Que pensez-vous des TOCS ?

Loin de moi de minimiser l'impact anxiogène des personnes souffrant de tocs, ni même de leur réalité, puisque ça existe. Je me pose juste une question, ne serait-ce pas un trouble de notre modernité ?

J'ai vu l'autre jour une émission où l'on voyait plusieurs personnes atteintes de tocs différents et je me disais que ça m'étonnerait que quelqu'un vivant dans la misère, ici ou ailleurs dans le monde, ait le temps et l'opportunité de développer ces troubles.

Un peu comme si le cerveau s'ennuyait parfois et qu'il trouvait des "compensations" pour s'occuper et du coup, occuper son occupant   

Qu'en pensez-vous ?

Je ne sais pas, j'ai connu une jeune femme très perturbée psychologiquement qui avait des TOCS, c'est vrai qu'elle ne travaillait pas, pour cette raison, alors est-ce par ennui qu'elle avait des tocs?
En trouve-t-on dans des civilisations plus pauvres ou dans des tribus primitives? Je n'en ai aucune idée. Mais il y a des gens très pauvres dans des pays sous-développés qui s'ennuient tout autant.

Qui s'ennuient, peut-être, mais ils ont pas mal de soucis à gérer dans leur quotidien, ne serait-ce que trouver à manger pour eux, pour leur famille.

Des médecins m'expliqueraient sans doute ça très facilement. Mais comme je n'y connais rien, j'en reste à mes impressions.

Il y avait cette dame qui faisait du tricotin avec ses cheveux jusqu'à se les arracher (je me suis demandée pourquoi elle ne les coupait pas) ou cette autre qui n'arrêtait pas de se percer des boutons sur le visage et se faisait des croûtes horribles à tel point que son mari menaçait de la quitter...

Serait-ce un manque de communication qui ferait qu'on rapporte sur soi ce qu'on n'arrive pas à dire ?

Les maux de l'âme à travers le corps ?

C'est vrai que je ne sais pas grand-chose non plus des maladies psychologiques qui pourraient toucher des populations défavorisées mais j'ai bien l'impression qu'elles n'ont pas ce genre de "souci" vu qu'elles en ont tant d'autres...

Ca provient de l'anxiété, alors chercher comment survivre en fait partie. Ces gens-là ont peut-être aussi des tocs moins spectaculaires.
Des maux pour des mots qu'on ne peut pas dire, surement.

Il y a tout de même des niveaux de gravité dans les tocs, s'auto-mutiler ou s'arracher les cheveux, c'est quelque chose que j'ai bien du mal à comprendre, par contre se ronger les ongles, ce que j'ai fait dans ma jeunesse, est-ce un toc? Fumer, est-ce un toc? Les Indiens des tribus d'Amérique du sud qui mâchent des feuilles de coca ou du peyotl, est-ce un toc?

Le toc se définit par l'impossibilité absolue d'arrêter de faire certains gestes immédiatement.
Fumer ou se ronger les ongles est une sale habitude mais si on me disait de ne pas fumer pendant une heure, je pourrais. Je me rongeais les ongles aussi mais je pouvais m'arrêter un moment.

Les gens souffrant de Toc non seulement ne peuvent pas arrêter mais souffrent, ont du mal à respirer, si on leur dit d'arrêter.

L'exemple le plus frappant étant celui qui vérifie dix fois, pas plus pas moins, si sa porte est correctement fermée. Si on l'en empêche, il ne pourra plus réfléchir à la suite de sa vie, il va presque oublier ce pourquoi il partait de chez lui et a fermé sa porte. Il ne pensera plus qu'à cette obsessionnelle envie de vérifier.

Mais le cas qui m'a le plus frappée a été cette dame qui ne pouvait pas s'empêcher, entre autres choses, de nettoyer les courses que ramenait son mari, car bien sûr, elle ne met pas le nez dehors, trop dangereux. Elle sortait les yaourts de leur emballage carton, les essuyait un par un avant de les ranger au frais. Ça pouvait lui prendre toute la matinée de ranger ses courses !
Son pauvre mari, je ne sais pas comment il pouvait bien tenir. Dès qu'il rentrait du boulot, il fallait qu'il se déshabille complètement dès l'entrée, pour ne pas amener de saletés, puis qu'il file à la douche aussitôt pour enfiler le peignoir nickel qui l'attendait.
S'il se levait la nuit pour pisser, elle se levait aussitôt pour nettoyer juste après...! Plus de famille, plus d'amis, plus de vie sociale...

Voilà le genre de toc qui me pose question. Comment le cerveau peut-il évoluer en ce sens, comment ne peut-on pas au moins se réguler un peu ?

OK je comprends mais je n'ai pas la réponse. C'est comme si la volonté ne pouvait plus contrôler le cerveau, mais comme si une certaine partie du cerveau était devenue dingue et contrôlait le corps à son insu?
Ca pourrait être mis en parallèle avec les cas de possessions non? Qu'en penses-tu?

Je suis assez partagée. Oui et non. Certaines personnes guérissent en y mettant juste un peu de bonne volonté, une sorte de coup de pied au cul. Par exemple la dernière dame dont je parle ne nettoie plus ses courses et a invité ses petits enfants à goûter à la fin de l'émission.

Ça me fait penser à un disque rayé. Le cerveau a une fêlure et il rippe dessus tant qu'on ne le secoue pas un peu, je ne sais pas trop comment dire...

