L’Amoco Cadiz est un pétrolier supertanker. Son naufrage, au large des côtes bretonnes, Le 17 mars 1978, provoqua une marée noire considérée, aujourd'hui encore, comme l'une des pires catastrophes écologiques de l'histoire.
Chronologie du naufrage
(Les heures indiquées ici sont des heures UTC. Il faut rajouter une heure pour avoir l'heure locale = heure française.)Le 16 mars 1978, l’Amoco Cadiz, un pétrolier de 234 000 tonnes de port en lourd construit en 1974, immatriculé au Liberia, long de 330 m et affrété par la compagnie américaine Amoco Transport, filiale de la Standard Oil, s'échouait au large des côtes bretonnes, en face du village de Portsall. L'épave du navire est située à la position 48° 35.5635′ N 04° 43.0562′ O.
Le 16 mars 1978 à 8 h, l’Amoco Cadiz, parti du Golfe Persique pour Rotterdam passe au large de l'île d'Ouessant. Il fait route à la vitesse de 9,5 nœuds.
9 h 45 : Le pétrolier tombe en avarie de gouvernail à 7,5 milles d'Ouessant : celui-ci est bloqué et fait virer le pétrolier sur bâbord. Un premier message radio de sécurité TTT est envoyé sur 500 kHz, stipulant la non-manœuvrabilité du bateau et demandant aux autres bâtiments de se tenir à l'écart.
11 h 05 : L’Amoco Cadiz prend contact avec la station Le Conquet radio. L'armateur du bateau étant à Chicago, le capitaine tente de lui téléphoner. À cause du décalage horaire il n'y parviendra pas. Il tente alors vainement de joindre des représentants basés à Gênes et Milan.
11 h 20 : Le capitaine demande l'assistance d'un remorqueur car l'avarie ne peut être réparée. Un appel d'urgence XXX est envoyé sur 500 kHz. Le pétrolier est alors à 10 milles au nord d'Ouessant. Le remorqueur le plus proche, le Pacific, est à 13 milles de là, à proximité de Portsall. Il fait alors route vers le nord dans le cadre d'une autre mission. Sa puissance est de 10 000 chevaux.
11 h 28 : Prise de contact directe entre l’Amoco Cadiz et le Pacific. Ce dernier fait demi-tour et contacte son armateur, la société Bugsier. L’Amoco Cadiz tente de joindre son assureur à Chicago car le Pacific propose un contrat fondé sur le Lloyd's open form1,2. Bugsier contacte un autre remorqueur, le Simson, plus puissant (16 000 chevaux), situé alors au large de Cherbourg.
12 h : Le Pacific est à 6 milles du pétrolier. Aucune certitude quant à l'accord sur l'assurance. Le Pacific se rapproche encore car le pétrolier a déjà dérivé de 2 milles sous l'effet du vent et est à la limite sud du rail d'Ouessant.
13 h 15 : Première tentative de passage de la remorque. Le Pacific envoie une touline pour hisser la remorque, sur le pétrolier. Cette remorque est constituée d'un gros câble d'acier et d'une chaîne. L'ensemble pèse 15 tonnes.
13 h 31 : La remorque est tournée sur l’Amoco Cadiz.
14 h 05 : Le remorqueur commence à tirer lentement.
14 h 49 : Le Pacific a laissé filer 1 000 m de remorque et porte ses moteurs à 80 % de ses capacités (250 tr/min). Malgré cela, les deux bateaux dérivent vers l'est.
15 h 15 : L’Amoco Cadiz refuse une nouvelle fois la proposition de contrat sur la base du Lloyd's open form.
16 h : Le contrat est finalement accepté, Chicago ayant pu être contacté. Le Simson prévoit d'arriver vers 23 h.
16 h 15 : La chaîne de remorque casse. À ce moment le pétrolier a évité et se trouve orienté vers le sud. Le capitaine du pétrolier décide de mettre les machines en arrière pour s'éloigner de la côte, malgré son avarie de gouvernail. Le vent est d'ouest force 8, avec des rafales à 9-10 et la mer est formée avec des creux de 8 mètres.
17 h 05 : Les 980 m de remorque sont ramenés à bord du Pacific. À cause de la houle, 2 matelots sont blessés, mais le remorqueur se prépare à repasser la remorque.
18 h 20 : Nouvelles tentatives de remorquage, par l'arrière du pétrolier. Les 2 bateaux se sont éloignés l'un de l'autre.
18 h 40 : Le Pacific se dirige vers le pétrolier.
18 h 53 : Les officiers des deux bateaux ne sont pas d'accord sur la manœuvre : le capitaine de l’Amoco Cadiz préférerait être remorqué par la proue.
19 h 10 : La touline est lancée, mais n'a pas pu être récupérée.
19 h 26 : Après deux autres échecs, la quatrième tentative sera fructueuse. L'équipage ramène la touline mais celle-ci casse et la remorque retombe à l'eau.
19 h 40 : Le courant est plus fort à présent et les deux bateaux continuent à dériver.
19 h 55 : L’Amoco Cadiz se prépare à jeter l'ancre pour limiter la dérive.
20 h 04 : L'ancre est mouillée
20 h 07 : Le Pacific a renvoyé l'amarre qui est tournée sur le treuil du pétrolier.
20 h 15 : Le Simson est à 40 milles. La prise de la remorque se poursuit. À ce moment le risque d'échouement est très important et il devient urgent de remorquer le pétrolier.
20 h 28 : Le guindeau, système de relevage de l'ancre, se casse et est arraché.
20 h 37 : Le câble de remorquage est finalement tourné sur un jeu de bittes d'amarrage.
20 h 55 : Le remorqueur laisse filer 400 m et commence à tirer. Le pétrolier est toujours mouillé et espère pouvoir tourner.
21 h 04 : Le pétrolier talonne (touche pour la première fois le fond). Il roule sous les vagues et ses machines sont noyées.
21 h 10 : L’Amoco Cadiz est privé d'éclairage et de radio.
21 h 39 : Le pétrolier talonne une seconde fois.
21 h 43 : Le pétrolier lance des fusées de détresse, la marée noire commence.
21 h 50 : Un appel de détresse SOS est envoyé sur 500 kHz. Le Pacific demande un hélicoptère pour évacuer l'équipage de l’Amoco Cadiz. Il met les machines au maximum pour tenter de deséchouer le pétrolier.
22 h 12 : La remorque casse et est récupérée sur le Pacific.
22 h 30 : Le Simson arrive sur les lieux.
24 h : L'équipage de l’Amoco Cadiz est héli-treuillé par les équipages des hélicoptères Super Frelon de la 32e flottille de la Marine Nationale basée à Lanvéoc Poulmic. Seuls le capitaine et un officier restent à bord.
1 h 45 : 42 personnes sur 44 ont été évacuées. Les deux derniers vont devoir attendre jusqu'à 5 h avant de pouvoir quitter le navire