Les débats sur les origines de l’Homme ne font référence, dans les grands médias, qu’au darwinisme et au créationnisme.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Selon le premier modèle, qui implique l’évolution des espèces, l’espèce humaine est le résultat d’un long cheminement évolutif qui a abouti à l’Homo Sapiens, l’Homme étant dérivé du règne animal. C’est ce scénario de l’histoire de l’humanité qui est constamment matraqué dans les grands médias, qu’il s’agisse d’articles, de livres ou d’émissions télévisées (comme les « docu-fictions » que sont « L’odyssée de l’espèce » et ses suites, la dernière, « Le sacre de l’Homme », ayant été diffusée le 10 avril 2007 sur France 2). Sans oublier, bien sûr, les manuels scolaires.
Selon le second scénario, Dieu a créé l’Homme et ce dernier ne dérive pas du règne animal. Ce scénario est notamment mis en avant, chez les chrétiens, par ceux qui sont qualifiés de « fondamentalistes », ceux-ci étant ainsi désignés à cause de leur lecture littérale du récit de la Genèse.
Une variante du « créationnisme » consiste à postuler que Dieu est intervenu dans le processus de l’évolution, ce dernier n’étant alors pas le seul résultat du « hasard » et de l’environnement. Cette conception est connue sous l’appellation de « dessein intelligent ». Bien sûr, les promoteurs de la théorie de l’évolution affirment que cette théorie n’est fondée sur aucune donnée scientifique.
Il existe cependant deux autres manières d’appréhender le mystère de nos origines. Celles-ci n’ont évidemment pas la faveur des médias, car elles sont minoritaires et sont considérées a priori, par les scientifiques, comme dénuées de fondement. Il existe cependant des chercheurs dissidents qui continuent à défendre l’une ou l’autre de ces théories, voire les deux.
Selon la première théorie, des êtres en provenance d’autres planètes ont interféré avec l’évolution de l’Homme en agissant sur la génétique de ce qui allait devenir l’Homo Sapiens. Il y aurait donc eu une manipulation de l’ADN qui aurait abouti à l’être humain tel que nous le connaissons depuis quelques dizaines de milliers d’années. C’est ainsi que s’expliquerait, dans cette optique, le « chaînon manquant » entre le Singe et l’Homme. Cette théorie est appelée « l’interventionnisme » (sous-entendu : d’origine extérieure à notre planète). Parmi les défenseurs de celle-ci, on peut citer des auteurs comme Will Hart et Zecharia Sitchin (ce dernier étant décédé en 2011). Ce dernier a défendu la thèse (à laquelle j’adhère aussi) que les dieux sumériens (Enki, Enlil, etc.) étaient en fait des visiteurs de l’espace. A noter que la chaîne RMC Découverte diffuse la série documentaire « Alien Theory » consacrée à la théorie des « anciens astronautes ». Voyez, pour la critique de cette série, mon texte : « A propos d’Alien Theory » (rubrique « Présence extraterrestre »).
Selon la seconde théorie « alternative », des civilisations évoluées ont existé à la surface de la planète, à l’époque « antédiluvienne », c’est-à-dire, en fait, avant le « Déluge » rapporté notamment dans la Genèse. Celui-ci correspond, ainsi que l’affirment de nombreuses sources convergentes, à la dernière destruction du continent atlante survenue il y a environ 12.000 ans. Évidemment, une telle conception de l’histoire de l’humanité n’est pas du tout en phase avec ce que l’on enseigne dans les manuels scolaires et dans les médias. Si elle est vraie (et je considère qu’elle l’est), alors les préhistoriens (et avec eux les darwinistes) se trompent lourdement dans leur scénario de l’histoire de l’humanité
La possibilité de l’existence de civilisations florissantes dans la prétendue « préhistoire » permet de réintroduire l’idée de Dieu dans la genèse de l’humanité, mais dans une perspective différente de celle des fondamentalistes ou, de façon plus générale, de certains croyants. Signalons, à ce propos, que d’après les informations reçues par la channel Midaho, Dieu a d’abord créé les âmes, que l’Homme ne dérive pas du règne animal, et qu’il existait dans un lointain passé une coexistence entre des êtres humains et des singes génétiquement compatibles avec ces derniers. Ils se sont accouplés et ont donné naissance à une race d’hommes/singes dont les préhistoriens ont trouvé des vestiges, croyant qu’il s’agissait de nos ancêtres. Si on considère que ceci est réel, il faut alors envisager que les croyants et fondamentalistes puissent à la fois avoir « tort et raison ». Bien sûr, la Terre n’est pas vieille d’à peine 6000 ans, et les dinosaures ne coexistaient pas avec l’Homme à cette époque ! Par contre, la Terre étant effectivement, comme l’enseigne la science, très vieille (environ 4,5 milliards d’années), des civilisations « avancées » ont pu être détruites par des catastrophes d’ampleur planétaire, aucune trace archéologique n’ayant subsisté de ce passé, à l’exception de traditions orales ou de légendes.
