LA MOMIE TA-ISET DE RUEIL-MALMAISONCurieuse histoire que celle de la momie de Rueil-Malmaison.
Ta Iset, une momie datant de 350 avant J.C, a été retrouvée parmi les encombrants sur une place de Rueil-Malmaison (92), il y a plus de 12 ans et repose depuis dans une réserve du musée de Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine
Grâce une étude approfondie d’égyptologues et de médecins une autre vie est offerte à cette momie.
Elle peut désormais être assurée de couler une éternité paisible puisqu’il est maintenant possible de lire et de prononcer son nom.
Sans doute sortie d'Égypte au 19ème siècle, pour le compte de collectionneurs occidentaux adeptes d’orientalisme, elle est alors conservée chez des particuliers comme objet de curiosité.
La petite Ta Iset, surnommée au moment de sa découverte « Toutencombrant », a été sauvée par un agent de la ville. Une toute nouvelle habitante qui faisait du ménage chez elle a retrouvé la momie dans sa cave, et, ne sachant qu’en faire, l’a apportée aux encombrants. Cet agent a eu le réflexe d’alerter le musée.
Commence alors un travail de décryptage par l’égyptologue Christiane Desroches Noblecourt. Puis la momie est examinée à l’hôpital Bégin, à Saint-Mandé (Val-de-Marne). Sur les radiographies, on découvre un squelette conservé en entier, long de 92,5 cm. Cette petite fille momifiée de 5 ans a été ramenée d’Egypte comme souvenir pour être exposée sur un mur, comme l’attestent les crochets installés sur le sarcophage.
L’imagerie médicale a révélé un corps entier, bien conservé avec une identification complète. Sur une radiographie, on découvre un petit corps long d’à peine un
mètre. Elle apparaît allongée sur le dos, les jambes légèrement pliées sur le côté. Elle a été éviscérée pour être embaumée, procédé commun de conservation des corps chez certains les Egyptiens.
Enveloppée dans un drap blanc au fond d’un cercueil en bois, Ta Iset était probablement gréco-égyptienne, vivant à l’époque des conquêtes d’Alexandre le Grand en Egypte. Un cercueil en bois blond de forme géométrique protège un corps de 92.5 cm, celui d’un jeune enfant, enveloppé de bandelettes et de lin assez grossier recouvertes de pièces de cartonnage peint. On y voit une iconographie typiquement funéraire, un plumage d’oiseau stylé et une inscription. Celle-ci, une fois traduite révèle le nom et le sexe du propriétaire : c’est une petite fille répondant au nom de TA-ISET (« celle d’Isis »), âgée de 5 ans.
Le squelette est plutôt en bon état et la qualité de la momification indique que l’enfant devait appartenir à une classe moyenne. Les opérations pratiquées par les embaumeurs ont permis une conservation correcte du corps, enveloppé dans une assez grande quantité de lin et rigidifié grâce à la présence de tiges de palmier insérées dans la colonne vertébrale. Le corps ne renferme ni métaux précieux ni amulettes.
Plusieurs indices permettent de dire que cette momie date de l’époque ptolémaïque ou du début de l’époque romaine, soit entre le IIIème siècle avant J-C et le Ier siècle après J-C.
Ta Iset âgée de cinq ans a été momifiée en Egypte en 350 avant J.-C. Elle est conservée dans la réserve du musée d’histoire locale de Rueil Malmaison depuis 2001. Sa restauration est en cours avec le soutien de la Région Ile de France et grâce à la subvention votée par le Conseil municipal de la ville.
Les pièces de cartonnage sur lesquelles sont dessinés les hiéroglyphes s’effritent. Certaines bandelettes de lin se détachent peu à peu. Elles sont oxydées et jaunies par le temps. Encrassé et fissuré, le cercueil en bois blond se dégrade aussi.
La momie de cette jeune enfant devrait partir d’ici la mi-mai au Centre de recherches des musées de France où ses hiéroglyphes seront restaurés.
A son retour, elle sera exposée auprès des pièces napoléoniennes. En effet, Ta Iset pourrait être un souvenir de la campagne d’Egypte de Napoléon.
« A l’époque, c’était courant d’amener des momies, explique l’adjoint à la culture, Olivier Barbier de la Serre, qui espère qu’elle attirera de nombreux visiteurs. Elle est certes un objet de curiosité, mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un être humain avant tout. »