Nom : Agent Dana Scully Messages : 20937 Date d'inscription : 09/05/2009 Age : 63 Localisation : entre ciel et terre
Sujet: L'Eglise de Sion d'Ethiopie Mar 12 Fév 2019 - 11:16
L’église Sainte-Marie-de-Sion (en amharique : ርዕሰ አድባራት ቅድስተ ቅዱሳን ድንግል ማሪያም ፅዮን, « Re-ese Adbarat Kidiste Kidusan Dingel Maryam Ts’iyon ») est la plus importante église d'Éthiopie, située dans la ville d'Aksoum, dans la province du Tigray.
Initialement bâtie au cours du ive siècle pendant le règne d'Ezana, premier empereur chrétien de l'Éthiopie, l'église a depuis été reconstruite plusieurs fois par Negus Gelawdéwos d'Éthiopie et enfin par Negus Fasiladas d'Éthiopie.
Elle prétend abriter aujourd'hui l'Arche d'alliance qui, selon la tradition, aurait été volée par le roi Ménélik IerL’église Sainte-Marie-de-Sion est la plus importante église d'Éthiopie, située dans la ville d'Aksoum, dans la province du Tigray dont une partie est interdite et securisée par 7 clés.
Sainte-Marie de Sion prétend conserver l'Arche d'alliance. Selon les récits, l'Arche a été déplacée à la chapelle de la tablette à côté de l'ancienne église, car une « chaleur divine » provenant des tablettes aurait fissuré les pierres de son sanctuaire précédent. L'épouse de l'empereur Hailé Sélassié, l'impératrice Menen Asfaw, a payé pour la construction de la nouvelle chapelle.
La tradition consignée au Kebra Nagast (« la gloire des rois », récit épique du xive siècle qui rassemble des légendes populaires éthiopiennes, des traditions bibliques, talmudiques et coraniques, les associant en une mission divine de salut) fait des rois éthiopiens des descendants du roi Salomon. Selon la légende, la reine de Saba serait retournée enceinte dans son royaume et son fils, Ménélik, premier empereur d’Éthiopie, serait le fils de Salomon. La légende précise que le jeune prince est éduqué à Jérusalem pour s’imprégner de la sagesse de son père et y est consacré roi de l'Éthiopie par le grand-prêtre du Temple Sadoq. Azaria, le fils de Sadoq, fait faire une copie de l'Arche et emporte avec lui cette copie en Éthiopie. Selon une autre tradition répandue à Aksoum, Ménélik et ses compagnons, conduits par Azaria, auraient volé la vraie Arche dans le Temple de Jérusalem, et protégés par une tempête empêchant les Juifs de les poursuivre, l'auraient amené à Aksoum. Selon la théorie pseudo-scientifique du journaliste Graham Hancock, l'Arche aurait été transportée à Éléphantine (où existait une colonie juive qui avait son propre temple consacré à YHWH) par des Lévites pour la sauver du roi horrible Manassé. Ce temple ayant été détruit vers -400, les prêtres l'auraient amenée à Aksoum.
Seul le moine gardien peut voir l'arche, en conformité avec les récits bibliques affirmant que le spectacle de l'Arche, qui serait insupportablement radieuse, tue le commun des mortels. Ce manque d'accessibilité et des questions sur la légende dans son ensemble ont conduit les chercheurs étrangers à exprimer des doutes quant à sa véracité. Le gardien de l'arche est nommé à vie par son prédécesseur avant la mort de celui-ci. Si le gardien titulaire meurt sans nommer un successeur, alors les moines du monastère élisent un nouveau gardien. Le gardien est alors confiné à la chapelle de l'Arche d'alliance pour le reste de sa vie, sans possibilité d'en sortir, pour y prier et brûler de l'encens. L'actuel gardien de la chapelle se nomme Abba Tesfa Mariam, il est le trentième d'une longue lignée de gardiens et lui seul peut nommer le prochain gardien9.
Lors de certaines fêtes religieuses (notamment l'Épiphanie), des répliques des tables de la Loi, les tabots, sont sorties des églises éthiopiennes. Enveloppées de tissus précieux, elles sont portées sur la tête d'un prêtre en procession autour du sanctuaire.
Une place privilégiée dans le christianisme éthiopien. D'après la tradition éthiopienne relatée dans le Kebra Nagast (Käbrä Nägäst, ከብረ ነገሥት, livre de la Gloire des Rois) qui fonde la mythologie politique de la dynastie salomonide à partir du XVe siècle, l'Arche d'alliance aurait été volée par Ménélik Ier, fils du roi Salomon et de la reine de Saba. Si le texte du Kebra Nagast ne mentionne jamais Aksoum2, par contre, les traditions éthiopiennes assimilent depuis au moins le XVIe siècle l'endroit où repose l'Arche d'Alliance à l'église d'Aksum Maryam Seyon. Elle s'y trouverait toujours.
Certains souverains éthiopiens tels Zar'a Ya'eqob (1434-68) ou Sarsa Dengel (1563-97) ont établi une cérémonie du sacre – distincte de la cérémonie du couronnement - à Aksoum, afin de tisser un lien fort entre les rituels du pouvoir royal et Aksoum.
Ainsi, dans l'enceinte de l'église, des vestiges de la cité antique ont été ré-utilisés, transformés en « trônes » sur lesquels siégeaient les officiers de la cour royale pendant ces cérémonies.
Aksoum demeure aujourd'hui encore un centre identitaire de l'Éthiopie, particulièrement pour les Tigréens.