Des « chercheurs dissidents » se sont attelés à mettre en évidence des éléments qui attestent, selon eux, de la réalité de l’une ou l’autre (ou des deux) de ces théories « alternatives ». C’est ici qu’il convient de mentionner un ouvrage paru en 2006 aux éditions Cristal : « Histoires interdites ». Ce livre est composé de chapitres rédigés par divers auteurs, le tout ayant été assemblé par Douglas Kenyon, directeur du magazine « Atlantis ».
. Indices d’une civilisation antédiluvienne : David Lewis note que Richard Thomson et Michael Cremo ont rassemblé un « ensemble de preuves » attestant de l’existence de l’être humain des millions d’années avant son émergence supposée (en Afrique du Sud, il y a 100 000 ans). Richard Thomson et Michael Cremo sont les coauteurs de « Forbidden archeology » (plus de 900 pages), dont une version raccourcie (« L’Histoire cachée de la race humaine ») a été publiée par les éditions du Rocher. On trouve, dans un numéro de la revue « Science et vie », un article critiquant le contenu de ce livre, la thèse défendue par les co-auteurs étant considérée, par les tenants de la « science officielle », comme de nature fantaisiste. L’anthropologue Richard Leakey parla de « pure sornette », le livre ne pouvant être pris au sérieux, dit-il, que par un fou. Cependant on trouve, dans diverses publications scientifiques, le point de vue de leurs rédacteurs, ces revues comprenant « Le journal américain d’anthropologie physique », « Géoarchéologie », « Le journal britannique pour l’histoire de la science ». Bien qu’en général critiques sur les arguments des auteurs du livre, ils ont concédé, « bien qu’à mots couverts, qu’il était bien écrit, bien documenté, et certains ont même reconnu qu’il défiait la théorie dominante ». (Douglas Kenyon).
William Howells note qu’avoir des êtres humains modernes apparus à une époque où mêmes les primates n’existaient pas comme possibles ancêtres, serait dévastateur pour toute la théorie de l’évolution, « qui a été bien établie jusqu’à maintenant ».
Michael Cremo a, quant à lui, cherché à éviter le « mauvais choix » entre créationnisme et évolutionnisme, habituellement présenté dans les médias. Dans « La dévolution humaine », il a repris des éléments de l’idée darwinienne, de la théorie des « anciens astronautes » et de la thèse créationniste. Il pense que les gens sont habitués à une vision simpliste des origines de l’Homme, « alors que la réalité est un peu plus compliquée que ce que les avocats des idées actuelles sont prêts à admettre ».
Dans un documentaire de NBC diffusé en février 1996, intitulé « Les origines mystérieuses de l’Homme », le commentaire étant de l’acteur Charlton Heston, Richard Thomson et Michael Cremo ont soutenu leur hypothèse selon laquelle l’Homme ne dérive pas du règne animal, pas plus qu’il ne vient de la poussière de la terre 4000 ans avant l’époque du Christ. Ce documentaire va donc au-delà du débat habituel Bible contre Darwin. On y évoque des traces de pas humains découvertes au Texas (juste à côté de traces de dinosaures), des outils en pierre qui dateraient de 55 millions d’années, des cartes détaillées d’une date ancienne indéterminée, des témoignages d’une civilisation « préhistorique » avancée. On notera aussi que l’anthropologue Charles Oxnard place le genre Homo, auquel appartient l’être humain, dans un temps bien plus reculé que celui admis par la théorie évolutionniste habituelle.
