Thomas Pesquet retourne dans l’ISS
Le départ de Thomas Pesquet, via SpaceX, pour rejoindre la Station spatiale internationale (ISS) a lieu le 23 avril. Voici tout ce que l'on sait sur ce deuxième voyage.
Le jour J se rapproche pour Thomas Pesquet. L’astronaute français va, sauf surprise de dernière minute, quitter la Terre et rallier la Station spatiale internationale pour six mois. Le 15 avril, la Nasa, après avoir passé en revue les préparatifs de la mission Crew-2, a donné son feu vert. Le 17 avril, un ultime test de fusée a eu lieu. Et le 18, une répétition générale a été organisée avec l’équipage.
Naturellement, le départ de Thomas Pesquet est suivi avec une attention toute particulière en France. Outre le fait qu’il est le seul représentant français membre du Corps européen des astronautes, l’intéressé aura l’occasion de briller au moins à deux reprises lors de son deuxième séjour : il va non seulement être le Français à avoir passé le plus de temps dans l’espace, mais aussi être le premier Français à commander l’ISS
POURQUOI LA MISSION DE THOMAS PESQUET S’APPELLE-T-ELLE ALPHA ?
Initialement, la mission de Thomas Pesquet était surnommée Proxima 2 par le Centre national d’études spatiales (CNES), car la première mission du spationaute s’appelait Proxima. Mais le 28 juillet 2020, l’Agence spatiale européenne (ESA) a révélé le nom officiel du prochain long séjour du Français à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Ce sera Alpha, α, la première lettre de l’alphabet grec.
Le choix de ce nom a été motivé par plusieurs facteurs : outre sa place de choix dans l’alphabet grec, c’est aussi un nom que l’on croise beaucoup en mathématiques et dans les autres disciplines scientifiques et technologiques. C’est aussi l’appellation initiale de l’ISS, qui sert toujours dans son indicatif radio. Et surtout, Alpha est un terme qui se prononce de la même façon dans de nombreuses langues.
Alpha est aussi une référence au système stellaire d’Alpha Centauri, qui est distant du Soleil de 4,37 années-lumière — c’est-à-dire à des milliards de milliards de kilomètres. Mais à l’échelle cosmique, il est pourtant le plus proche du Système solaire. Ce système inclut trois étoiles et possiblement quatre planètes — si l’existence de certaines est jugée crédible, d’autres sont contestées.
Quoiqu’il en soit, Alpha est aussi le moyen pour la France de perpétuer une tradition qui consiste à baptiser les missions spatiales du nom d’une étoile ou d’une constellation. Un exemple : pour le premier départ de Thomas Pesquet, en 2017, Proxima est en fait une référence à Proxima du Centaure, un autre système planétaire également « pas très loin » de la Terre.
Thomas Pesquet s’est montré satisfait de ce choix, car il établit un lien cohérent avec son précédent séjour : « Il fait le lien avec ma première mission, Proxima, puisque les étoiles appartiennent au même système proche de la Terre et donc véhiculent la même idée de proximité — tout comme la recherche spatiale au service de la population de la Terre – et une idée de poursuite de mon travail ».
COMBIEN DE TEMPS THOMAS PESQUET SERA-T-IL DANS L’ESPACE ?
La durée de la mission spatiale de Thomas Pesquet à bord de l’ISS est de six mois. Il doit quitter la Terre le 23 avril 2021 et rentrer en principe aux alentours de la fin octobre 2021. Thomas Pesquet est déjà acclimaté à ces longs séjours : de novembre 2016 à juin 2017, l’intéressé a déjà passé un peu plus de six mois à près de 400 kilomètres d’altitude — très exactement, 196 jours, 17 heures et 50 minutes.
Thomas Pesquet a déjà accompli deux sorties extravéhiculaires (EVA) entre 2016 et 2017, pour un total cumulé en combinaison spatiale de 12h30. Il était accompagné à chaque fois d’un autre astronaute, l’Américain Robert Shane Kimbrough. Il s’agissait d’exécuter des travaux de maintenance sur l’ISS. Il est attendu à ce que d’autres EVA impliquant le Français aient lieu.