Les ossements fossilisés des trois individus découverts en 1989 dans la grotte du Cerf rouge, en Chine, appartiennent-ils à une espèce humaine jusque-là inconnue ? C'est ce que laissent penser les conclusions d'une étude menée par une équipe internationale de paléoanthropologues et publiée mercredi 14 mars dans la revue scientifique américaine PloS One. Les restes datés de l'âge de pierre et dotés de caractéristiques anatomiques humaines très variées apportent un éclairage rare sur une étape de l'évolution humaine et le début du peuplement de l'Asie.
D'après les chercheurs, ces hommes auraient vécu entre 14 500 à 11 500 ans avant notre ère. Le groupe est donc contemporain des hommes modernes du tout début de l'agriculture en Chine, l'une des plus anciennes du monde. Les paléoanthropologues, dirigés par les professeurs Darren Curnoe, de l'université de Nouvelle-Galles du Sud en Australie, et Ji Xueping, de l'Institut d'archéologie du Yunnan en Chine, se montrent cependant très prudents quant à la classification de ces fossiles, en raison de la mosaïque rare des traits anatomiques qu'ils révèlent.
LE "PEUPLE DU CERF ROUGE" ÉTUDIÉ DEPUIS 2008"Ces nouveaux fossiles pourraient bien être ceux d'espèces inconnues jusqu'alors, ayant survécu jusqu'à la fin de l'âge glaciaire, il y a environ 11 000 ans, relève le professeur Curnoe. Ils pourraient bien aussi descendre de peuplades d'humains modernes inconnues auparavant qui auraient émigré d'Afrique beaucoup plus tôt et qui n'auraient pas contribué génétiquement aux populations actuelles."
Les restes fossilisés ont été mis au jour par des archéologues dans la grotte de Maludong – grotte du Cerf rouge en Chinois –, située près de Mengzi, dans la province du Yunnan. Ils ont commencé à être étudiés en 2008 par une équipe de six chercheurs chinois et de cinq australiens.
Bien que l'Asie compte aujourd'hui plus de la moitié de la population du globe, les paléoanthropologues savent peu de choses de la manière dont les humains modernes y ont évolué après que leurs ancêtres se furent installés en Eurasie il y a 70 000 ans. "La découverte de ces nouveaux humains baptisés 'peuple du cerf rouge' – qu'ils chassaient pour se nourrir – ouvre le prochain chapitre dans l'histoire de notre évolution, celui de l'Asie, et cette histoire n'en est qu'à ses débuts", juge le professeur Curnoe.
Une étude publiée hier dans la revue PloS One par des paléontologues australiens et chinois suggère que les ossements fossilisés datant de l’âge de pierre retrouvés en 1989 en Chine pourraient appartenir à nouvelle espèce humaine encore jamais décrite.Ces ossements ont été découverts dans la grotte du cerf rouge, dans la province du Yunan. Ces hommes auraient vécu entre 14 500 et 11 500. Ils survivaient grâce à la chasse (des restes de cerfs géants ont été retrouvés dans la grotte en question), alors qu’à cette période les premiers hommes modernes pratiquaient déjà l’agriculture (l’agriculture chinoise est l’une des plus anciennes du monde).
Ils auraient vécu à l’âge glaciaire, avant de disparaître il y a 11.000 ans, pense le paléontologue Darren Curnoe qui a codirigé les recherches basées sur les restes de trois individus.
Doté d’un cerveau de taille moyenne, d’une mâchoire proéminente sans menton, d’un visage plat, d’un nez large et de sourcils qui ressortent (sexy !), l’homme de la grotte du cerf rouge avait une anatomie unique, très différente de celle hommes modernes qui vivaient à la même époque.
En raison de ces différences anatomiques, hommes modernes et homme de la grotte du cerf rouge n’auraient pas ou peu eu de relations inter-espèces. Ces derniers n’auraient donc pas contribué au capital génétique des populations humaines actuelles.
Le peuple du Cerf rouge pourrait descendre de groupes d’humains encore inconnus, qui seraient venus d’Afrique. Les ancêtres des hommes modernes auraient colonisé l’Asie il y a environ 70.000 ans. Mais peu de choses sont encore connues sur l’évolution de l’homme moderne sur le continent eurasien.
La communauté scientifique est cependant encore divisée sur le cas de l’homme de la grotte du cerf rouge. Pour certains, les importantes différences anatomiques ne suffiraient pas à les qualifier de nouvelle espèce humaine, l’homme moderne étant physiquement exceptionnellement variable, contrairement à l’homme de Néandertal par exemple.
source: Le Monde, sharknews