La théorie du « catastrophisme » postule qu’ont eu lieu des interruptions brutales dans la vie de la planète, altérant le cours de l’évolution. Graham Hancock, ainsi que Rand et Rose Flem-Ath, par exemple, défendent l’idée d’un changement soudain et brutal intervenu, dans un lointain passé, dans la lithosphère terrestre. Reprenant les travaux de Charles Hapgood, les Flem-Ath expliquent qu’une modification soudaine de la croûte terrestre, responsable d’un glissement des continents vers une position radicalement différente, serait la raison pour laquelle on a trouvé des carcasses de centaines de mammouths, de rhinocéros et d’autres anciens mammifères congelés dans une « zone de mort » à travers la Sibérie et le nord du Canada. Les estomacs de ces mammifères contenaient des plantes de pays chauds, ce qui implique que le sol sur lequel ils paissaient est passé subitement d’un climat tempéré à un climat arctique. On dispose par ailleurs de cartes anciennes qui décrivent l’Antarctique avant que celui-ci n’ait été recouvert de glace. On connaît, à ce propos, les cartes de Piri Ri’is, Oronteus Finaeus et Mercator. Graham Hancock et les Flem-Ath évoquent à ce sujet quelque société préhistorique pouvant calculer avec précision la longitude et l’emplacement des côtes, ce dont on ne trouve trace, dans l’Histoire enregistrée, qu’à partir du dix-huitième siècle. Ces cartes, et d’autres preuves, témoignent d’une civilisation préhistorique sophistiquée, et Charlton Heston, le narrateur de « Les origines mystérieuses de l’Homme » sur NBC, a relié ceci à l’Atlantide de Platon.
Que dire de la ville de Tiahuanaco en Bolivie, qu’Arthur Poznansky avait datée de 15 000 ans avant J.-C. ? Des découpes de pierre réalisées sur d’immenses blocs à Tiahuanaco et sur d’autres sites, avec une tolérance de 0,5 millimètre, ainsi que le transport de ces blocs sur de longues distances, révèlent des capacités techniques similaires, voire supérieures, à celles des ingénieurs modernes. Comment des peuples supposés primitifs ont-ils transporté ces mégalithes jusqu’au sommet du Machu Picchu, par exemple ?
Un domaine où l’orthodoxie a été souvent remise en cause concerne le changement brutal provoqué par des cataclysmes, ceci allant à l’encontre du « gradualisme » auquel se réfèrent généralement les évolutionnistes. Michael Cremo pense que de tels épisodes catastrophiques ont eu lieu et provoqué de grandes pertes de mémoire pour l’humanité. Il pense, à juste titre, que le souvenir de ces catastrophes survit dans des écrits et cultures anciens, et à travers des traditions orales.
Un autre indice de la réalité d’une civilisation antédiluvienne disparue est relatif au Sphinx. Dans les années 1950, R. A. Schwaller de Lubicz a formulé l’hypothèse que l’érosion observée sur le Sphinx et sur les rochers environnants est due davantage à des précipitations chroniques venues du ciel qu’à une longue exposition aux vents de sable. Le géologue et paléontologue Robert M. Schoch, de l’Université de Boston, est arrivé à la conclusion que le Sphinx est au minimum plus ancien de 2500 ans que la date donnée officiellement, la dernière période où la pluie tomba abondamment dans cette partie du monde remontant à : entre 7000 et 5000 avant J.-C. Evidemment, l’establishment égyptologique traditionnel rejeta sommairement sa preuve d’une date beaucoup plus ancienne pour la construction du Sphinx.
