Crue de la Seine de 1910
La crue de la Seine de 1910, souvent qualifiée de crue centennale, est le plus important débordement connu de la Seine. Il a touché la plus grande partie de sa vallée et, bien qu'il n'ait pas été très meurtrier, a causé d'importants dommages à l'économie régionale, en particulier à Paris. La Seine a atteint son niveau maximal, 8,62 mètres sur l'échelle hydrométrique du pont d'Austerlitz à Paris le 28 janvier, mais a affecté de nombreux quartiers de la capitale et de nombreuses villes riveraines du fleuve pendant plusieurs semaines avant et après cette date, la montée des eaux s'étant faite en une dizaine de jours, tandis que la décrue a demandé environ 35 jours.
Les affluents et les confluents de la Seine connaissent le même sort à des degrés différents, du fait de l'interdépendance des différents systèmes hydrologiques. Certaines villes de banlieue subissent des dégâts importants.
Lors de cette grande crue de 1910, les députés, pour réamorcer la reprise du travail, se rendent à l'Assemblée nationale en barque. Le zouave du pont de l'Alma, sur lequel les Parisiens ont l’habitude de mesurer la montée de la Seine, a de l’eau jusqu’aux épaules.
HistoriqueLes causesCette crue de la Seine est occasionnée par la conjonction de plusieurs facteurs :
pluviométrie importante ;
neige et gel ;
débordement de plusieurs cours d'eau : Yonne, Loing, Grand Morin.
L'inondation Le 20 janvier, la navigation sur la Seine au niveau de Paris est arrêtée car il n'y a plus assez de place pour passer sous les ponts.
Le 21 janvier, l'usine produisant l'air comprimé située dans le XIIIe arrondissement est arrêtée, ce qui a pour conséquence d'arrêter les horloges publiques et les ascenseurs.
Le 23 janvier, le niveau de la Seine atteint le haut des quais, qui étaient conçus pour résister à une crue équivalant à celle de 1876 : une partie de Paris est inondée
Les dégâtsIvry-sur-SeineAprès avoir été inondée, l'usine de vinaigre Pagès Camus explose. Il s'ensuit un incendie qui la détruira totalement. Ivry-sur-Seine, qui sera particulièrement sinistrée, fera l'objet de visites de nombreuses personnalités comme Armand Fallières, Aristide Briand, Alexandre Millerand, Louis Lépine
ParisÀ Paris, 20 000 immeubles sont inondés. La moitié du réseau Métropolitain existant à l'époque est inondé.
PériphérieLa situation de la banlieue est dramatique en amont comme en aval avec plus de 30 000 maisons sinistrées.
GennevilliersLa crue de 1910 n’épargne pas Gennevilliers. Les digues sont complètement submergées et le refoulement des eaux d’égout contribue à rendre la catastrophe encore plus violente. Les dégâts sont gigantesques sur l’ensemble de la commune. Plus de 1 000 maisons sont atteintes, 150 sont évacuées et 13 complètement écroulées.
Villeneuve-la-GarenneLe bilan des inondations est catastrophique. Malgré les digues, l’eau atteint 1,20 m dans beaucoup d’endroits. Les cultures sont ravagées, les maisons s’écroulent, beaucoup d’animaux périssent noyés. Dans le hameau de Villeneuve-la-Garenne, dépendant alors de Gennevilliers, on est obligé d’entrer dans les maisons par les fenêtres du premier étage. Dès le 21 janvier, les avenues de Gennevilliers (avenue de Verdun) et d'Asnières (boulevard Gallieni) sont submergées. Le 26 janvier, les écoles sont évacuées. Dans la nuit du 27 au 28 janvier, les digues sont submergées. Les familles les plus touchées sont évacuées en barques ou en embarcations de fortune. Le 29 janvier, l’inondation est générale. C’est seulement début février que la décrue s’amorce, mais il faudra plusieurs semaines pour nettoyer les boues et déblayer les rues des amas de ferrailles et de détritus de toutes sortes.
L'Île-Saint-Denis, Saint-Denis et Épinay-sur-SeineL'inondation fait également de grands dégâts dans la partie ouest de ce qui est aujourd'hui la Seine-Saint-Denis (L'Île-Saint-Denis, Saint-Denis, Épinay-sur-Seine).
Aval de la SeineAlors que les six usines d'épuration et d'incinération au bord de la Seine sont devenus inaccessibles, le préfet Lépine met en place l'opération Ordures au fil de l'eau pour prévenir les épidémies : les 500 chariots hippomobiles qui collectent chaque matin 1 500 tonnes d'ordures déversent des tombereaux de déchets dans la Seine à partir du pont de Tolbiac et du viaduc d'Auteuil pour les évacuer dans la Manche. Lors de la décrue, les ordures se sont déposées sur les quais et les arbres de la ripisylve des communes situées en aval, entraînant des protestations de leur part
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la barometre de Paris
LE ZOUAVE du pont de l'alma[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]