LA COQUILLE
La coquille était anciennement (et souvent encore aujourd’hui) ramassée sur la plage de Finisterre où la plupart des pèlerins finissait son chemin. Quel endroit pouvait en fait être meilleur que «la fin de la terre» ? Une langue de terre qui s’avance dans l’océan et puis, plus rien, pour bien cinq mille kilomètres, jusqu’aux Amériques, seulement eau.
Les légendes en font le signe de la puissance miraculeuse de saint Jacques, sauvant des flots tumultueux un prince que son cheval emballé y avait précipité. Sur le point de périr, le cavalier invoque l´aide du saint, et bientôt son corps se trouve miraculeusement repêché, tout constellé de coquilles.
La coquille Saint-Jacques symbolise le renouveau, la jeunesse de coeur, la pureté auxquels parvient le pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle au terme de sa marche et indique qu´à l´issue du voyage c´est un homme nouveau qui rentrait au pays. Elle deviendra l´un des attributs reconnaissables du pèlerin, avec le bourdon, la besace et le chapeau à larges bords. En plus de son pouvoir protecteur, elle permettait de se distinguer des autres voyageurs, de boire dans les fontaines ou de demander l´aumône car à la vue de la coquille, la charité devient devoir.
La coquille était utilisée comme plat et comme écuelle pour boire, dans ce sens elle représente la simplicité, du peu dont nous avons besoin. La symbolique de la coquille, de toute façon, va au-delà de ça, c’est une symbolique riche et complexe présente en beaucoup de cultures. Dans le bouddhisme c’est un des huit symboles de chance et c’est un vœux pour un voyage heureux. « Celui de la coquille » était le nom donné par les Aztèques au dieu de la Lune, archétype féminin, reine des eaux, qui préside à la naissance de la végétation et à la fécondité en toutes ses manifestations.
Selon les mythes, d’une coquille naquit Vénus, ainsi représentée par Botticelli et, puisqu’elle est liée à l’eau, source de vie, la coquille est, auprès de beaucoup de peuples, symbole de naissance et fertilité. Les fonts baptismaux et les bénitiers ont souvent la forme d’une coquille, puisqu’elle est symbole, pour les chrétiens, de renaissance et résurrection. Les lignes de la coquille, qui partent le long de la partie élargie et se joignent à la partie opposée, nous rappellent que nombreuses sont les voies, mais une seule est la destination, que chacun a sa route, son propre chemin, mais le but pour tous c’est de rencontrer soi même au fond de son cœur. La coquille est aussi le symbole de l’accueil, du laisser couler, comme la coquille accueille la mer sans la retenir, ainsi nous devrions laisser couler la vie sans essayer de l’arrêter.
Finalement, la capacité de produire des perles, en réponse à une stimulation irritante, nous rappelle comme chaque souffrance, chaque malaise, chaque blessure peut devenir notre trésor le plus spécial.
Coquille d’ormeauTraditionnellement l'on fait brûler l'encens amérindien dans une coquille.
L'oreille de mer est la plus utilisée par la plupart des Nations. La coquille d'ormeau est très belle, comporte des trous pour favoriser la ventilation et, en outre, résiste très bien à la chaleur.
Pour certaines Nations, elle symbolise la grande Déesse de l'Océan Pacifique.
Dans le processus de purification de la fumigation, les quatre éléments sont représentés : le coquillage vient de l'eau, l'allumette qui embrase est le feu, les herbes et les cendres sont la terre et enfin la fumée, l'élément air.
Les Amérindiens suivent depuis toujours les principes du développement durable, qui suppose une plus grande solidarité, en répondant aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs.