Le trésor de Barbe Noire[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Peu de temps avant sa mort, quelqu'un a demandé à Barbe-Noire si l'une de ses femmes connaissait l'endroit où il avait amassé ses richesses, il ricana et dit : "Seuls le diable et moi savons l'emplacement de mon trésor. Et le diable aura le tout !".
Le 22 novembre 1718, l'îlot d'Ocracoke, situé au large des côtes de Caroline du Nord, est le théâtre d'une bataille navale entre la Royal Navy et le célèbre pirate Barbe Noire, qui y trouve une mort épique et digne de sa légende.
Né vraisemblablement vers l'année 1680, Edward Teach est l'un des plus fameux pirates de l'histoire. Pourtant, sa carrière dans cette profession est relativement brève, puisqu'elle ne commence qu'en 1716. Il participa auparavant comme corsaire à la guerre de Succession d'Espagne (1701-1713). S'estimant semble-t-il insuffisamment récompensé de ses services, il considéra qu'il lui serait plus profitable d'accomplir pour son compte exclusif, ce qu'il accomplissait jusqu'alors pour la Grande-Bretagne.
Il ne tarde pas à se tailler une réputation tant au sein de sa confrérie qu'auprès des populations des Antilles et des côtes d'Amérique du Nord. Il est vrai que même dans le monde coloré de la piraterie, il ne passe guère inaperçu : polygame "on lui connaît 14 épouses".Mais il est probable que seule la dernière ait bénéficié d'un mariage vraiment régulier.
Son aspect est impressionnant avec sa barbe incrustée, dit-on, de mèches allumées et qui lui valut son surnom, sans parler de la batterie de coutelas et de pistolets dont il hérisse sa ceinture. Quant à sa violence et sa sauvagerie, elles sont à ce point redoutées que la seule vue de son pavillon noir personnel provoquait la reddition immédiate et sans combat des navires marchands ayant eu la mauvaise fortune de croiser la route de son navire, le Queen Anne's Revenge.
Mais où Barbe-Noire a t-il caché ses trésors? Jusqu'à aujourd'hui, les chercheurs explorent les côtes de la Caroline du Nord et de la Virginie, s'appuyant sur des rumeurs et des journaux de bords de marins divers. Peu de trésors ont été déterrés, bien souvent, ce sont les frais à engager pour les recherches qui sont trop élevés. De nombreux chercheurs se sont découragés.
En 1987, Phil Masters, pdg américain d'une entreprise spécialisée dans la recherche d'épaves, écume les bibliothèques et découvre un document important : un ancien compagnon de Barbe-Noire, capturé en octobre 1718 déballe tout ce qu'il sait à son procès contre une remise de peine. Il indique le lieu ou aurait sombré le Queen Anne's Revenge, navire de Barbe-Noire : à l'entrée de la baie de Beaufort, à l'ouest, à 2 kms environ de la côte.
Phil Masters met 8 ans pour trouver l'argent nécessaire à cette campagne. Après de vaines recherches, en novembre 1996, à 8 mètres de fond, il découvre une ancre dépassant d'un monticule de sable. Il fouille en profondeur et trouve des boulets de canons et une cloche. Il pense avoir découvert l'épave du navire de... Barbe-Noire. Seulement, les archives dénombrent 4 autres naufrages à cet endroit au XVIIIè siècle: l'El Salvador en 1750, le Susannah en 1753, le Betsy en 1771 et le Polly en 1793. La cloche peut très bien venir d'un de ces bateaux.
En septembre 1998, l'Etat de la Caroline du Nord ainsi que plusieurs universités et entreprises participent aux fouilles officielles. De nombreux objets sont remontés à la surface tels que canons, bouteilles de gin... , et l'assiette en étain dans laquelle Barbe-Noire a peut-être pris son repas avant que le navire ne sombre. Tout porte à croire qu'il s'agit réellement de l'épave du Quenn Anne's Revenge. La forme des 3 ancres retrouvées et celles de plusieurs bouteilles évoquent un voilier du début XVIIIè s. . 18 canons assez différents les uns des autres évoquent qu'il proviennent de navires différents, donc ils ont sûrement été pillés. De plus, aucuns des navires coulés dans la région au XVIIIè s. n'en avaient autant sauf le Queen Anne's Revange qui en possédait 40... Mais qu'en est-il du trésor ?
« Seuls le diable et moi... » disait Barbe-Noire...