Katoucha NIAME
Née en 1960 à Conakry, en Guinée, Katoucha Niane est la fille du brillant historien Djibril Tamsir Niane, qui, lorsqu'elle a 9 ans, ordonne qu'elle soit excisée selon la tradition.
L'année suivante, elle est exfiltrée de son pays, alors sous le régime du dictateur Sékou Touré, et placée chez un oncle au Mali qui en fait son objet sexuel. Elle rejoint ensuite sa famille à Dakar où son père s'est exilé. En 1977, elle est enceinte et se voit mariée de force.
Elle décide alors de quitter l'Afrique avec sa petite fille et de s'installer à Paris. Sa mère lui dit alors, «Tu finiras pute, rue Saint-Denis».
Très vite, elle signe un contrat de mannequin avec l'agence Glamour. Elle débute sa carrière de mannequin en France, en défilant pour Thierry Mugler et devient l'égérie black d'illustres couturiers comme Lacroix et Saint-Laurent.
Surnommée « la princesse peule » dans le milieu de la mode, elle était un des mannequins-stars des années 1980-1990, à l'instar de Naomi Campbell. Elle a porté haut les couleurs de la femme africaine.
Invitée de marque dans tous les endroits branchés, elle mène alors une vie de noctambule agrémentée de coke et de champagne. Elle reconnaîtra plus tard, qu'à l'époque, elle menait une vie « borderline ».
En 1994, elle sort sa propre ligne de vêtements, Katoucha, qu'elle développe avec succès. Elle se retire des podiums en 2001 et se consacre à ses activités de styliste. En 2006, elle retourne en Afrique, à Dakar, et crée un concours de beauté, Miss Ebene Top Model, qui vise à détecter les futures Katoucha du continent noir.
Lutte contre l'excisionEn septembre 2007, elle publie le livre Dans ma chair co-écrit avec Sylvia Deutsch, récit de sa vie et témoignage de son excision. Elle s'engage dans un combat contre cette mutilation en créant une association, KPLCE (Katoucha pour la lutte contre l’excision) pour soutenir les victimes.
Disparition et décèsElle est portée disparue dans la nuit du 1er au 2 février 2008, alors qu'elle rejoint son domicile, la « Petite Vitesse », une péniche amarrée en bord de Seine à Paris.
Le 28 février, son corps est repêché dans la Seine à Boulogne-Billancourt, à environ cinq kilomètres de sa péniche, à la hauteur du pont du Garigliano. Les enquêteurs ont conclu à une mort accidentelle. Mais sa famille a déposé une plainte pour meurtre.
Plainte pour meurtre dans l'affaire de Katoucha La famille de Katioucha ne croit pas au décès accidentel. Pourtant, selon les premiers éléments de l'enquête, c'est bien cette thèse qui est privilégiée. L'ex-mannequin serait morte noyée dans la Seine, à Paris, et son corps ne porterait pas de marques de violence.
Celle qui ne savait pas nager serait tombée à l'eau en rejoignant une péniche après une soirée très arrosée. Un scénario difficilement concevable pour la famille qui souhaite qu'un juge entende plusieurs proches de la jeune femme afin de reconstituer très précisément les dernières heures de cette mère de trois enfants.
Il y a des zones d'ombre et des interrogations dans cette affaire, estime Roland Dumas. Selon l'avocat, la famille a dit que le visage de Katioucha était intact ce qui est troublant après avoir séjourné un mois dans l'eau.
Roland Dumas a donc demandé à avoir accès au rapport d'autopsie. Des examens toxicologiques sont toujours en cours (à cette date) afin de déterminer si la victime avait ou non pris de la drogue et consommé de l'alcool au moment de sa chute. (Nous n’en savons pas plus à ce jour).
Aujourd'hui, la famille Niane est sans réponse à toutes les questions qu’elle se pose et, certains détails laissent paraître des éléments très troublants…
Déjà, le corps retrouvé noyé (présenté au père de la victime) paraissait très bien conservé, par rapport à la supposée durée qu’il aurait passé dans l’eau : le corps était intact, et le visage parfait ; d’après son père, « Katoucha étaient encore très belle » quand il l’a vue.
Par ailleurs, son sac à main éveillerait d’autres soupçons..
Selon les éléments de l’enquête, il y avait une péniche à quai et l’autre jointe : l’ancienne égérie d’Yves Saint-Laurent aurait donc enjambée la première péniche pour se rendre sur la deuxième où elle vivait. Son sac à main lui, a été retrouvé devant la porte de la 2è péniche : ce qui signifie que (si elle était tombée à l’eau avant), il n’aurait pas pu se trouver là, il serait aussi tombé à l’eau.
En plus, le sac à main aurait été retrouvé par le fils du compagnon de l’ex-mannequin le lendemain, mais aurait été remis à la police plusieurs jours plus tard..
Toutefois, le corps de Katoucha Niane a été récupéré et, ramené à Conakry en Guinée où elle a été inhumée, puisque selon la religion musulmane, le corps doit être enterré dans les plus bref délais…
Katoucha est morte noyéeL'autopsie pratiquée a permis d'établir avec certitude que le corps flottant, retrouvé dans la journée de jeudi à la hauteur du pont Garigliano, dans le XVè arrondissement, est bien celui de l'ancienne mannequin, portée disparue depuis le début du mois. L'examen du cadavre qui était vêtu des mêmes habits que ceux que portait Katoucha Niane, le soir de sa disparition, a également révélé que l'ex top-modèle est morte par «submersion rapide sans traces de violences ».
A ma connaissance, aucune suite n’a été donnée à cette affaire.