L'affaire Boulin est le nom donné aux enquêtes et aux interrogations qui ont suivi la mort de Robert Boulin, ministre du Travail en exercice du gouvernement français. Son corps a été retrouvé le 30 octobre 1979 dans un étang de la forêt de Rambouillet. L'information judiciaire s'est achevée par un non-lieu en concluant au suicide mais cette thèse n'a pas été unanimement acceptée, l'existence de manquements dans l'enquête ayant pu être soutenue. La famille de Robert Boulin, notamment sa fille Fabienne Boulin-Burgeat, est convaincue que son père a été assassiné. Son combat est relayé par de nombreux journalistes
Le contexteEn 1979, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, Robert Boulin est ministre du Travail.
Le 30 octobre 1979 à 8 h 40, le corps de Robert Boulin est retrouvé dans l'Étang rompu, au plein cœur de la forêt de Rambouillet (Yvelines). Son cadavre se trouve à cinq mètres de la berge, et gît dans un endroit où la profondeur est de cinquante centimètres
La mort est tout de suite présentée comme un suicide du fait d'une dépression causée par l'affaire de Ramatuelle. Très rapidement, la famille de Robert Boulin exprime qu'elle ne croit pas à la thèse du suicide, qui selon elle ne correspond pas du tout à la personnalité et l'état d'esprit de Robert Boulin en 1979. Un certain nombre de contre-enquêtes effectuées par des journalistes semblent avoir mis au jour des incohérences dans les conclusions de l'information judiciaire, de nature à réfuter la thèse du suicide.
Fabienne Boulin, fille de Robert Boulin, a répertorié 75 anomalies dans le traitement de l'affaire, dont la non audition de témoins d'un remue-ménage avant la découverte du corps, des lettres modifiées, disparition de 16 années d'archives de son ministère et de sa mairie de Libourne.
Jacques Paquet, ancien chef de cabinet de Robert Boulin, témoigne de menaces très précises venant de membres du SAC dirigé par Charles Pasqua, conseiller influent de Jacques Chirac, lors du passage de Boulin au ministère de l’Économie et des Finances (mars 1977-mars 1978)
Les menaces écrites adressées à Robert Boulin, conservées par son inspecteur de police, ne furent jamais versées au dossier. De multiples témoignages font état de menaces physiques à l'encontre du ministre.
Après la mort de Boulin, sa femme subira des menaces à l'encontre de son fils afin qu'elle ne relance pas l'enquête
Jacques Douté, un proche de Robert Boulin alors en compagnie de deux personnes, reçoit un coup de téléphone le 29 octobre 1979 (la veille), vers 20 h à son restaurant de Libourne lui indiquant qu’« il est mort ». !!!!!
Découverte du corps et autopsieLe corps est retrouvé bouche fermée, ce qui irait à l’encontre d’un suicide par noyade. Les enquêteurs ne s’intéressent pas à la position en « coffre de voiture » du corps, avec les jambes légèrement repliées et un seul bras levé, dont les rigidités semblent cassées. Des photographies données 3 ans plus tard aux avocats de sa famille montrent un saignement de nez incompatible avec une noyade, un visage bleu et enflé qui montrent qu'il a été battu
Les partisans de la thèse du meurtre relèvent aussi que l'absence de vase et de boue sur le bas du pantalon et sur les chaussures indiquerait qu'il n'a pas pu entrer dans l'étang par ses propres moyens
Quand Robert Boulin quitte, pour la dernière fois, son domicile vers 15 h 30, la corbeille à papier sous son bureau était vide. Pourtant, au début de la nuit, la famille retrouve dans cette même corbeille des papiers déchirés annonçant le suicide. Le 29 octobre Robert Boulin écrit une lettre dite posthume comportant quatre feuillets, reçue par plusieurs destinataires (Alain Peyrefitte27, Gérard César, Jacques Chaban-Delmas28, Pierre Simon29) reprend pour l’essentiel l’argumentation sur l’affaire de Ramatuelle. La première phrase de la première page, « j’ai décidé de mettre fin à mes jours » est décalée horizontalement et verticalement du texte. Or cette phrase, ainsi que les quatre dernières lignes, elles-mêmes isolées sur un dernier feuillet séparé, sont les seuls passages de la lettre à faire référence à une intention suicidaire.
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ALORS MEURTRE OU SUICIDE ?
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