Une catastrophe en trois actes
Premier acte : l
e séismeVendredi 11 mars 2011, 14 h 46 heures locales (05 h 46 GMT), un séisme d'une magnitude de 8,9 se produit à 24,4 kilomètres de profondeur et à une centaine de kilomètres au large de la préfecture de Miyagi au nord-est de Honshu, la principale île de l'archipel. Il s'agit du "plus important séisme depuis l'ère Meiji (1898-1912)", déclare le porte-parole du gouvernement. Une alerte au tsunami est immédiatement lancée. Elle concernera tout le Pacifique. Plusieurs incendies sont signalés. Les dégâts s'annoncent rapidement considérables.
De nombreuses répliques sont mesurées tout au long de la journée de vendredi et ont encore observées ce samedi, dont une d'une magnitude de 6,4, révèle l'USGS, l'institut d'études géologiques des Etats-Unis. Les vagues qui ont déferlé dans tout le Pacifique n'ont a priori pas fait d'autres dégâts. Un jeune homme de 25 ans a toutefois été emporté par une vague dans le nord de la Californie.
Deuxième acte :
le tsunamiA peine une heure après la plus forte secousse, d'immenses vagues, dont certaines atteignent plus de 10 mètres de haut, déferlent sur le nord-est du pays, balayant tout sur leur passage. Certaines de ces vagues pénètrent jusqu'à 5 kilomètres à l'intérieur des terres. Les images sont effroyables. Elles montrent la puissance d'un phénomène que rien ne peut arrêter. Des trains disparaissent, des bateaux sont retournés, des maisons et des véhicules sont emportés tels des fétus de paille.
Le bilan officiel des victimes s'élève samedi soir à 1.800 morts. 300 à 400 corps ont notamment été retrouvés par l'armée dans le port de Rikuzentakata et entre 200 et 300 autres sur une plage de Sendaï. Mais les secours n'ont pas encore pu atteindre tous les secteurs côtiers dévastés par l'onde maritime. La préfecture de Miyagi a par ailleurs indiqué ce samedi qu'elle était sans nouvelles de 10.000 habitants de Minamisanriku, soit plus de la moitié de la population de cette ville portuaire.
Selon la police, 215.000 personnes ont été évacuées des zones dévastées, plus de 3.400 maisons ont été détruites. Samedi soir, 5,6 millions de foyers sont encore privés d'électricité et la situation ne devrait pas s'améliorer compte tenu des risques constatés et de la dépendance nucléaire de l'archipel. Un million de foyers étaient pour leur part privés d'eau potable.
Troisième acte :
la menace nucléaireAprès les craintes et les évacuations de vendredi, une explosion se produit samedi, à 15 h 36 heures locales dans la centrale nucléaire de Fukushima, située à 250 km au nord de Tokyo. Un bâtiment abritant le réacteur numéro un d'un site qui en compte six s'effondre provoquant un nuage gris-blanc. Quatre employés sont blessés lors de cette explosion. De source officielle, trois personnes auraient été irradiées. [Les images de l'explosion]
Les personnes habitant dans un rayon de 20 km autour de la centrale sont évacuées. Des pastilles d'iode doivent être distribuées aux habitants. Cet accident a été évalué au niveau 4 sur l'échelle des événements nucléaires et radiologiques (INES) indique l'Agence japonaise de sécurité nucléaire et industrielle. Ce niveau 4 qualifie les "accidents n'entraînant pas de risque important hors du site".
Pour sa part, le directeur de l'Autorité française de sûreté nucléaire (ASN), Olivier Gupta, a indiqué dans la journée "qu'au vu des informations disponibles", nous n'étions "pas en présence d'une explosion nucléaire de type Tchernobyl, mais d'une explosion d'origine chimique, liée à la présence d'hydrogène". Le ministre de l'intérieur français Eric Besson a précisé de son côté qu'il s'agissait d'un accident grave mais pas d'une catastrophe nucléaire".
Un réacteur de la centrale Fukushima n°2, situé à une douzaine de kilomètres de Fukushima n°1, présente également un défaut de refroidissement. Les habitants de la zone ont également été évacués dans un rayon de 20 km. Au delà de ces zones, des consignes de sécurité ont également été données aux habitants invités à demeurer à l'intérieur de leurs habitations.
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