La prêtresse aux serpents
Voici une pierre qui fut trouvée sur l’île suédoise de Gotland. Elle fut datée aux alentours de 500 de notre ère. Elle est entourée de mystères car aucune inscription runique ne l’accompagne, ce qui aurait pu donner une indication plus détaillée sur sa signification.
Cette pierre présente deux symboles majeurs:
- un splendide triskell formé à partir de serpents entrelacés
- une figure humaine tenant deux serpents dans ses mains
Il ressort clairement que le serpent est ici la figure symbolique majeure.
Ensuite il y a cette figure humaine assise, les jambes écartées, portant une espèce de coiffe formant comme deux cornes, et entourée de serpents.
Cette figure humaine (ou divine) est appelée par les anglo-saxons the snake-witch, la sorcière aux serpents. Il serait en effet bien possible que nous soyons là en présence d’une rare représentation d’une Völva, une prêtresse-magicienne.
Selon la mythologie et les récits historiques, les völvas étaient censées posséder des pouvoirs tels qu’Odin lui-même, le père des dieux, faisait appel à leurs services pour connaître l’avenir des dieux : c’est notamment ce que rapporte la Völuspá, dont le titre lui-même, « völv-s-spá », se traduit par « chant de la prophétesse ». Parmi les plus célèbres völvas de la littérature scandinave, il y a lieu de citer la Heidi de la Völuspá et la sorcière Gróa du lai de Svipdag (Svipdagsmál).
Ces Völva étaient très présentes dans le cadre culturel et religieux du monde nordico-germanique. Ces "sorcières" n’étaient pas du tout des êtres maléfiques, contrairement à la connotation judéo-chrétienne du terme "sorcière", mais elles étaient véritablement des magiciennes, des "wise women" qui possédaient bien des secrets venus de la nuit des temps. Les jambes écartées de la Völva pourraient suggérer un rituel lié à la fécondité ou la fertilité.