Robert Schoch et Robert Aquinas McNally considèrent que les catastrophes naturelles ont souvent modifié de manière brutale le cours de la civilisation humaine. Des événements naturels cataclysmiques ont pu oblitérer, dans le passé, des civilisations. Néanmoins, il faut préciser que Robert Schoch considère la Lémurie comme « pure fantaisie » et rejette la localisation atlantique de l’Atlantide, deux points sur lesquels je ne suis pas du tout d’accord ! Par contre, il rejette avec justesse la localisation antarctique de l’Atlantide (défendue par Charles Hapgood, les Flem-Ath et Graham Hancock), ainsi que sa localisation dans la Crète Minoenne et dans le sud de la Mer de Chine. Il remet en cause la justesse des cartes faisant penser à un savoir cartographique avancé dans la préhistoire, et il souscrit à l’hypothèse, que je ne partage évidemment pas, de Mary Settegart, selon laquelle Platon s’est référé aux Magdaléniens, une culture paléolithique de la Méditerranée Occidentale qui a mené des guerres chroniques au neuvième millénaire avant J.-C., et dont la disparition a été occasionnée par la fonte des glaciers lors de la dernière période glaciaire et l’inondation probable des campements.
Robert Schoch a néanmoins noté la coïncidence apparente d’un réchauffement global dramatique vers 9645 avant J.-C. (une augmentation d’environ 8° en quinze ans) avec le scénario d’une inondation massive d’eau douce dans le Golfe du Mexique, intervenue à peu près au même moment. Ceci coïncide avec la date donnée par Platon au sujet de l’engloutissement de l’Atlantide.
D. S. Allan et J. B. Delair ont évoqué, dans un ouvrage, les preuves d’une catastrophe cosmique survenue en 9500 avant J.-C. Quant à Paul La Violette, il considère que les cataclysmes sont un événement cyclique, des explosions galactiques intervenant dans des cycles de 26 000 ans (une période en rapport avec l’apparition des équinoxes).
L’un des indices les plus importants en faveur de l’existence d’une civilisation technologique antédiluvienne se trouve dans des textes indiens. Ceux-ci font en effet état de l’existence de vaisseaux aériens (les « vimanas »). On notera aussi que les grandes épopées indiennes décrivent une dévastation militaire comparable à une guerre nucléaire. (Voyez, dans la même rubrique, mon texte : « Les vimanas ».)
John Mitchell estime, quant à lui, que l’on trouve à travers le monde des ouvrages de terre et des monuments en pierre anciens dont l’usage est inconnu, et dont les apparences similaires suggèrent qu’ils pourraient faire partie d’un système mondial, qu’il croit être en relation avec la science atlante. Il évoque les « leys », un réseau de lignes droites reliant les lieux antiques de la Grande-Bretagne, qui ont leurs équivalents en Chine, en Australie, en Amérique du Sud, etc. Comment les pierres géantes des sites antiques ont-elles été découpées, ouvragées, taillées et déplacées ? On peut parler d’incroyable précision à propos de l’élévation de blocs de cent tonnes ou plus, leur transport et leur installation. John Mitchell note l’existence de références récurrentes, de la part des écrivains classiques, au pouvoir du son, « à l’utilisation de la chanson, de la musique et des sons pour rendre les choses plus légères, des chansons de travail où le rythme s’élève et qui vous permet de bouger les choses sans trop d’effort ».
– L’Atlantide : Frank Joseph évoque, dans « Histoires interdites », l’Atlantide. Il rappelle le récit de Platon et montre, avec justesse, l’inanité de l’identification de l’île atlante à l’île égéenne de Santorin (dans la Méditerranée), une identification encore défendue par des « esprits attardés ».
Quant à Flem-Ath, s’il défend la localisation antarctique, il soupçonne, et sur ce dernier point il a probablement raison, qu’il y ait eu une part d’invention dans le récit platonicien. Il pense par exemple que la guerre entre les Atlantes et les Grecs a été fabriquée pour plaire au public local. Il est en effet plus que vraisemblable qu’il y a un fond de vérité historique (renvoyant à une civilisation antédiluvienne) avec ajout d’éléments inventés, adaptés à l’époque de Platon. Le récit dans son ensemble ne constitue pas un simple mythe, contrairement à ce que soutiennent de nombreux exégètes ou historiens. Dans une émission de Sud Radio (diffusée le 29 octobre 2006 et rediffusée le premier avril 2007), le sociologue Pierre Lagrange a défendu la thèse du « mythe », alors que Jacques Gossart, du groupe « Kadath », a défendu celle de l’Atlantide atlantique. Néanmoins, contrairement à d’autres « atlantologues », Jacques Gossart rejette (comme Pierre Carnac) l’idée d’une civilisation « avancée ». Pour ma part, je me réfère notamment aux nombreuses sources médiumniques qui font état de l’existence passée (au niveau de l’océan Atlantique) d’une civilisation atlante technologiquement avancée.
