvenir, il est obligé de sacrifier son « double », un orphelin et comme lui supérieurement intelligent. Le petit Karl meurt asphyxié… Non pas que Bruckmann n’ait rien fait pour le sauver, mais la mort l’a pris de vitesse. Grâce à sa longue patience (vertu initiatique), Bruckmann franchit toutes les portes qui mènent à la « Caverne du Dragon », repaire de Schultze. Avant de franchir la porte principale A (lettre importante) l’ingénieur doit subir un dernier examen devant deux examinateurs : ne serait-ce pas un motif directement emprunté à la franc-maçonnerie ? Un autre stage l’attend, une mise à l’épreuve qui curieusement se déroule dans une sorte de prison. C’est le cercle qui se resserre autour de lui en annonçant la prison mortelle finale. Parvenu au Secret, Schultze détient une arme extraordinaire qui peut tout détruire telle une bombe atomique ; Bruckmann doit mourir puisqu’un simple mortel ne peut connaître le Sacré. Le Dragon sera lui aussi tué par sa propre invention diabolique grâce au hasard, lequel comme on le sait est toujours du côté des initiés. Enfin c’est la quête du secret suprême où aucune référence n’est faite au voyage ou à la lutte. Elle a pour nom : initiation supérieure ou troisième degré. Elle n’apparaît que dans très peu de romans de Jules Verne.
« L’île mystérieuse » en est le prototype. Sans doute le romancier a-t-il voulu nous laisser un message pour nous faire comprendre que le symbolisme initiatique de son œuvre y avait été consciemment inscrit. Comment comprendre alors qu’il ait écrit en trois volumes (« Les Enfants du capitaine Grant », « Vingt Mille Lieues sous les mers » et « L’île mystérieuse ») le déroulement d’une même histoire auquel correspond l’exact cheminement par étapes d’un initié : dans « Les Enfants du capitaine Grant » : Robert Grant trouve un père spirituel dans son voyage pour retrouver son vrai père. Après une série d’épreuves, il accède au statut d’homme. Initiation au premier degré par excellence. Dans « Vingt Mille Lieues sous les mers », Aronnax avalé par le monstre touche au sacré et parvient à échapper à l’attirance étouffante de ce dernier. Nemo au contraire veut aller plus loin : il atteint la cible monstrueuse. Deux initiations : Aronnax étant un initié du premier degré tandis que Nemo est l’initié héroïque. Dans « L’île mystérieuse » : Harbert subit une initiation du premier degré sous la direction d’un initié héroïque, Cyrus Smith. Ce dernier cherche à atteindre le secret d’une l’île, le Sacré. Il le trouve en la personne de Nemo qui dans ce roman a atteint le niveau où il est assimilé aux puissances divines. Les trois degrés d’initiation y sont donc représentés. Comme on peut s’en rendre compte ces romans sont la reproduction d’une suite, logique au niveau de l’intrigue, des trois degrés d’initiation et de leur transmission par une « chaîne » père-fils ou maître-disciple. Si l’on s’en tient au personnage de Nemo dans « L’île mystérieuse » où il est arrivé au stade d’initié supérieur, on note une évolution puisqu’il est à la fin assimilé à la Divinité elle-même. Si dans le premier roman (« Vingt Mille Lieues sous les mers »), on le voyait user de façon dangereuse des pouvoirs qu’il avait acquis, sa retraite, la solitude, l’aide qu’il apporte aux naufragés, le remettent sur le droit chemin. On peut par conséquent le considérer comme un maître d’initiation, qui seul peut conférer ses pouvoirs à un autre élu. Il les transmettra en effet à Cyrus Smith. Néanmoins quelques-uns de ses secrets exceptionnels et son Nautilus disparaîtront en même temps que lui : monstres trop dangereux pour être laissés entre les mains des hommes. Dans les rituels, le lieu sacré doit être détruit : l’île hors de toute atteinte sera mise au rang des lieux éphémères puisqu’elle disparaîtra après la révélation. Les initiés pourtant inanimés seront recueillis après le désastre par un navire. Nemo quant à lui sera à la base de ce sauvetage, étant à la fois une providence et une puissance tutélaire même au-delà de la mort.
Jules Verne « constructeur » de romans initiatiques ne manifesterait-il pas une sorte de méfiance à l’égard de l’initiation elle-même ? Il est permis de se poser la question si l’on considère que ses héros ne peuvent jamais aller totalement jusqu’au bout du grand point « final », une transmutation. Nemo par exemple n’aboutit qu’à l’anéantissement total…
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