La
grotte de Lascaux est l'une des plus importantes grottes ornées paléolithiques par le nombre et la qualité esthétique de ses œuvres. Elle est parfois surnommée « la chapelle Sixtine de l'art pariétal », selon une expression attribuée à Henri Breuil qui la nomme également « Versailles de la Préhistoire » ou « Altamira française »3.
Les peintures et les gravures qu'elle renferme n’ont pas pu faire l’objet de datations directes précises : leur âge est estimé entre environ 18 000 et 17 000 ans à partir de datations et d’études réalisées sur les objets découverts dans la grotte. Elles sont attribuées au Magdalénien ancien, et, par certains, au Solutréen qui le précède. La grotte est située dans le Périgord noir en vallée de la Vézère sur la commune de Montignac (Dordogne), à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Périgueux et à 25 kilomètres de Sarlat-la-Canéda.
DécouverteDifférentes versions parfois contradictoires ont été rapportées de la découverte de la grotte de Lascaux6,2. Celle-ci a été effectuée en deux temps, les 8 et 12 septembre 1940.
Le 8 septembre 1940, Marcel Ravidat découvre l'entrée de la cavité lors d'une promenade sur la commune de Montignac en Dordogne avec ses camarades Jean Clauzel, Maurice Queyroi et Louis Périer. Au cours de cette promenade, son chien poursuit un lapin qui se réfugie dans un trou situé à l'endroit où un arbre avait été déraciné : un orifice d'environ 20 cm de diamètre s'ouvre au fond de ce trou, impossible à explorer sans un travail de désobstruction. En jetant des pierres pour essayer de faire sortir le lapin, Marcel Ravidat constate que le trou communique avec une vaste cavité. Comme cela se situe à 500 mètres du château de Lascaux, il pense qu'il s'agit de la sortie d'un souterrain.
Quatre jours plus tard, le 12 septembre, Marcel Ravidat, muni d'un matériel de fortune (lampe à huile, coutelas) pour s'éclairer et élargir l'orifice découvert précédemment, revient sur les lieux accompagné cette fois de Georges Agniel, Simon Coencas et Jacques Marsal. Les quatre jeunes gens pénètrent ainsi une première fois dans la grotte et y découvrent les premières peintures. Après des visites quotidiennes et une première exploration du Puits, Jacques Marsal dévoile leur découverte à ses parents, qui s'étonnent de le voir revenir couvert de poussière. Ils avertissent leur ancien instituteur Léon Laval le 16 septembre9. Une descente est organisée. Le préhistorien Henri Breuil, réfugié dans la région pour fuir l’occupant, est le premier spécialiste à visiter Lascaux, le 21 septembre 1940, en compagnie de Jean Bouyssonnie, d'André Cheynier, bientôt suivis de Denis Peyrony et de Henri Begouën, propriétaire du lieu.
La salle des Taureaux
Le Diverticule axial
Le Passage
La Nef
Le Diverticule des Félins
L'Abside
Le Puits
Lascaux est l’un des tout premiers sites paléolithiques à avoir bénéficié de datations absolues par la méthode du carbone 14. Le premier résultat obtenu (il y a environ 17 000 ans) plaçait la fréquentation de Lascaux dans le Magdalénien
Protection de l'oeuvreLa grotte a été fermée au grand public en raison de la multiplication des erreurs de conservation (saccage des sols et contamination de la grotte en 1957-1958 ; nouvelle contamination autour de 2000 et antibio-résistance). Un relevé stéréo-photogrammétrique de la totalité des zones ornées a été réalisé à la fin des années 1960 par l'Institut géographique national.
La société propriétaire de Lascaux se lança dans la réalisation d'une réplique d'une partie représentative de la grotte (Diverticule axial et Salle des Taureaux). Le projet fut en partie financé par la vente de l'original à l'État en 1972. Il fut suspendu en 1980 puis repris par le département de la Dordogne.
Une double coque en béton dont l'intérieur reproduit fidèlement la grotte originale fut réalisée à partir des relevés de l'IGN. Les œuvres pariétales furent ensuite reproduites par une équipe conduite par Monique Peytral40. 41.
Situé à 200 mètres de l'original, le fac-similé, nommé « Lascaux II », a ouvert ses portes le 18 juillet 1983. Quelques autres reproductions de peintures (frise des cerfs, bisons adossés et vache noire de la Nef, scène du Puits) sont exposées dans le parc du Thot, à quelques kilomètres de Montignac.