Ce sujet est un coup de geule de ma part car cela me concerne (j'aimerai devenir herboriste plus tard), libre aux modérateurs d'en faire ce qu'ils veulent ^^"
L'herboristerie consiste dans la préparation et la commercialisation de plantes médicinales ou de préparations dérivées. Par métonymie, le terme désigne la boutique dans laquelle sont vendues les plantes médicinales, tenue par un herboriste.
Histoire:
Le premier code médical régulant l'usage des simples dates de la Mésopotamie mais il est probable que des plantes étaient déjà utilisées pour se soigner durant la préhistoire.
En Europe, à partir du moyen-âge trois corporations se différencient et sont souvent en lutte : les herbiers (dénomination médiévale) qui deviendront les herboristes, qui récoltent et vendent des plantes indigènes séchées (médecine la moins chère et disponibles pour tous à l'époque) ; les apothicaires (qui deviennent pharmaciens au XIXe siècle, avec une école nationale et une centralisation de l'organisation du métier ; ce sont alors les pharmaciens qui forment les herboristes qui sont tolérés, mais souvent critiqués par les pharmaciens) qui fabriquent et vendent des remèdes plus complexes et préparés à base de plantes, de minéraux et de substances animales ; et médecins qui soignent souvent des personnes et des et ont obtenu des monopoles sur le suif des chandelle, ou les poids et mesure). La médecine des simples est en partie inspirée de la médecine des signatures qui lie la santé aux équilibre de l'univers et sou-tend une prédétermination divine.
Au XIXe siècle siècle, la « médecine familiale », l'herboristerie et la Pharmacopée populaire restent très présentes dans les campagnes. Les officines de pharmacie disposaient souvent d'une annexe faisant office de droguerie et herboristerie qui diffusaient aussi des produits vétérinaires, élevaient des sangsues…
Au XXe siècle, dans les pays dits en développement, l'herboristerie tient encore une place importante, dont en Chine et en Afrique.
L'herboristerie en France:
Le métier d'herboriste a été reconnu pour la première fois en France en janvier 1312.
Durant l'empire Fourcroy (chimiste) veut rénover la profession d'apothicaire et ouvrir leur monopole, mais il n'y parvient pas. Au XIXe siècle, avec l'apparition des vaccins et d'un grand nombre de médicaments de synthèse, l'herboristerie recule, souvent présentée comme désuète et associés à une civilisation paysanne jugée dépassée, au profit de l'industrie pharmaceutique. Certains médecins continuent pourtant à défendre la médecine des simples et les savoirs traditionnels, comme François-Joseph Cazin par exemple dans le nord de la France ou Guitard en 1917.
Puis dans les années 1970 alors que les maladies infectieuses (que les pastoriens et autres hygiénistes pensaient pouvoir faire disparaître au XXe siècle) persistent, l'herboristerie suscite un regain d'intérêt vers les plantes et les savoir-faire ethnobotaniques (repéré dans les années 1980 par une mission du ministère de la culture). Des enseignements non-diplômants renaissent, mais le métier n'est toujours pas officiellement reconnu et enseigné : Alors qu'il existait encore en France environ 4 à 5 000 herboristes (souvent des femmes, non représentées et non défendues politiquement), aucun diplôme officiel d'herboriste n'a été délivré depuis la loi du 11 septembre 1941 en France qui organise l'industrialisation de la pharmacie, et transforme (sur le modèle allemand) le marché de manière à permettre à la finance d'entrer dans le capital du secteur de la pharmacie. C'est Philippe Pétain (régime de Vichy) qui supprime le diplôme, mais en répondant à une demande déjà ancienne de certains pharmaciens et de l'Industrie pharmaceutique. Le métier a de fait ensuite pratiquement disparu en France. De 4 500 herboristes en 1941, il ne reste qu'une dizaine d'herboristerie en France, la plus ancienne étant la pharmacie herboristerie du Père Blaize à Marseille fondée en 1815. Cette situation contraste fortement avec l' Allemagne ou l' Italie, on l'on compte encore plusieurs milliers d'herboristes.
(Note personnelle: les pharmaciens ne reçoivent aujourd'hui que quelques heures de formation sur les plantes médicinales qu'ils sont seuls autorisés à vendre. A côté de ça, les diplômes d'herboriste des pays voisins, comme l'Italie, la Belgique ou le Royaume-Uni, se font en deux ou trois ans.)
Quelques herboristeries continuent à vendre des plantes médicinales au nom des derniers titulaires du diplôme d'herboriste et quelques coopératives ont pu s'en saisir. Légalement, seuls les pharmaciens ont le droit de vendre les plantes présentées selon leurs propriétés médicinales. Une tolérance existe cependant pour les personnes travaillant avec les herboristes diplômés, même si en réalité les herboristes n'exercent plus depuis longtemps…
(Note personnelle: aujourd'hui les herboristes restants sont condamnés car l'appellation de plantes médicinales est interdites quand on n'est pas pharmacien, donc sont également interdits les conseils sur l'utilisation et la posologie des plantes qu'ils vendent...)
L'une des dernières représentations officielles des herboristes en France a consisté à représenter l'herboristerie à l'office interprofessionnel des plantes à parfum, aromatiques et médicinales, lors de sa création en 1984. Le travail des plantes est de plus en plus encadré par des lois et directives européennes, difficiles à appliquer au niveau artisanal avec des plantes qui sont des organismes vivants non standardisés.
Les plantes n'étant pas brevetables, il y a eu peu d'études concernant les avantages et risques de leur utilisation, et l'empirisme a encore de l'importance. La menthe et certaines lavandes sont encore très utilisées, mais souvent comme source d'arômes ou d'huiles essentielles. Thierry Thévenin, producteur-cueilleur de plantes médicinales, porte-parole du syndicat « Simples », syndicat des producteurs-cueilleurs de plantes médicinales, aromatiques, alimentaires, cosmétiques et tinctoriales, fait remarquer que la réglementation rend paradoxalement plus facile la vente et labellisation « bio » d'huiles essentielles dans le domaine alimentaire (ou l'aromathérapie) plutôt que pharmaceutique. Il note aussi qu'un règlement européen sur les additifs pour l'appétence de la nourriture animale a interdit des extraits de plantes qui n'existent pas, et des produits tels que le cynorhodon, fruit le plus riche en vitamine C, spontanément consommé par les animaux dans la nature.
Un diplôme universitaire de phytothérapie (DUMENAT) réservé aux médecins, pharmaciens et vétérinaires existe à la faculté de médecine Paris XIII mais semble menacé de disparaître. Une formation validée par un diplôme universitaire en « Plantes médicinales, phytothérapie et aromathérapie » (DESIU) a été créée en 2013 à l'université d'Aix-Marseille en partenariat avec l'université Claude Bernard Lyon 1, ce cursus est dirigé par le professeur Evelyne Ollivier.
En France, cent quarante-cinq plantes médicinales peuvent toutefois être vendues par des personnes autres que les pharmaciens depuis un décret en 2008.
(Note personnelle: au départ cette liste s'étendaient à cent-soixante plantes, elle se réduit au fur et à mesure que l'industrie pharmaceutique s'approprie les plantes et leurs principes actifs.)
sources wikipédia (et connaissances personnelles issues d'une première année de médecine à l'université de Grenoble)
P.S: si les modérateurs sont d'accord j'aimerai posté un lien vers une pétition en vue de rétablir le diplôme et le métier d'herboriste en France.