Oui, il faut que la volonté arrive à reprendre le dessus, c'est comme en toutes choses.

je pense,que,tu as trouvé le mot juste Triskel
la volonté,est a la base de tout,si,tu en manque,tu ne peut plus réagir a tes tocs   

Et pourtant, il faut une sacrée dose de "volonté" inverse du cerveau pour arriver à s'automutiler et se pourrir la vie littéralement comme certains le font. Ils parlent de leur TOC avec les larmes aux yeux, sont conscient que c'est une horreur mais arrivent très rarement (ou en tout cas, on n'en parle pas) à guérir seuls.

En psychologie de bas étage, je dirais que c'est une sorte d'appel au secours, comme quelqu'un qui s'enlise et ne pourra sortir du marécage que si quelqu'un lui jette une corde.

D'ailleurs, en interrogeant les personnes, on s'aperçoit qu'elles ont toujours un traumatisme non réglé. Il est possible qu'il y ait chez elles une faiblesse du cerveau innée ou une sorte d'impossibilité à un moment donné de leur histoire à faire face.

Triskel, tu demandais si fumer ou se ronger les ongles étaient des Tocs. Il est possible que ce soit une forme atténuée, plus ou moins gérable, vu que ce n'est pas bon pour nous et pourtant nous le faisons quand même. Il y a en chacun de nous une capacité très étrange à s'autodétruire, en mangeant trop, buvant trop, etc. Les TOCS pourraient être une forme exagérée de cette tendance.

je pense que cela fait parti de notre monde de stresse. Les tocs et autres tics compulsifs.
dans cette vie trépidente, notre système nerveux est mis a rude épreuve et nous fragilise. Nous devons donc etre plus sujet aux problèmes nerveux.

ces personnes ont une fragilité dans leur évolution/éducation qui les auraient prédestinées a avoir ces troubles. je pense a la maladie phobique de ma fille (évoquée au carré vip) pour moi vient également d'un problème antérieur non résolu. Notre monde créé des névrosés et des psychotiques.
On consomme de plus en plus de neuroleptiques, et de tranquilisants

Alors, justement, nous parlons d'un monde de stress. On nous dit que la dépression est la maladie du siècle avec le mal de dos. Mais pourquoi ?
J'en reviens à mon premier message : est-ce que dans des pays défavorisés, il y a tout ça ? Est-ce que, dans cette ère où nous surprotégeons nos enfants, il n'y aurait pas une brèche assassine qui les empêcherait de faire face à leur vie future ?

On regarde parfois nos ancêtres avec suspicion quand ils élevaient leurs enfants "à la dure", et c'est aussi sans doute ce qui se passe dans des pays défavorisés parce que "pas le choix", mais je me demande s'il n'y a pas des dérives inconscientes qui font qu'on ne donne pas à nos enfants les armes nécessaires à la vie ?

Est-ce que le cerveau aurait besoin de plus de rigueur pour se tenir droit dans l'adversité ?

D'où ma question dans les discussions philosophiques...

Ou peut- être plus simplement que le monde moderne dans lequel nous vivons actuellement n'est pas fait pour nous, ce qui fait que de plus en plus de gens ont du mal à supporter leur vie?

Et que le cerveau ne se reconnaîtrait pas dans cette mascarade ?

Que notre nature profonde n'est pas adaptée à cet environnement, nous ne sommes tout simplement pas fait pour ça, mais au départ fait pour vivre en symbiose avec la nature, comme les peuplades primitives.
Toute cette technologie, ces ondes, ces véhicules polluants, ces tours de béton qui nous environnent etc. nous détruisent.

Je crois en effet que tu viens de toucher du doigt la réponse !
Les progrès fulgurants actuels nous ont arraché à la seule chose essentielle pour nous : la nature.

C'est pourquoi nous avons des plantes vertes et des animaux de compagnie sans doute !

En effet, et nous ressentons de plus en plus ce besoin de retourner à la nature, là où est notre vraie place. Il me semble que ce besoin a commencé à se faire sentir dans les années 70 avec les hippies, qui retournaient vivre dans les campagnes pour élever des chèvres ou des moutons.
Il y a eu des communautés, comme celle de l'Arche...
Puis les conditions de vie en ville se sont de plus en plus dégradées et à ça n'a fait qu'empirer le mal-être, et seuls des gens ayant des moyens financiers suffisants pour tout laisser tomber sont partis avec famille et enfants pour vivre dans des endroits plus simples, des pays plus naturels, ou faire le tour du monde en caravane ou en bateau.
Et depuis quelque temps on se met à construire des villes plus humaines, comme celles-ci:
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Il nous faut un retour aux sources! On voit bien comment devient la société de nos jours, c'est tout simplement invivable!

Invivable et insurmontable pour beaucoup, je suis d'accord !

Finalement, ça rejoint la fin de ma première phrase tout là-haut : Ne serait-ce pas un trouble de notre modernité ?

j'ai entendu dire que chez une tribu " papou " avec l'arrivée du téléphone portable et d'internet, des femmes de la tribu se sont mises au régime par le phénomène de mimétisme du aux images médiatiques du corps de la femme !
elles se percoivent autrement, mais je ne sais pas si elles ont du stresse ou des maladies neurologiques ?
à voir

il faut reconnaitre aussi,qu'il y a des personnes bien plus fragiles que d'autres

et,ca ne fait qu'augmenter,ou allont nous  :suspect: