Roméo et Juliette est une pièce de William Shakespeare inspirée d’un conte italien. La pièce est généralement datée de la première moitié des années 1590. Cette pièce a été écrite dans le style tragique. L'action se déroule à Vérone (en Italie du nord). Elle raconte l'histoire de Roméo Montaigu et et de Juliette Capulet, deux jeunes gens vivant un amour tragique en raison de l'inimitié qui oppose leurs deux maisons.
En l'absence d'archives et Shakespeare n'ayant signé aucune des pièces de théâtre éditées de son vivant. Il est parfois délicat de dater exactement la rédaction de ses œuvres dramatiques. Donc on ne sait pas exactement quand il écrivit Roméo et Juliette. Une hypothèse assez communément admise est que Shakespeare aurait esquissé une première mouture de la pièce en 1591 qu'il aurait remaniée entre 1595 et 1596.
Les histoires d'amours contrariées abondent, mais Roméo et Juliette occupe une place particulière. Si on voit d'abord le coup de foudre et le tragique provoqué par l'environnement hostile, on voit ensuite l'empressement des amants à chercher la mort et leur suicide final. Qu'il s'agisse de l'amour de Roméo et Juliette ou de la haine des Capulet et des Montaigu, les passions sont souvent, à défaut de causer la mort, autodestructrices et douloureuses.
Résumé de la pièce de ShakespeareL'action se passe à Vérone où depuis des années, deux grandes familles, les Montaigu et les Capulet se vouent une haine inextinguible ( dont on ignore d'ailleurs les causes).
Roméo, fils et héritier de la famille Montaigu est amoureux de la belle Rosaline et ne craint pas d'affronter à ce sujet les facéties de ses amis Benvolio et Mercutio.
Capulet, le chef de la famille rivale s'apprête, lui, à donner une grande fête pour permettre à sa fille, Juliette, de rencontrer le Comte Paris. Ce dernier, en effet, l'a demandé en mariage et les parents de Juliette sont favorables à cette union.
Roméo croyant y trouver Rosaline s'invite avec ses amis Benvolio et Mercutio à ce grand bal masqué. Il aperçoit Juliette et reste médusé devant sa beauté. Il tombe follement amoureux d'elle; coup de foudre réciproque. Il s'approche d'elle et l'embrasse à deux reprises puis se retire. Roméo et Juliette parviennent à découvrir leur identité réciproque. Ils sont accablés de se rendre compte qu'ils sont chacun, tombés amoureux, de leur pire ennemi.
A la nuit tombée, Roméo se dissimule dans le jardin des Capulet. Puis il s'approche sous le balcon de Juliette et lui déclare son amour. Tous deux rivalisent de propos passionnés .
Eperdument amoureux, il se confie le lendemain au frère Laurent, son confesseur . Tout d'abord incrédule, frère Laurent promet à Roméo de lui venir en aide et d'arranger son mariage, avec en plus l'espoir de réconcilier les Capulet et les Montaigu.
Tybalt, cousin de Juliette, provoque Roméo en duel. Mais le jeune homme tout à son bonheur et plein d'une sympathie "fraternelle" refuse de se battre. Mercutio, le confident et ami de Roméo, courageux et brillant, s'empresse de le remplacer. Il se bat contre Tybalt. Celui-ci le blesse grièvement. Mercutio meurt en maudissant la querelle des deux familles ennemies. Roméo venge la mort de son ami et tue Tybalt. Roméo, banni, doit s'exiler.
Juliettte se lamente. Son père , inquiet de son chagrin, décide de hâter son mariage avec le comte Paris. Le mariage doit avoir lieu le lendemain. Juliette s'y refuse . Son père la menace : ou elle épouse le Comte, ou il la renie. Elle court chez le frère Laurent qui lui propose de boire un philtre pouvant lui donner l'apparence de la mort pendant quarante heures : la croyant morte, on l'enfermera dans le tombeau des Capulet . Frère Laurent viendra alors avec Roméo la délivrer. Le frère promet d'avertir Roméo du stratagème. Juliette accepte de lui obéir. Restée seule dans sa chambre, elle boit le philtre. Le lendemain matin, la nourrice la découvre inanimée. Toute la famille pleure la mort de Juliette. Frère Laurent s'arrange pour que tout se déroule suivant ses plans.
A Mantoue, Roméo reçoit la visite de Balthasar, son serviteur, qui lui annonce la mort de Juliette. Il n'a qu'une hâte : se procurer du poison et revenir à Vérone pour mourir aux côtés de Juliette. Pendant ce temps, Frère Laurent apprend qu'un contretemps n'a pas permis à son messager d'informer Roméo de ce stratagème. Il décide de se rendre devant le tombeau des Capulet pour libérer Juliette.
Roméo se rend sur la tombe de Juliette et y rencontre Paris venu apporter des fleurs à sa fiancée morte. Un duel a lieu entre les deux jeunes hommes et Paris, mourant, demande à Roméo de l'amener près de Juliette. Celui-ci accepte. Roméo contemple l'éclatante beauté de Juliette et l'embrasse avant de boire le poison et de mourir à son tour. Frère Laurent est horrifié de découvrir les corps de Roméo puis de Paris. Il assiste au réveil de Juliette et veut la convaincre de le suivre et d'aller se réfugier au couvent. Mais Juliette découvrant le corps de Roméo mort près d'elle se poignarde avec la dague de son amant et meurt à ses côtés.
Le prince, les Capulet, le vieux Montaigu se rendent au cimetière. Frère Laurent leur raconte la triste histoire des "amants de Vérone". Les deux pères accablés déplorent cette haine , cause de leurs malheurs. Ils se réconcilient sur le corps de leurs enfants et promettent de leur élever une statue d'or pur.Quoi de plus beau que des amours contrariés ?
quoi de plus beau qu'un amour déclamé en vers ?
le théatre , le cinéma, la littérature ont repris se chef d'oeuvre un nombre incalculable de fois. Certaines scène sont mythiques, comme le passage du "balcon"....
Shakespeare : Roméo et Juliette II, 2 [Duo amoureux, la scène du balcon] Lève‑toi, clair soleil, et tue la lune jalouse
Qui est déjà malade et pâle, du chagrin
De te voir tellement plus belle, toi sa servante.
Eh bien, ne lui obéis plus, puisqu'elle est jalouse,
Sa robe de vestale a des tons verts et morbides
Et les folles seules la portent : jette‑la...
Voici ma dame. Oh, elle est mon amour !
Si seulement elle pouvait l'apprendre !
Elle parle... Mais que dit‑elle ? Peu importe,
Ses yeux sont éloquents, je veux leur répondre...
Non, je suis trop hardi. Ce n'est pas à moi qu'elle parle.
Deux des plus belles étoiles de tout le ciel,
Ayant affaire ailleurs, sollicitent ses yeux
De bien vouloir resplendir sur leurs orbes
Jusqu'au moment du retour. Et si ses yeux
Allaient là‑haut, si ces astres venaient en elle ?
Le brillant de ses joues les humilierait
Comme le jour une lampe. Tandis que ses yeux, au ciel,
Resplendiraient si clairs à travers l'espace éthéré
Que les oiseaux chanteraient, croyant qu'il ne fait plus nuit...
Comme elle appuie sa joue sur sa main! Que ne suis‑je
Le gant de cette main, pour pouvoir toucher cette joue!
JULIETTE - Hélas!
ROMÉO, bas. - Elle parle.
Oh, parle encore, ange lumineux, car tu es
Aussi resplendissante, au‑dessus de moi dans la nuit,
Que l'aile d'un messager du Paradis
Quand il paraît aux yeux blancs de surprise
Des mortels, qui renversent la tête pour mieux le voir
Enfourcher les nuages aux paresseuses dérives
Et voguer, sur les eaux calmes du ciel.
JULIETTE - Ô Roméo, Roméo ! Pourquoi es‑tu Roméo !
Renie ton père et refuse ton nom,
Ou, si tu ne veux pas, fais‑moi simplement vœu d'amour
Et je cesserai d'être une Capulet.
ROMÉO, bas. - Écouterai‑je encore, ou vais‑je parler?
JULIETTE - C'est ce nom seul qui est mon ennemi.
Tu es toi, tu n'es pas un Montaigu.
Oh, sois quelque autre nom. Qu'est‑ce que Montaigu ?
Ni la main, ni le pied, ni le bras, ni la face,
Ni rien d'autre en ton corps et ton être d'homme.
Qu'y a‑t‑il dans un nom ? Ce que l'on appelle une rose
Avec tout autre nom serait aussi suave,
Et Roméo, dit autrement que Roméo,
Conserverait cette perfection qui m'est chère
Malgré la perte de ces syllabes. Roméo,
Défais‑toi de ton nom, qui n'est rien de ton être,
Et en échange, oh, prends‑moi tout entière !
ROMÉO - Je veux te prendre au mot.
Nomme‑moi seulement « amour », et que ce soit
Comme un autre baptême ! Jamais plus
Je ne serai Roméo.
JULIETTE - Qui es‑tu qui, dans l'ombre de la nuit,
Trébuche ainsi sur mes pensées secrètes ?
ROMÉO - Par aucun nom
Je ne saurai te dire qui je suis,
Puisque je hais le mien, ô chère sainte,
D'être ton ennemi.
Je le déchirerais Si je l'avais par écrit.
JULIETTE - Mes oreilles n'ont pas goûté de ta bouche
Cent mots encore, et pourtant j'en connais le son.
N'es‑tu pas Roméo, et un Montaigu ?
ROMÉO - Ni l'un ni l'autre, ô belle jeune fille,
Si l'un et l'autre te déplaisent.
JULIETTE Comment es‑tu venu, dis, et pourquoi ?
Les murs de ce verger sont hauts, durs à franchir,
Et ce lieu, ce serait ta mort, étant qui tu es,
Si quelqu'un de mes proches te découvrait.
ROMÉO - Sur les ailes légères de l'amour,
J'ai volé par‑dessus ces murs. Car des clôtures de pierre
Ne sauraient l'arrêter. Ce qui lui est possible,
L'amour l'ose et le fait. Et c'est pourquoi
Ce n'est pas ta famille qui me fait peur.
JULIETTE - Ils te tueront, s'ils te voient.
ROMÉO - Hélas, plus de périls sont dans tes yeux
Que dans vingt de leurs glaives. Souris‑moi,
Et je suis à l'épreuve de leur colère.
JULIETTE - Je ne voudrai pour rien au monde qu'ils te trouvent.
ROMÉO - J'ai le manteau de la nuit pour me dérober à leurs yeux.
Mais qu'ils me trouvent, si tu ne m'aimes !
Sous les coups de leur haine plutôt mourir
Que d'attendre une lente mort sans ton amour.
JULIETTE - Qui t'a guidé jusqu'ici ?
ROMÉO - L'amour, qui m'a d'abord fait m'enquérir.
Il me donna conseil, je lui prêtai mes yeux.
Je n'ai rien du pilote. Et pourtant, vivrais‑tu
Aux rives les plus nues des plus lointaines des mers,
Pour un bien tel que toi je me risquerais.
JULIETTE - Sur mon visage
Je porte, tu le vois, le masque des ténèbres,
Sinon l'idée que tu m'as entendue, ce soir,
Empourprerait mes joues de jeune fille.
Que je voudrais être convenable, que je voudrais,
Ce que j'ai dit, le détruire! Mais adieu, mes bonnes manières,
M'aimes‑tu ? je sais bien que tu diras oui,
Et je te croirai sur parole. Mais si tu jures,
Tu peux te parjurer. Des parjures d'amants
On dit que Jupiter se moque... Ô Roméo,
Si tu m'aimes, proclame‑le d'un cœur bien sincère,
Et si tu m'as trouvée trop aisément séduite,
Je me ferai dure et coquette, je dirai non,
Mais pour que tu me courtises, car autrement
J''en serais incapable... Beau Montaigu,
Je suis bien trop éprise, et c'est pourquoi
Tu peux trouver ma conduite légère,
Mais, crois‑moi, âme noble, je serai
Plus fidèle que d'autres qui, plus rusées,
Savent paraître froides. Je l'aurais tenté, je l'avoue,
Si tu n'avais surpris, à mon insu,
Mon aveu passionné d'amour. Aussi, pardonne‑moi,
Sans attribuer à une âme frivole
Cet abandon qu'a découvert la nuit trop sombre.
ROMÉO - Ma dame, je m'engage par cette lune sacrée
Qui ourle d'argent clair ces feuillages chargés de fruits
JULIETTE - Oh, ne jure pas par la lune, l'astre inconstant
Qui varie tout le mois sur son orbite,
J'aurais trop peur
Que ton amour ne soit tout aussi changeant.
ROMÉO - Par quoi vais‑je jurer ?
JULIETTE - Ne jure pas du tout !
Ou, si tu veux, par ton être charmant
Qui est le dieu de mon idolâtrie.
Alors, je te croirai.
ROMÉO - Si le tendre amour de mon cœur...
JULIETTE -
Non, non, ne jure pas. Bien que tu sois ma joie,
Ce serment cette nuit ne m'en donne aucune.
C'est trop impétueux, irréfléchi, soudain,
Trop semblable à l'éclair, qui a cessé d'être
Avant qu'on puisse dire : « Il brille. » Ma chère âme,
Bonne nuit. Ce bourgeon de l'amour, s'il mûrit
Dans la brise d'été, sera peut‑être
Une splendide fleur à notre prochaine rencontre.
Bonne nuit, bonne nuit! Le même doux repos
Qui règne en moi descende dans ton coeur.
ROMÉO - Oh, vas‑tu me laisser si insatisfait ?
JULIETTE - Quelle satisfaction peux‑tu avoir cette nuit ?
ROMÉO - L'échange de nos voeux de fidèle amour.
JULIETTE - Je t'ai offert le mien dès avant ta requête.
Mais je voudrais avoir à le donner encore.
ROMÉO - Voudrais‑tu le reprendre ? A quelle fin, mon amour ?
JULIETTE - Pour être généreuse et te le donner à nouveau,
Et pourtant je ne tiens qu'à cette richesse.
Mon désir de donner est vaste autant que la mer
Et aussi profond mon amour. Mais plus je donne
Et plus je garde pour moi, car l'un comme l'autre
Sont infinis... J'entends du bruit. Adieu,
Mon cher amour... Je viens, bonne nourrice! Doux Montaigu,
Sois fidèle. Attends‑moi un instant, je reviens.
Elle rentre.
ROMÉO - Ô nuit bénie, bénie ! J'ai peur, puisqu'il fait nuit,
Que tout ceci, ce ne soit qu'un rêve
Trop flatteur, délicieusement, pour être vrai.
MON DIEU ! Que c'est beau