Des vestiges de la La Lémurie ? Frank Joseph consacre un chapitre à la découverte, à partir de mars 1995, de ruines qui pourraient être celles de l’ancienne Lémurie. Un plongeur a découvert un grand édifice en pierre, lourdement chargé de corail, près de la côte sud de l’île d’Okinawa (Japon). Des équipes de plongeurs découvarirent cinq sites archéologiques sous-marins près de trois îles au large. Les structures englouties d’Okinawa trouvent des exemples similaires aux confins Est de l’Océan Pacifique, le long des côtes péruviennes. En septembre 1997, John Anthony West, Robert Schoch et Graham Hancock visitèrent l’île de Yonaguni au Japon, où une plateforme pyramidale de près de cinquante mètres avait été découverte sous les eaux de l’océan, à une profondeur de vingt-quatre mètres. Après avoir examiné le site de Yonaguni, John Anthony West et Robert Schoch sont d’avis qu’il est probablement d’origine naturelle, alors que Frank Joseph souligne qu’ils n’ont visité qu’un des huit endroits disséminés sur une zone de cinq cents kilomètres, et qu’il est de la responsabilité de Robert Schoch de démontrer comment de simples forces géomorphologiques ont pu créer ces formations. Frank Joseph note que des analyses de laboratoire, faites par des chercheurs japonais sur certaines pierres du site, sont compatibles avec une taille ouvragée.
On notera, à propos de la Lémurie, qu’un ancien texte ceylanais fait état de l’engloutissement de la citadelle de Rawana (le Seigneur de Lanka), de 25 palais et de 400 000 rues. Une épopée tamoule de l’Inde du Sud, le « Silappadhikaram », mentionne un vaste territoire appelé « Kumari Nadu » ou « Kumari Kandam », qui s’étendait bien au-delà des côtes actuelles de l’Inde, dans l’Océan Indien. Ce texte parle d’un pays de quarante-neuf provinces, ainsi que de chaînes de montagnes qui contenaient des pierres précieuses. Selon la tradition, ce royaume de Pandyan a régné de 30 000 à 16 500 avant J.-C.
– L’Inde : Le « Mahabharata », poème épique indien daté du cinquième millénaire avant le Christ par certains savants indiens non anglicisés, parle du héros Rama. On évoque le « vimana », un engin aérien utilisé pour transporter l’élite de la société et pour faire la guerre.
David Lewis parle, à juste titre, de « filtre de la connaissance » à propos de la réinterprétation, par les chercheurs occidentaux, de l’histoire orientale. On a rejeté tout ce qui entre en conflit avec les modèles européens (comme la chrétienté biblique et le matérialisme scientifique). L’Inde est typique de la façon dont l’intellectualisme occidental a conquis le monde. On adhère (c’est le modèle « l’Occident est le meilleur ») aux doctrines européennes (et américaines, ajouterai-je) qui nient les traditions et les tentatives d’apporter des théories faisant référence à une origine plus ancienne de l’Homme. Il faut ajouter le matérialisme scientifique qui rejette les théories non matérielles relatives aux origines de l’Homme, de la vie et de la réalité.
Par exemple, après avoir trouvé que l’ancien sanskrit de l’Inde est la racine de presque toutes les principales langues du monde, les chercheurs occidentaux ont postulé l’existence d’une race indo-européenne dont le monde, y compris l’Inde, a tiré ses racines linguistiques et son stock génétique. Ils ont exproprié les Aryens de l’Inde antique, maintenant mythiques, au bénéfice d’un scénario faisant intervenir une race partie d’Europe, qui aurait envahi la Vallée de l’Indus (nord de l’Inde), en faisant du sanscrit et de la culture védique un produit plutôt qu’une source de la civilisation occidentale, et plutôt récent de surcroît ! Je crois, pour ma part, qu’il s’agit là d’une grosse « arnaque », à laquelle ont succombé le Premier ministre de l’Inde (Jawaharlal Nehru) et d’autres intellectuels indiens modernes ! James Schaffer, de l’Université Case Western, spécialiste de l’Inde ancienne, rejette les interprétations historiques simplistes remontant au dix-huitième siècle (époque de l’invasion de l’Inde par les Britanniques). A propos de l’Inde du sud, on a soutenu que des locuteurs d’une langue proto-davidienne sont entrés par le nord-ouest.
