Nom : Agent Dana Scully Messages : 20937 Date d'inscription : 09/05/2009 Age : 63 Localisation : entre ciel et terre
Sujet: le massacre d'Oradour-sur-glane Mar 27 Aoû 2013 - 18:36
Le massacre d’Oradour-sur-Glane est la destruction, le 10 juin 1944, de ce village de la Haute-Vienne, situé à environ vingt kilomètres au nord-ouest de Limoges, et le massacre de sa population (642 victimes), par un détachement du 1er bataillon du 4e régiment de Panzergrenadier Der Führer appartenant à la Panzerdivision Das Reich de la Waffen-SS. Il s'agit du plus grand massacre de civils commis en France par les armées allemandes, assez semblable à ceux de Marzabotto, ou de Distomo, perpétré lui aussi le 10 juin 1944, qui transposent sur le front de l'Ouest des pratiques courantes sur le front de l'Est.
Ces événements marquèrent profondément les consciences ; leurs conséquences judiciaires suscitèrent une vive polémique, notamment à la suite de l'amnistie accordée aux Alsaciens « Malgré-nous » qui avaient participé au massacre. Depuis 1999, le souvenir des victimes est célébré par le Centre de la mémoire d'Oradour-sur-Glane, situé non loin des ruines du village à peu près conservées en l'état.
Toile de fond historique Avec le débarquement des Alliés en Normandie le 6 juin 1944, les maquis du Limousin multiplient les opérations de sabotage et de harcèlement afin de handicaper les mouvements des troupes allemandes. Ils s'attaquent à certaines garnisons, comme celle de Tulle où des membres de la division Das Reich exécutent 99 civils par pendaison après la reprise de la ville. Le 10 juin, la 2e SS Panzer Division Das Reich (15 000 hommes à bord de 1 400 véhicules, dont 209 chars), sous le commandement du général SS Lammerding, arrive à Limoges.
le massacre
A 14h, les soldats SS encerclerent le bourg et donnerent l'ordre aux habitants de se rendre sur le Champ de Foire. Puis les mitrailleuses furent installes sur le lieu de rassemblement ou les les hommes et femmes de villages voisins ainsi que les ecoliers en rang et leurs instituteurs furent aussi achemines. Plus tard, les soldats separerent les hommes des femmes et enfants. Les hommes furent ensuite menes vers divers lieux d'execution. Les femmes et enfants furent conduits dans l'eglise ou ils furent massacres a l'interieur. Il n'y eu qu'une seule rescapee de ce carnage, et 6 hommes. Tous perirent dans la souffrance atroce du feu. Les ruines furent preservees en souvenir de la barbarie nazie.
Les 180 hommes et jeunes gens de plus de quatorze ans sont répartis dans six lieux d'exécution, par groupes d'une trentaine de personnes Parmi les 350 femmes et enfants enfermés dans l'église, seule Marguerite Rouffanche78, âgée de 47 ans, parvient à s'échapper. Son témoignage est unique, mais il est corroboré par les dépositions de plusieurs SS lors du procès de Bordeaux La première personne à recueillir à l'hôpital le récit de la blessée est Pierre Poitevin.
Marguerite Rouffanche renouvelle son témoignage en novembre 1944 :
« Entassés dans le lieu saint, nous attendîmes, de plus en plus inquiets, la fin des préparatifs auxquels nous assistions. Vers 16 heures, des soldats âgés d'une vingtaine d'années placèrent dans la nef, près du chœur, une sorte de caisse assez volumineuse de laquelle dépassaient des cordons qu'ils laissèrent traîner sur le sol. Ces cordons ayant été allumés, le feu fut communiqué à l'engin dans lequel une forte explosion se produisit et d'où une épaisse fumée noire et suffocante se dégagea. Les femmes et les enfants à demi asphyxiés et hurlant d'épouvante affluèrent vers les parties de l'église où l'air était encore respirable. C'est ainsi que la porte de la sacristie fut enfoncée sous la poussée irrésistible d'un groupe épouvanté. J'y pénétrai à la suite et, résignée, je m'assis sur une marche d'escalier. Ma fille vint m'y rejoindre. Les Allemands, s'étant aperçus que cette pièce était envahie, abattirent sauvagement ceux qui venaient y chercher refuge. Ma fille fut tuée près de moi d'un coup de feu tiré de l'extérieur. Je dus la vie à l'idée de fermer les yeux et de simuler la mort. Une fusillade éclata dans l'église. Puis de la