Alors , j'en ai déjà parlé sur d'autres forums et blogs, mais je redépose mon témoignage ici.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Il me faut revenir dans les années 1980, j'avais alors 20 ans. Et j'ai souhaité passer mon anniversaire avec ma meilleure ami laosienne, au Mexique. Trois semaines de voyage extraordinaire à la rencontre de gens à la culture tellement différente. Evidement , à la sortie des hotels de standing 4 étoiles, les bidonvilles fleurissent en aussi grande quantité que les ibiscus.
Mais à mon retour, le dépaysement, la fatigue des visites, le décalage horaire, je suis tombée malade.
Fièvre, etouffements, je tombe dans le coma (premier stade) pendant presque deux mois. C'est un coma léger, entre inconscience et réalité ou l'on garde le souvenir de quelques petites choses insignifiantes, comme le bruit des fourchettes à l'heure de la table, l'odeur de la soupe, la voix douce de ma grand-mère. - Une précision, j'ai été hospitalisée à domicile -
A part cela, rien.
Diagnostic : diphtérie ( virus éteint en Europe depuis plusieurs dizaines années, logé dans la trachée, sous forme de chewing-gum qui empeche de respirer)
traitement : généralement, trachéotomie.
Mais pour moi, il en ait allé autrement. Le médecin, qui me suivait, était jeune et ne connaissait pas cette maladie (qu'il n'avait vu que dans ses livres de cours). Donc, j'ai faillit en mourir, jusqu'au jour ou il est venu à mon chevet, avec un ami médecin beaucoup plus vieux. Après examen, il a identifié tout de suite le virus. Mais il s'était écoulé plus de soixante jours dont je n'ai presque aucun souvenir, excepté ce que m'en a raconté ma grand-mère qui est restée a mon chevt presque tout le temps.
Le traitement adapté, il me faudra encore un mois pour que les crises d'étouffements d'environ 15 par jours s'espacent pour disparaitre complètement... J'aurai perdu presque 10 kilos et j'en resterai traumatisée pendant des années. Pourquoi ?
Parce que dès le début de mon coma, j'ai vu certaines choses qu'aujourd'hui encore, je ne peux expliquer avec certitudes.
VOILA DONC CE QUE J'AI VU.....
Ce qui va suivre, est extrait de mon journal et sert de base à des recherches qui vont durée plus de vingt ans, car lorsque l'on touche à l'inexplicable, on n'arrete jamais plus de chercher.
27 octobre 1981J'atteris à l'aéroport, il est 9 h 05. Le temps de récupérer mes bagages, de dire au revoir à une amie et je m'engouffre dans un taxi, je rentre me coucher sur l'instantn. 12 h de décalage horaire et 3 semaines de voyage organisé dans les jambes, je suis épuisée. Depuis mon retour de la cote des carïbes, hier matin, ou nous avons passé une semaine à manger des langoustes et à boire du lait de coco sous les palmes, j'ai froif et je suis enrouée. (68° au soleil au mexique et -2 à Paris)
Je vais dormir 36 h d'affilées. Et puis vient le lundi matin et le retour au bureau ou je suis secrétaire juridique. A la mi-semaine , je tousse à me décrocher les poumons. C'est seulement au bout de trois semaines que je décide à consulter. Bronchite
J'ai avalé 48 h de traitement.
Il est minuit treize ! Je dors dans ma chambre du 1er étage d'un petit pavillon de banlieue appartenant à mes grand-parents... Soudain je suis réveillé comme je ne l'ai jmais été. Les yeux écarquillés dans le noir, la bouche ouverte comme les poissons hors de l'eau. Je cherche desespérement à prendre un peu d'ai dans mes poumons. Vide, ils restent vide. Je porte mes mains à ma gorge, rien ne rentre. Je saute de mon lit. J'ouvre ma fenetre à la volée et pousse les volets à plein battant. Le froid est viçf de de début décembre me fouette et colle mon vetement sur ma peau. Rien, aucune bouffée ne vient soulever ma poitrine. J'étouffe. J'ai chauffe aux joues malgré la morsure du dehors. Un évidence, je vais mourir et j'ai peur.
Je dévale les escaliers les mains toujours crispées autour de mon cou. Je pénetre dans la chambre du rez de chaussée et le bruit réveille mes grand-parents. Surtout ne pas etre seule. Ils allument la lumière et me questionnent. Je n'arrive pas à sortir un mot. Mais, mes efforts pour parler provoquent un gargouillus énorme dans ma gorge, amplifié par le silence de la nuit. Un filet d'oxygène se faufile enfin dans un rale de tuyauterie. J'aspire en continuité sans a coup , lentement, consciencieusement, j'ai peur d'arreter et que le passage ne se rebouche. Il faut pourtant que j'expire.
Moins de trois minutes se sont écoulés entre mon réveil en sursaut et la première bouffée d'air. Le temps m'a paru durée une éternité. J'ai cru ma dernière heure arrivée et j'ai appris en meme temps ce qu'tait la peur, la vrai, pour la première fois.
Cette crise d'étouffement sonnera le début d'une longue serie. J'ai eu la malchance de ramener un souvenir vivant de mon magnifique voyage au soleil. La diphtérie. et ce , malgré une vaccination dans mon enfance.
Fragilisé, et failbe, je me suis lentement, mais surement, laissée glisser dans l'inconscience persuadée de mourir bientot. mes grand-parent s se sont relayés 24h/24 pendant les trois mois suivant.
A part cette crise, je ne me souviens pas de grand chose. Et les jours succèdent au nuit et le temps s'en va doucement.
Le reves que j'ai ramené de cet hiver 81/82 me font peur, mais je suis résignée...
Le quotidien se déroule sans moi dorénavant. avec le sentiment d'avoir fini enfin un très long voyage. !
Ca y est. Encore. Plus d'air ne passe. Je tousse , je bave et je m'étouffe. Les bruits m'arrivent comme dans du coton. Le cri de ma grand-mère. Des pas lourds et précipités. Je percois l'odeur douillette de la chambre. Etendue dans des draps reches, le corps secoué de spasme, je m'étouffe inexorablement, pour la einième fois. Je suis si fatiguée, je n'en peu plus. C'est drole j'ai hate que tout finisse. Entre mes paupière je vois mon grand-père, Il glisse une main qui plonge dans ma bouche ouverte et ses doigts ressortent un amalgamme fuyant qu'il extirpe et essuie sur une serviette éponge, avant de recommencer.
Je suis ASSISE et en meme temps je suis toujours ALLONGEE. je n'ai plus mal. Je n'ai plus peur. JE SUIS ASSISE SUR MOI-MEME et je regarde mon grand-père se battre pour me faire respirer. Je ressens son angoisse et je ressens au meme moment, le sentiment profond de tristesse de ma grand-mère. Je me laisse aller, et je m'allonge, je flotte et M'ELEVE POUR TOMBER. Il n'y a plus de haut ou de bas, ni de gauche ou de droite. Je descend en meme temps que je monte. Il fait noir, mais je vois clair. Je n'entend rien. Je suis seule, mais la peur m'a quittée. Je sais ou je vais sans connaitre le chemin.
Je vois une étoile les yeux fermés. Elle grandit, et puis il n'y a plus qu'ELLE. je me sens apaisée. Je suis sans etre. Noyée dans une lumière blanche, plus blanche que blanche. Aveuglée, mes yeux restenet clos, mais je n'ai pas mal. Je ressens le vide comme étant plein. Je tourne sur moi, alors que je n'ai pas de corps. Je n'ai pas l'impression de flotter, je suis, simplement. J'ai intégré la pure connaissance, je pleure, car maintenant je SAIS, je dois me rappeler. Il faut absolument que je me souvienne. Je suis seule dans la multitude et ...... Une énorme bouffée d'air me soulève et me brule la poitrine. Mes yeux grands ouverts s'emplissent de larmes. Je tousse et vomit sur moi un liquide élastique, épais et verdatre. Et puis plus rien. ou presque. Combien de fois encore, vais-je agoniser ? Je ne sais pas . Combien de fois emprunterais-je ce tunnel ? Je ne sais pas. A chaque fois que j'y repense , ma gorge se noue et mes yeux coulent. Pourquoi, alors que j'étais si bien . O ! oui alors, si bien.
Je m'interroge aujourd'hui encore, Ais-je revé ? Mon éducation Judéo-chrétienne m'empeche t-elle d'etre réaliste. Ou face à la mort ais-je vu ce que je voulais bien voir ? Je n'ai pas croisé Dieu , je n'ai senti aucune personne pres de moi , connues ou inconnues, pas de voix non plus. Juste cette immense bien-etre ! et la souffrance psychique d'etre obligé de "revenir"....
J'ai fait une dépression après ma guérison de plus de 18 mois.