Les deux théories sont nécessitées par les croyances occidentales, avec l’arrivée des darwinistes. Ceux-ci sont à l’origine de la théorie largement répandue du « venu d’Afrique », doctrine selon laquelle l’Homme a évolué à partir d’une forme plus primitive en Afrique du Sud et selon laquelle il a fait lentement son chemin vers l’Asie, puis vers le Nouveau Monde (il y a à peine 12 000 ans).
Mais la théorie de l’invasion aryenne a été démontée, aucun squelette ne montrant de différence entre les supposés envahisseurs et les peuples indigènes d’Inde. Quant à l’imagerie satellite, elle montre que l’antique civilisation Harrapa dans la Vallée de l’Indus et le Mohenjo-Daro a probablement disparue à la suite de changements climatiques, plutôt qu’à la suite de la descente de hordes imaginaires d’Aryens. Cependant, comme le note David Lewis, enterrer la théorie de l’invasion aryenne ouvre la boîte de Pandore pour les scientifiques orthodoxes au sujet non seulement de la préhistoire de l’Inde, mais de celle du monde entier. Si le sanskrit précède les autres langues du monde, de même que le stock génétique de l’Inde, comment expliquer la préhistoire en termes conventionnels ? Notons, en outre, que David Hatcher Childress attribue la disparition d’Harappa et du Mohenjo-Daro à une déflagration nucléaire préhistorique, impliquant des avions et des missiles (les « flèches enflammées » terriblement destructrices de Rama).
La théorie de l’invasion aryenne pourrait ne représenter qu’une partie des conceptions erronées relatives à l’ancienneté, à la culture et aux réalisations du sous-continent indien. L’Inde ancienne, produite par les « dieux », date de l’époque où les grands poèmes épiques du « Ramayana » et du « Mahabharata », ainsi que les traditions ancestrales du « Tamil Nadu », se développèrent dans l’Inde du sud. Certains pensent que la culture de cette Inde ancienne précède celle du nord, faisant autrefois partie du « Kumari Kandam », un grand continent méridional qui se serait étendu de l’actuel Madagascar à l’Australie, vers 30 000 avant J.-C. Des textes de la tradition « Siddhanta » du « Tamil Nadu » rapportent qu’un grand déluge inonda le « Kumari Kandam ».
Une grande et subite extinction est intervenue sur la planète, peut-être pas plus tard qu’il y a 11 500 ans, date estimée de la dernière grande glaciation, au cours de laquelle des centaines d’espèces de mammifères et de plantes ont disparu de la surface de la Terre, entraînées dans des cavernes profondes, avec des tombereaux de boue, à travers le monde. Des mouvements glaciaires graduels causèrent la mort et la destruction, nous dit-on, bien que cette affirmation ne rende pas compte des indices qui témoignent d’un cataclysme mondial survenu à cette époque.
Les vestiges recueillis en 1947 par le navire d’exploration suédois « Albatros » ont révélé un plateau de lave durcie sur au moins plusieurs centaines de kilomètres au sud-est du Sri Lanka. L’immense éruption qui a généré cette lave peut avoir coïncidé avec la chute du « Kumari Kandam ». Une autre anomalie géographique, qui peut être interprétée comme la preuve d’un cataclysme ayant englouti le « Kumari Kandam », est constituée par la trappe du Deccan en Inde : une grande plaine triangulaire constituée de lave et épaisse de plusieurs centaines de mètres, couvrant quatre cents kilomètres carrés, dans la dépression de l’Indo Gange. Il s’agit d’une gigantesque craquelure dans la surface de la Terre, qui s’étend de Sumatra jusqu’au Golfe Persique, à travers l’Inde.