paille, des fagots, des chaises furent jetés pêle-mêle sur les corps qui gisaient sur les dalles. Ayant échappé à la tuerie et n'ayant reçu aucune blessure, je profitai d'un nuage de fumée pour me glisser derrière le maître-autel. Il existe dans cette partie de l'église trois fenêtres. Je me dirigeai vers la plus grande qui est celle du milieu et, à l'aide d'un escabeau qui servait à allumer les cierges, je tentai de l'atteindre. Je ne sais alors comment j'ai fait, mais mes forces étaient décuplées. Je me suis hissée jusqu'à elle, comme j'ai pu. Le vitrail était brisé, je me suis précipitée par l'ouverture qui s'offrait à moi. J'ai fait un saut de plus de trois mètres, puis je me suis enfuie jusqu'au jardin du presbytère. Ayant levé les yeux, je me suis aperçue que j'avais été suivie dans mon escalade par une femme qui, du haut de la fenêtre, me tendait son bébé. Elle se laissa choir près de moi. Les Allemands alertés par les cris de l'enfant nous mitraillèrent. Ma compagne et le poupon furent tués. Je fus moi-même blessée en gagnant un jardin voisin. Les premiers témoins
Jean Pallier est l'une des premières personnes à entrer à Oradour dans la matinée du 11 juin, en compagnie de quelques hommes . C'est lors d'un deuxième passage qu'il découvre les charniers
Une trentaine d'habitants survivent au massacre. une Parisienne, Mme Taillandier, présente depuis dix jours dans le village et qui est laissée libre après contrôle d'identité et interrogatoire ; Martial Beaubreuil et son frère quittent leur cachette dans l'épicerie Mercier après le déclenchement de l'incendie de celle-ci en traversant le plancher en flammes ; Armand Senon, un adolescent immobilisé avec une jambe dans le plâtre, s'enfuit au dernier moment de sa maison en flammes ; Hubert Desourteaux reste tapi ; découverts sous un escalier, les enfants Pinède sont chassés vers les champs et échappent au massacre ; Roger Godfrin, originaire de Charly et âgé de huit ans, s'enfuit de l'école dès qu'il aperçoit les Allemands : il est le seul écolier à échapper au massacre, au cours duquel il perd son père, sa mère et ses quatre frères et sœurs. Dans la nuit du 10 au 11 juin, certains survivants quittent le village, mais d'autres y passent toute la nuit : Marguerite Rouffanche se dissimule dans un jardin, Armand Senon dans un buisson, les frères Beaubreuil dans un égout105. Au total quarante-cinq personnes, dont douze passagers du tramway de Limoges arrivés après l'arrêt du massacre, échappent aux SS, dans diverses circonstances.
Messages : 9230 Date d'inscription : 23/02/2012 Localisation : Avalon
Sujet: Re: le massacre d'Oradour-sur-glane Jeu 12 Sep 2013 - 9:03
Comme je fais un tour de temps en temps sur 'voir les messages sans réponses" je m'aperçois que je n'avais pas vu celui-ci. Horrible histoire, les hommes en guerre se transforment en monstres, et cela dans tous les pays du monde!
Quinqua Retraité
Messages : 5540 Date d'inscription : 23/03/2013 Age : 62 Localisation : Sud-est
Sujet: Re: le massacre d'Oradour-sur-glane Jeu 12 Sep 2013 - 11:42
Les sentences au procès ont vraiment été ridicules et ont vraiment indigné les populations. Sans vouloir prôner une systématisation de vengeance, il me semble que si nous y avions perdu des gens de notre famille, nous serions dans le même état. Une telle horreur doit vraiment marquer à vie. Je ne sais pas comment on peut vivre avec de tels souvenirs. Et tellement de gens, partout dans le monde, vivent avec des souvenirs de ce genre...
Triskel Retraité
Messages : 9230 Date d'inscription : 23/02/2012 Localisation : Avalon
Sujet: Re: le massacre d'Oradour-sur-glane Jeu 12 Sep 2013 - 11:46
En effet, comment vivre avec ça, à moins de ne pas avoir de conscience?
chantara Founder & Team Manager
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Nom : Agent Dana Scully Messages : 20937 Date d'inscription : 09/05/2009 Age : 63 Localisation : entre ciel et terre
Sujet: Re: le massacre d'Oradour-sur-glane Jeu 12 Sep 2013 - 19:04
le village dans son état de conservation dégage une lourdeur de malaise a cause de ce passé horrible. Pour les amateurs d'histoire, c'est a voir, ames sensibles s'abstenir