Le culte de la Lune serait très ancien et aurait même précédé les religions patriarcales et païennes.
Plus grande des divinités après le dieu-soleil, la lune est en général personnifiée par une déesse : chez les grecs, Séléné et Artémis (souvent représentée avec un croissant de lune dans les cheveux ou dans la main), et Diane chez les romains. Les orientaux l’honoraient sous le titre d’Uranie. L’Isis des Égyptiens, l’Astarté des Phéniciens, la Mylitta des Perses, l’Alilat des Arabes, avaient une nature lunaire.
La Lune chez les Grecs: SELENE Fille d’Hypérion et de Théia, sœur d’Hélios, Séléné personnifie la déesse Lune qui, dans le ciel grec, luit d’un si grand éclat.
Elle a les traits d’une jeune femme au visage d’une blancheur éclatante qui fait pâlir tous les astres lorsqu’elle parcourt les cieux sut un char d’argent.
On ne compte plus ses amours, les uns avec Zeus, les autres avec Pan, qui la séduisit et l’attira dans les forêts en lui faisant don d’une toison d’une lumineuse blancheur.
Mais sa passion la plus justement célèbre reste celle qu’elle éprouva pour le berger Endymion, qui avait demandé aux dieux de lui accorder l’immortalité, quitte à rester plongé dans un sommeil sans fin. Chaque nuit Séléné visite son amant immobile et le caresse de ses rayons d’argent.
Elle reste la plus convoitée des déesses. A chacune de ses éclipses, un dragon s‘apprête à la dévorer. Des magiciennes de Thessalie sont chargées de faire peur au monstre afin de l’empêcher d’accomplir son funeste repas.
Une des 3 grandes fêtes chinoises, qui a lieu à la pleine lune de l’équinoxe d’Automne, est la fête de la Lune (au cours de laquelle on mange des gâteaux en forme de croissant) dont la déesse est Heng-ugo. Elle a lieu le 15e jour du 8e mois, à la pleine lune de l’équinoxe d’Automne. Le sacrifice consiste en fruits, gâteaux sucrés qu’on fabrique et vend à cette occasion, et en une branche de fleurs d’amarante rouge. Les hommes ne participent pas à la cérémonie. C’est manifestement une fête des moissons : la lune est ici encore le symbole de la fécondité. La lune est d’eau, elle est l’essence du yin.
L’adoration de la lune en Chine se retrouve dans de nombreux domaines : les ponts en dos d’âne forment par leur reflet dans l’eau, le disque lunaire complet.
Les femmes de la cour cultivaient les sourcils en forme de croissant de lune et même les concubines impériales étaient choisies de préférence pour leur visage « lunaire » (plat et circulaire). Les robes rituelles des empereurs avaient des manches très larges, de telle sorte qu’en levant les bras, las ouvertures formaient le cercle lunaire
Aux yeux des Péruviens, la Lune, considérée comme la sœur et la femme du soleil, était la mère de tous les Incas, d’où leur grande vénération pour l’astre.
En Gaule, où Belisana était déesse de la Lune, le culte de cet astre était encore pratiqué au VIIe siècle (malgré l’évangélisation ). La Lune avait un sanctuaire desservi par des druidesses sur l’Île de Sein en Bretagne.
Les prêtresse de la vieille religion (culte païen de la Déesse Mère et du Dieu Cornu (qui est représenté par des Andouillers comme le cerf et non comme le Diable!) vénèrent la Lune et s'en attribuent les signes distinctifs...
La lune est la Déesse mère, l'ancienne déesse des fauves de la préhistoire, elle était souvent représentée sous la forme d'une Vénus callipyge pour bien montrer son rôle fécondant. C'est la terre mère, origine et source de vie, la terre où l'on enterre les morts, la terre qui fait mûrir et germer les graines sources de vie des peuples agraires.
A travers les âges, la lune a été vénérée comme ayant plus de puissance que le soleil. Dans le langage Basque, le mots signifiant divinité et lune était le même. Les Iroquois la nommait L'Éternelle et le mot Grec pour pouvoir et lune était le même. Plus que tout, la lune à toujours gouverné la magie.
Jusqu’au 17e siècle, dans certaines régions de France, la Lune était l’objet d’un véritable culte même la part des chrétiens. Si, au 7e siècle, St. Eloi, pour cette raison, pestait contre eux, mille ans plus tard encore, le missionnaire Michel le Nobletz se plaignait de ce qu’en Basse Bretagne on se mettait à genoux devant la Nouvelle Lune et on disait l’oraison dominicale en son honneur.
Un peu partout dans les provinces françaises, on la priait, on l’invoquait ou on la craignait. On l’invoquait avant d’aller cueillir des simples. lors d’une éclipse, on l’encourageait de la voix « Vince Luna» hurlait-on.
Les peuples du Nord et les Germains avaient également divinisé la lune
Les Gréco romains appelaient la Lune « Bombo » : une divinité malfaisante qui envoyait aux hommes de mauvais songes ou des fantômes et qui était la patronne des sorcières (Hécate).
La Lune a également une réputation néfaste dans les pays chrétiens, peut-être parce que dès les premiers siècles l’Église s’opposa au culte de la lune : ainsi la dualité Soleil-Lune fut-elle interprétée comme l’opposition Dieu-démon (ce qui n’empêcha pas les nombreux rites liés au culte lunaire).
Les peuples altaïques saluaient la nouvelle lune en lui demandant le bonheur et la chance. Les Estoniens, les Finnois, les Yakoutes célèbrent les mariages à la nouvelle lune. Pour eux aussi elle est fécondité.
Source: dictionnaire de la mythologie grecque et romaine - Editions Larousse
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