Kâlî devî suprême en Inde
Dans la mythologie hindoue, elle est la représentation la plus terrifiante dans le panthéon.
Les Dieux firent appel à Kâlî pour vaincre le démon Raktabjija dont chaque goutte de sang qui tombait au sol donnait naissance à un clone démon.
Kâlî, la Noire est la déesse du Temps, de mort et de délivrance, mère destructrice et créatrice.
A l'aspect féroce, la devî est fondamentale à toutes autres déités hindoues. Kâlî était déjà présente dans les Veda, comme étant une des sept langues de feu du dieu Agni (seigneur du feu).
Kâlî est considérée comme la force qui détruit les esprits mauvais et qui protège les dévots. Elle est la parèdre de Shiva.
Son nom dérive du mot kala, le temps en sanskrit, celui qui détruit toute chose.
Celui qui la vénère est libéré de la peur de la destruction.
C'est également la femelle noire, à l'inverse de son époux, Shiva (dieu de la destruction), couvert de cendres, qui est blanc ; c'est sa shakti, l'énergie sans laquelle le dieu n'est qu'une enveloppe vide.
Représentation ou mûrti : Elle est représentée nue, avec la peau noire, le regard féroce et la langue tirée, portant un long collier, descendant parfois à ses genoux, composé de crânes humains, dansant sur le corps de Shiva soumis, allongé sur le dos.
Elle porte souvent un pagne formé de bras coupés, tient une tête décapitée dans une main, une épée, le pouvoir de la destruction, dans l'autre. La forme Bhadrakali possède plusieurs paires de bras.
Son culte est surtout développé dans le Bengale, qui inspira nombre de poètes chantant leur dévotion à leur déesse, tel Ramprasad Sen.
•Ses 4 bras représentent les 4 directions de l’espace, identifiées au cycle complet du temps. Une main donne, l’autre éloigne la crainte.
• Dans une autre main, elle tient une tête coupée, rappelant que rien n’échappe à la puissance du temps.
• Elle porte autour du cou le varnamala, une guirlande de 51 têtes coupées. Elles représente Kali comme la déesse du langage.
• Lorsque l’Univers est détruit, la puissance du temps reste nue. C’est pourquoi Kali porte l’espace comme unique vêtement. On l'appelle aussi Digambara, vêtue d'espace.
• Son aspect effrayant symbolise son pouvoir sans limite.
• Sa langue pendue fait référence à une technique du yoga. Lorsque la langue est détachée du frein qui la retient au palais, elle est libre de d'investir la gorge et de donner la mort.
Pour le dévot ; elle est vêtue de l'univers, elle est l'image d'une mère protectrice, et les crânes de son collier représentent les 51 lettres du sanscrit
La déesse Kālī et anecdotes historiquesNous retrouvons souvent la représentation de Kali qui marche sur "Shiva". L'histoire est qu'un démon prit la forme du Dieu destructeur Shiva pour s'attaquer à Kali, elle le remarqua, et le tua aussitôt. On prétend aussi qu'après la destruction des géants, Kali agitée et emportée par l'ivresse de sa victoire fit trembler le monde; aussi à la demande des autres dieux, Shiva voulut l'arrêter mais la déesse ne le remarqua pas et le piétina. Lorsqu'elle eut remarqué son irrespect, elle tira la langue de honte. C'est souvent cette histoire qui est représentée dans les images et les statues de Kali.
Autel dédié à Kali.
Dans le Sud de l'Inde existe la tradition d'un concours de danse entre Kālī et Shiva Nataraja, le seigneur de la danse, le créateur du Bharata Natyam, la danse classique du Tamil Nadu. Certains y voient le souvenir d'une victoire des shivaïtes locaux sur les dévots d'une divinité féminine locale, Pidari peut-être.