Le vaudou (ou vodou, ou vodoun) est une religion originaire de l'ancien royaume du Dahomey (Afrique de l'Ouest). Il est toujours largement répandu au Bénin et au Togo, comme dans le célèbre marché des féticheurs à Lomé.
OrigineLe vaudou est né de la rencontre des cultes traditionnels des dieux yorubas et des divinités fon et ewe, lors de la création puis l'expansion du royaume Fon d'Abomey aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Vaudou (que l'on prononce vodoun) est l'adaptation par le Fon d'un mot Yoruba signifiant « dieu ». Le vaudou désigne donc l'ensemble des dieux ou des forces invisibles dont les hommes essaient de se concilier la puissance ou la bienveillance. Il est l'affirmation d'un monde surnaturel, mais aussi l'ensemble des procédures permettant d'entrer en relation avec celui-ci. Le vaudou correspond au culte yoruba des Orishas. À chaque ouverture, le prêtre vodoun demande l'aide de l'esprit de Papa Legba pour ouvrir les portes des deux mondes.
Le vaudou peut être décrit comme une culture, un héritage, une philosophie, un art, des danses, un langage, un art de la médecine, un style de musique, une justice, un pouvoir, une tradition orale et des rites.
Avec la traite négrière, la culture vaudou s'est étendue à l'Amérique et aux îles des Caraïbes, notamment Haïti. Elle se caractérise par les rites d'« incorporation » (possession volontaire et provisoire par les esprits), les sacrifices d'animaux, la croyance aux morts vivants (zombies) et en la possibilité de leur création artificielle, ainsi que la pratique de la sorcellerie sur des poupées à épingles (poupée vaudou).
La religion vaudou a longtemps été réprimée et diabolisée. Les clichés, lieux communs et fantasmes véhiculés par le passé sont encore perceptibles. Ainsi, lorsque l'on dit s'inspirer du vaudou, on retrouve souvent satanisme, cannibalisme, sorcellerie et envoûtements, destructions... L'objet représentant le mieux cette perception du vaudou est la poupée vaudou, instrument magique de torture.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]L'originalité du Vaudou réside dans le mélange de pratiques magiques, de sorcellerie et d'éléments empruntés à divers rituels africains et chrétiens. Le vaudou est le produit d'influences complexes et diverses; c'est la conjonction entre des forces naturelles et des forces occultes.
La pratique de leur religion et culture était interdite par les colons, passible de mort ou d'emprisonnement, et se pratiquait par conséquent en secret. Le vaudou a cependant intégré les rites et conceptions catholiques, le rendant ainsi acceptable. Ainsi est né le « vaudou chrétien ».
Ainsi, différents esprits correspondent à des saints catholiques. Par exemple, Jésus fut identifié au dieu Oxala tandis que Jean Baptiste était le dieu de la tempête Shango. Ces adaptations l’ont éloigné du culte originel d’Afrique.
On trouve des temples vaudou dans les quartiers pauvres de Port-au-Prince mais ce culte est surtout pratiqué dans les villages. De nombreux adeptes vont régulièrement à l’Eglise sans se sentir le moins du monde en contradiction avec eux-mêmes.
En dépit des campagnes menées par l’Eglise, les cultes demeurent vivaces à Haïti mais également au Brésil et aux Caraïbes.
Dans les années 1950, le Vatican a fait la paix avec le culte vaudou. Les percussions et mélodies vaudou sont même intégrées dans les cérémonies et messes dans les églises catholiques.
Le vaudou a perduré et ses pratiquants affichent sans craintes leur croyance.
Le panthéon vaudou est avant tout constitué des forces de la nature, comme dans le chamanisme. Les vaudou (loa, lwa) et leurs relations renvoient aux puissances naturelles que sont la foudre, la mer, la maladie, etc.
Mais le culte vaudou s'intéresse aussi à d'autres entités surnaturelles, telles que les ancêtres divinisés et les monstres (et autres animaux).
Le culte vaudouSelon le culte vaudou, Dieu « le Grand Maître » est au-dessus de tout et a créé les esprits « les loa » qui sont au service de l’homme. Après le baptême catholique, l’adepte est placé sous la protection de son « loa racine », sorte d’esprit tutélaire de la famille. Ensuite, il revêt une nouvelle personnalité, au cours d’une initiation et doit servir le « loa maître-tête », qui assume la direction de sa vie.
La prise de possession par ce maître se fait où cours d’une cérémonie où des animaux, des volailles le plus souvent, sont immolés.
Les officiants sont le « uga », prêtre vaudou, ou « mambo » s’il s’agit d’une femme ; le « boko » est le magicien qui peut faire le bien ou le mal, et le « loup-garou », le sorcier.
Ces officiants sont inséparables. Ils mettent en contact leurs adeptes avec leurs divinités au cours de rituels marqués par des chants et des danses effrénées. Lorsque l’excitation atteint son paroxysme, un ou plusieurs fidèles entrent en transe, et chacun est possédé par un esprit. Cloué au sol, incapable de faire un geste, le fidèle est alors « chevauché » par son dieu, à la suite de quoi, il se met à danser, à boire, à manger et à agir tel ce dieu qui s’est emparé de son corps et de son esprit.
Les cérémonies vaudou commencent toujours par une invocation à Legba « le Maître des Portes ». Il garde le passage entre le monde des dieux et celui des humains. Il est assimilé à saint Pierre qui détient les clefs du paradis et de l’enfer.
Etrangement, la Vierge Marie est représentée dans le Vaudou par Erzulie, la déesse de l’Amour dont la virginité n’est pas la principale qualité.
Un adepte chevauché par Damballah, le dieu-serpent, peut se contorsionner sur le sol comme un reptile. Damballah est identifié à saint Patrick car celui-ci avait un pouvoir sur les serpents.
L’un des aspects les plus controversés du vaudou est bien sûr l’existence de zombis.
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