La première ville flottante sera-t-elle en France ?
C'est un projet fou qui pourrait voir le jour en Polynésie française, la première cité flottante du monde dotée de son organisation politique propre.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Au milieu d'un lagon, des îles artificielles ancrées sur les fonds marins sous forme de plateformes modulables reliées les unes aux autres et utilisant l'énergie solaire. Le tout bourré de nouvelles technologies et pouvant accueillir des habitations, des commerces ou encore des instituts de recherche. Cela pourrait prendre vie prochainement en Polynésie française, comme le raconte La Dépêche de Tahiti . Le lagon de Raiatea, celui de Tupai ou la baie de Phaëton, à Tahiti, pourraient devenir l'écrin de ces villes du futur, qualifiées de « paradis pour geek » par Tahiti Info.
Un pas a en tout cas été fait dans cette direction par le président de cette collectivité d'outre-mer qui possède une grande autonomie par rapport à la France métropolitaine. Édouard Fritch va signer un protocole d'accord avec l'ONG Seasteading Institute qui est derrière ce rêve du futur. Pour les représentants français, cela pourrait représenter une manne financière et constituer une vitrine incroyable pour ces archipels menacés par la montée des eaux.
De son côté, l'organisation se félicite de pouvoir « développer le prototype de la première plateforme flottante dans les eaux calmes de la Polynésie française ». Ce prototype prévoit la construction de « deux ou trois plateformes flottantes, reliées entre elles » pour un coût de 30 à 50 millions de dollars et, en cas de succès, le développement d'une « vraie » ville. Mais cette installation pourrait faire grincer des dents.
Patrons libertariens
En effet, derrière le Seasteading Institute ne se cache pas de doux rêveurs, mais des patrons et des entrepreneurs de la Silicon Valley à la recherche du monde le plus favorable possible pour eux. Le Seasteading Institute a été fondé par Patri Friedman, activiste libertarien et petit-fils de l'économiste libéral Milton Friedman. Et parmi ses financeurs, on trouve le cofondateur de PayPal, Peter Thiel, qui se dit aussi libertarien. Dans un portrait que Le Monde lui consacre, on peut y lire un texte qui représente le « cœur » de cette doctrine : « Je ne crois plus que la liberté et la démocratie soient compatibles. […] Je reste attaché, depuis mon adolescence, à l'idée que la liberté humaine authentique est une condition sine qua non du bien absolu. Je suis opposé aux taxes confiscatoires, aux collectifs totalitaires et à l'idéologie de l'inévitabilité de la mort. »
Comme il est difficile de s'affranchir des règles étatiques sur terre, la mer représente donc un territoire d'avenir pour les libertariens. Et comme l'écrit Ouest France , ces îles du futur « seraient indépendantes les unes des autres avec chacune une organisation politique différente ». Concernant la Polynésie française, l'organisation explique que l'accord prévoit que soit « créée une structure légale pour des « zones de mer » avec une « structure de gouvernance spéciale ». Elle assure aussi qu'elle étudiera les impacts écologiques et économiques de l'installation de cette ville flottante.
source : lePoint