Le terrifiant profil de Niels Högel, l’infirmier allemand devenu tueur en série
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Sujet: Le terrifiant profil de Niels Högel, l’infirmier allemand devenu tueur en série Mer 31 Oct 2018 - 15:52
Entre 2000 et 2005, le jeune infirmier a semé la mort dans deux hôpitaux de l’Est de l’Allemagne. Il est de nouveau jugé à partir de ce mardi.
De cet homme à la silhouette imposante, les Allemands n’avaient pu voir le visage, il y a trois ans. Face aux journalistes et aux curieux venus assister au procès hors norme dont il était le personnage principal, Niels Högel avait en effet préféré dissimuler ses traits derrière une large pochette en carton. Une surprenante coquetterie pour cet homme peu porté sur la discrétion.
Ce mardi, l’ancien infirmier de 41 ans sera de retour au tribunal. Condamné en 2015 à la perpétuité pour les meurtres de six personnes, il en a depuis reconnu des dizaines d’autres et les enquêteurs allemands ont eux-mêmes ajouté d’autres noms à sa liste macabre en procédant notamment à plus de 130 exhumations. De nouveaux éléments qui valent donc à celui qui serait décrit devant des codétenus comme « le grand criminel en Allemagne depuis la dernière Guerre » de répondre encore une fois de ses actes.
Un infirmier sympathique et un brin fanfaron
Au début des années 2000, Niels Högel officie dans des établissements de soins allemands, proches de la frontière néerlandaise. Le jeune homme originaire de Basse-Saxe y a pour habitude d’arrêter le cœur de patients pour pouvoir les réanimer et passer pour un héros. Un jeu auquel il avouera s’être adonné… pour tromper l’ennui.
En 2000, Högel est un jeune infirmier de 22 ans quand il entre en fonction à l’hôpital d’Oldenbourg. Diplômé depuis trois ans, il est décrit comme serviable, sympathique, un brin fanfaron. S’il aime bien amuser la galerie, cet infirmier affecté aux services de soins intensifs de la chirurgie cardiaque est surtout fasciné par ces patients qui défilent dans des états critiques.
Les mois passent et le comportement du jeune homme commence à en agacer certains. Par exemple, lorsqu’il pratique des gestes techniques, le jeune homme sûr de lui invite des infirmières à venir assister à l’intervention. En 2002, l’hôpital se sépare de son employé zélé. On apprendra plus tard qu’il est responsable de la mort d’au moins 35 patients dans cet établissement. «Il était vraiment compétent»
Quelques mois plus tard, le soignant est embauché dans une commune voisine, à l’hôpital de Delmenhorst, en soins intensifs. Là, Niels Högel reprend ses activités criminelles et en vient même à pratiquer des intubations à la place de jeunes médecins en peine. Ses collègues le voient aussi courir dans les couloirs à l’arrivée des secours. Il est régulièrement félicité.
Jusqu’à ce qu’en juin 2005, une infirmière le surprenne en train d’administrer une piqûre non prescrite par un médecin. Dans cet hôpital, Niels Högel a pratiqué au moins 64 « réanimations ratées ». Dans la roue de cette affaire, certains de ses anciens collègues et responsables devront expliquer à un juge pourquoi ils ont laissé faire l’infirmier douteux s’ils le soupçonnaient.
Après coup, certains de ses anciens collaborateurs ont témoigné devant le tribunal en 2015. Un médecin d’un service d’anesthésie, où l’infirmier avait été transféré, a raconté avoir trouvé étrange la façon dont le jeune soignant se mettait en scène. Surtout : à chaque décès, Niels Högel se trouvait là. « Personne ne s’est demandé pourquoi il était toujours dans les parages. »
L’ancien chef du service de chirurgie cardiaque de l’hôpital d’Oldenbourg a raconté à la cour combien l’infirmier était ému à chaque fois qu’un patient mourait. Le docteur Otto Dapunt s’est même rappelé que « l’infirmier du diable » était revenu complètement affolé de la morgue où il venait de déposer deux patients… « Mais il était vraiment compétent, peut-être plus que d’autres », a ajouté le médecin. «Est-ce qu’ils s’imaginent ce que ça m’a fait tout ça ?»
Lors du procès, Konstantin Karyofilis, un psychiatre, a déclaré que l’infirmier était conscient du mal qu’il avait fait et qu’il « en souffrait beaucoup ». L’expert a indiqué qu’il ne se réjouissait pas d’être sous les feux de la rampe, avant d’ajouter : « Il est profondément honteux ». Ce qui n’a pas empêché le président du tribunal de fustiger : « Les humains ont été des pions pour vous. Dans un jeu où vous seul pouvez gagner et les autres tout perdre ». C’est là toute la différence avec les « anges de la mort » habituellement rencontrés dans les milieux hospitaliers. Eux disent agir par empathie pour soulager les patients.
Pour Niels Högel, c’est tout le contraire. Le condamné avait adressé une lettre à une journaliste à l’été 2015. Sans un mot pour les victimes et leurs familles, il y déplore d’être traité comme un « monstre » par les médias : « Est-ce qu’ils s’imaginent ce que ça m’a fait tout ça ? », écrit-il, dénonçant une « persécution ». Ce mardi, à l’ouverture du procès qui doit se tenir jusqu’à la mi-mai, 126 proches représentant la partie civile viendront assister à la première audience.