Certains affirment être allés du mauvais côté de l'au-delà. Se retrouvant, quand ils ne sont pas aspirés dans le néant absolu, à côtoyer les pires saloperies de l'imaginaire sataniste : démons, harpies, monstres de toutes sortes. Au milieu d'une plaine vide et poussiéreuse, ou entre les mains de démons cornus. Parmi toutes les lectures qui existent sur les expériences de morts imminentes, l'une d'entre elles a fait date. La Vie après la vie, du médecin et psychiatre Raymond Moody, publié en 1975, est le premier livre recensant les témoignages de personnes dont le cœur s'est arrêté de battre durant quelques instants, avant de redémarrer.
Le premier type suit le schéma classique d'une expérience positive, mais la ressent dans la souffrance, refuse de lâcher prise sur son corps terrestre et son ego. Dans la deuxième, la personne se retrouve coincée dans le néant. Une lumière sombre, un calme absolu, parfois des formes géométriques indistinctes et, à chaque fois, la sensation que tout est absurde et que rien n'a de sens. Dans la dernière, les personnes se retrouvent, littéralement, en enfer. Au milieu des démons et des flammes, au cœur du Purgatoire et dans des salles closes et sordides.
Il n'existe pas de chiffres précis et internationaux sur les EMI négatives. Selon la Near Death Experiences Research Foundation (NDERF), environ 13 millions d'Américains auraient vécu une NDE, soit 5 % de la population. Sur ce chiffre, selon l'International Association for Near Death Studies (IANDS), la plus grande asso de chercheurs sur le sujet, 1 à 15 % des personnes auraient vécu une expérience inversée, négative ou infernale.
Evelyne Elsaesser-Valarino, membre du bureau suisse de l'IANDS et du très français Institut de Recherche sur les Expériences Extraordinaires (INRESS), évalue que « les chercheurs estiment qu'entre 4 et 5 % de l'ensemble des EMI sont ressenties comme négatives. Il se peut que le chiffre réel soit bien plus élevé car il n'est pas facile de relater un vécu si douloureux. D'une part, témoigner signifie se confronter à nouveau à une expérience traumatisante et, d'autre part, certaines personnes pensent que leur expérience négative est la conséquence de la manière dont elles ont mené leur vie. »
ici de suprenants témoignages sur les EMI négatives ;
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Les expériences de mort imminente négatives (terrifiantes dans le pire des cas) ne concernent qu’un pourcentage réduit de cas (5%, selon Kenneth Ring). Ces expériences présentent les mêmes composantes qu’une expérience de mort imminente positive, mais sont ressenties de façon négative par l’experiencer car, alors, celui-ci perçoit tout comme étant absurde. Ces expériences négatives sont teintées de fortes connotations religieuses.
Daniel Maurer, auteur des ouvrages intitulés « La vie à corps perdu », « L’autre réalité, l’au-delà » et « Les expériences de mort imminente », a précisé les sept traits caractéristiques d’une expérience de mort imminente négative, à savoir :
- une angoisse qui va en s’intensifiant,
- des visions de personnages menaçants et de lieux effrayants (endroits laids, sales, sombres, plongés dans une chaleur insupportable, etc.)
- un sentiment d’impuissance face à ces visions,
- une impression de solitude et d’abandon pour l’éternité,
- une souffrance extrême, souvent qualifiée d’inhumaine,
- dans la plupart des cas, une intervention libératrice in extremis grâce à un événement ou à un personnage providentiel,
- une impression, a posteriori, d’avoir vécu un horrible cauchemar, parfois décrit comme étant très réaliste.
Ces expériences de mort imminentes négatives seraient dues à la peur de la mort qui étreindrait les expériencers, selon E. Elsaesser-Valarino : « Ainsi, on pourrait dire que la NDE inversée est provoquée par la peur, voire la terreur, générées par la perspective de la mort de l’ego. Les personnes qui sont incapables de lâcher prise ou qui entrent dans l’expérience de mort imminente handicapées par une violente appréhension, quelle qu’en soit la cause, peuvent vivre des NDE négatives, qui finiront cependant souvent par rejoindre un déroulement classique de NDE positive ».
Pour Kenneth Ring, elles seraient induites par le refus du sujet de reconnaître que sa personnalité, qu’il confond avec son identité, n’est ni réelle, ni durable.
Mais elles pourraient aussi s’expliquer par l’appréhension suscitée par la confrontation à l’inconnu, ou par la crainte de l’enfer à laquelle sont en proie certains sujets. Craintes à l’origine d’un surcroît d’anxiété qui marquerait négativement les experiencers, surtout si ceux-ci sont réanimés au moment où ils sont en train de vivre désagréablement l’expérience de mort imminente.
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