Nom : Agent Dana Scully Messages : 20937 Date d'inscription : 09/05/2009 Age : 63 Localisation : entre ciel et terre
Sujet: l'enigmatique Georges Sand Sam 9 Déc 2017 - 12:30
George Sand1 est le pseudonyme d'Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant, romancière, dramaturge, épistolière, critique littéraire française, journaliste, née à Paris le 1er juillet 1804 et morte au château de Nohant-Vic le 8 juin 1876.
Elle compte parmi les écrivains prolifiques avec plus de soixante-dix romans à son actif, cinquante volumes d'œuvres diverses dont des nouvelles, des contes, des pièces de théâtre et des textes politiques.
À l'image de son arrière-grand-mère, qu'elle admire2, Madame Dupin (Louise de Fontaine 1706-1799), George Sand prend la défense des femmes, prône la passion, fustige le mariage et lutte contre les préjugés d'une société conservatrice.
George Sand a fait scandale par sa vie amoureuse agitée, par sa tenue vestimentaire masculine, dont elle a lancé la mode3, par son pseudonyme masculin, qu'elle adopte dès 18294, et dont elle lance aussi la mode : après elle, Marie d'Agoult signe ses écrits Daniel Stern (1841-1845), Delphine de Girardin prend le pseudonyme de Charles de Launay en 1843.
Malgré de nombreux détracteurs comme Charles Baudelaire ou Jules Barbey d'Aurevilly5, George Sand contribue activement à la vie intellectuelle de son époque, accueillant au domaine de Nohant ou à Palaiseau des personnalités aussi différentes que Franz Liszt, Frédéric Chopin, Marie d'Agoult, Honoré de Balzac6, Gustave Flaubert7, Eugène Delacroix, conseillant les uns, encourageant les autres. Elle a entretenu une grande amitié avec Victor Hugo par correspondance mais ces deux grandes personnalités ne se sont jamais rencontrées.
Elle s'est aussi illustrée par un engagement politique actif à partir de 1848, inspirant Alexandre Ledru-Rollin, participant au lancement de trois journaux : La Cause du peuple, Le Bulletin de la République, l'Éclaireur, plaidant auprès de Napoléon III la cause de condamnés, notamment celle de Victor Hugo dont elle admirait l'œuvre et dont elle a tenté d'obtenir la grâce5 après avoir éclipsé Notre Dame de Paris avec Indiana, son premier roman.
Son œuvre est très abondante8 et la campagne du Berry lui sert souvent de cadre. Ses premiers romans, comme Indiana (1832), bousculent les conventions sociales et magnifient la révolte des femmes en exposant les sentiments de ses contemporaines, chose exceptionnelle à l'époque et qui divisa aussi bien l'opinion publique que l'élite littéraire. Puis George Sand ouvre ses romans à la question sociale en défendant les ouvriers et les pauvres (Le Compagnon du Tour de France) et en imaginant une société sans classes et sans conflit (Mauprat, 1837 - Le Meunier d'Angibault, 1845).
Elle se tourne ensuite vers le milieu paysan et écrit des romans champêtres idéalisés comme La Mare au diable (1846), François le Champi (1848), La Petite Fadette (1849), Les Maîtres sonneurs (1853).
George Sand a abordé d'autres genres comme l'autobiographie (Histoire de ma vie, 1855) et le roman historique avec Consuelo (1843) où elle brosse, à travers la figure d'une cantatrice italienne, le paysage artistique européen du XVIIIe siècle, ou encore Les Beaux Messieurs de Bois-Doré (1858) qui multiplie les péripéties amoureuses et aventureuses dans le contexte des oppositions religieuses sous le règne de Louis XIII. Vers la fin de sa vie, elle écrit une abondante œuvre théâtrale, restée largement inédite de son vivant.
Nom : Agent John Doggets Messages : 94 Date d'inscription : 04/09/2017 Age : 60 Localisation : Dans mon bureau
Sujet: Re: l'enigmatique Georges Sand Sam 9 Déc 2017 - 15:09
Première femme à vivre de sa plume, George Sand aura marqué son époque. Romancière, engagée politiquement, elle voulait être l’égale de l’homme. Elle était une visionnaire.
