Il y a un fantome au musée

Je travaille dans un musée FG . C'est un Prieuré du XII ème siècle et racheté ultérieurement au XIX ème pour en faire une auberge relais. Aujourd'hui c'est un musée des vieux métiers et de la vigne en Eure et Loir.
L'autre jour, ma fille , Okcoral (Médium) , est venue m'accompagner pour mon astreinte au musée un we. Au vue du peu de visiteurs, je l'ai emené faire une visite du musée en accéléré et lorsque j'ai ouvert la porte du grenier pour monter au "grenier des artisans". *
elle a ressenti une présence.
elle a soupiré et m'a dit immédiatement , il y a une entité coincée ici dans le grenier.


Une semaine plus tard , elle revenu au musée pour venir me chercher 1h avant la fermeture.
Comme il n'y avait personne, elle m'a demandé de retourner dans le grenier.
Nous sommes montés.
- il y a bien quelque chose ici, mon rythme cardiaque s'accélère je la sens.
en haut , on tourne à gauche dans le grenier et on passe devant les établis des différents corps de métiers...
Sabotier, vannier, bourrelier, forgeron, agriculteur, ferblantier, charron, cordelier, etc

elle a fait un tour complet et en a refait un autre pour etre sur.
C'est ici
elle s'est arrété devant le bourrelier.
Monsieur xxxxx .
je n'ai sais pas ce qu'il s'est passé, mais c'est ici que se trouve l'esprit.

J'ai donc décidé de faire ma petite enquete autant que faire ce peut.
à suivre

J'ai hâte de savoir qui il était.

je me renseigne auprès du patron et je te dis ca Okcoral

Super !

FF le Président du musée me dit :
J'ai récupéré les objets de bourrelier de la famille AUBEL à Dreux. Le père etant décédé , les enfants ne voulaient pas jeter a la décharge les outils de leur grand père.... Regardes dans le dossier de presse du musée, il y a un article.

Citation :

Je suis le fouet de Désiré Aubel

Je sais bien que ce n’est pas très sexy, un fouet. Quoi que… Moi, je suis un fouet dont se servaient les cochers. De 1873 à 1950, j’ai été fabriqué à Dreux par la famille Aubel. De fameux bourreliers du centre-ville.
J'aurais pu finir ma vie dans une décharge, enfoui sous des mètres cubes de terre, enfermé à tout jamais dans les oubliettes de la mémoire.

Par chance, je suis devenu une pièce de musée, sauvé par les gens de Flora-Gallica, authentiques fétichistes des objets d'autrefois. C'est ainsi que j'ai gagné ma place au premier étage du musée de la vigne et des artisans, tout à côté des colliers en cuir et des outils de bourrellerie.

Nonancourt-Druide

Être un fouet, cela ne s'improvise pas. En fabriquer un demande du métier.

Mon maître créateur s'appelait Désiré Abdon Aubel. Fils d'agriculteurs de Boissy-Mauvoisin (Yvelines), Désiré apprend son art comme ouvrier. Puis, en 1873, il s'installe à Dreux, au numéro 21 de la rue Saint-Martin.

Désiré a des mains en or et un nez creux qui sait humer les bonnes affaires. Car, dans la région de Dreux, ils sont nombreux, à cette époque, les charretiers des campagnes, les conducteurs de carrioles et de charrettes anglaises.

Tous ces hommes mènent à la baguette leurs montures. Pour cela, ils achètent des fouets en quantité. Dans son atelier, Désiré cravache dur. Comme tous les autres fouets fabriqués ici, je porte la marque "Nonancourt-Druide". Mon manche est en micocoulier, importé de la région de Perpignan. Le cuir qui m'habille vient des tanneries de Pont-Audemer (Eure) réputé meilleur que le cuir de Dreux.

Housses, bâches, fleurons, boucles et ornements. Dans l'atelier, je rencontre de nombreux amis. Doué pour fabriquer des fouets, mon patron diversifie son activité. Il embauche même un spécialiste pour confectionner les colliers en peau de porc, bourrés de paille.

Rue de Sénarmont

En bon artisan commerçant, mon maître fréquente les grandes foires, en Eure-et-Loir, mais aussi à Vibraye (Sarthe) en en Normandie.

En 1908, Désiré Abdon passe la main à son fils Désiré Joseph qui donne un bon coup de fouet à l'activité. Trop à l'étroit, rue Saint-Martin, il achète en 1912, la maison située au numéro 23 de la rue Saint-Martin. Au fond de la cour, il aménage un bâtiment commercial. À l'étage, il consacre une salle dédiée à la coupe des tissus.

Des fouets aux capotes pour voitures, Désiré Joseph maintiendra l'activité jusqu'à sa mort, en 1944. En 1950, sa veuve fermera l'entreprise. Tués par l'automobile, les chevaux et les fouets disparaissent.

Pascal Boursier, L'echo Républicain