« Laissez verdure... » C’est avec ces paroles énigmatiques que George Sand a quitté ce monde le 8 juin 1876, dans sa maison à Nohant, son lieu fétiche qui marquera son existence tout entière. À une trentaine de kilomètres de Châteauroux, au cœur du Berry, la demeure de l’écrivain du XIXe siècle est toujours présente, renfermant l’esprit de cette femme d’exception. C’est en ce lieu en effet qu’une grande partie des œuvres de George Sand ont été écrites, là aussi où elles recevaient ses amis : de Balzac à Delacroix, en passant par Flaubert ou Liszt. Un lieu d’inspiration et de créativité donc, qu’il est possible de visiter aujourd’hui encore.
George Sand passera la fin de ses jours à Nohant, là où tout a commencé pour cette femme de valeurs. À sa mort, Victor Hugo dira d’elle : « Je pleure une morte, je salue une immortelle ! » Ernest Renan : « Une corde est brisée dans la lyre du siècle [...]. Mme Sand traversa tous les rêves ; elle sourit à tous, crut un moment à tous ; son jugement pratique put parfois s’égarer, mais, comme artiste, elle ne s’est jamais trompée. » Chaque année, depuis 1967, le Berry fait renaître son « enfant du pays » à travers le festival de Nohant, accueillant tous les étés de grands artistes pour célébrer le romantisme au travers de l’union de la musique et de la littérature, dans l’ancienne Bergerie du domaine de George Sand.
On a longtemps attribué à George Sand la lettre qui suit, destinée à Alfred de Musset (autre grand écrivain français). Cependant, il s'est rapidement avéré qu'il s'agissait d'un canular qui remonte au dernier quart du XIXesiècle (Source : Les Amis de George Sand). Cela dit, les textes en eux-mêmes n'en restent pas moins de qualité et méritent tout de même le coup d'oeil.
george sand à musset a écrit:
Cher ami, Je suis toute émue de vous dire que j'ai bien compris l'autre jour que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit une preuve que je puisse être aimée par vous. Je suis prête à montrer mon affection toute désintéressée et sans cal- c*, et si vous voulez me voir ainsi vous dévoiler, sans artifice, mon âme toute nue, daignez me faire visite, nous causerons et en amis franchement je vous prouverai que je suis la femme sincère, capable de vous offrir l'affection la plus profonde, comme la plus étroite amitié, en un mot : la meilleure épouse dont vous puissiez rêver. Puisque votre> âme est libre, pensez que l'abandon ou je vis est bien long, bien dur et souvent bien> insupportable. Mon chagrin est trop gros. Accourrez bien vite et venez me le faire oublier. À vous je veux me sou- mettre entièrement. Votre poupée
musset à george sand a écrit:
Quand je mets à vos pieds un éternel hommage, Voulez-vous qu'un instant je change de visage ? Vous avez capturé les sentiments d'un coeur Que pour vous adorer forma le créateur. Je vous chéris, amour, et ma plume en délire Couche sur le papier ce que je n'ose dire. Avec soin de mes vers lisez les premiers mots, Vous saurez quel remède apporter à mes maux.
Les vraies lettres Il semblerait que la correspondance entre George Sand et Alfred Musset ait réellement comporté des messages cachés ! Certes moins spectaculaires, ils n'en valent pas moins le détour. Voici donc deux de leurs acrostiches.
De Musset à Sand :
musset à geore sand a écrit:
Quand je jure à vos pieds un éternel hommage Voulez-vous qu'inconscient je change de langage Vous avez su captiver les sentiments d'un coeur Que pour adorer forma le Créateur. Je vous aime et ma plume en délire. Couche sur le papier ce que je n'ose dire. Avec soin, de mes lignes, lisez les premiers mots Vous saurez quel remède apporter à mes maux.
sand à musset a écrit:
Cette indigne faveur que votre esprit réclame Nuit à mes sentiments et répugne à mon âme
etc
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